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  • Inondations : la France se dote d'un simulateur de crues unique en Europe

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    Le simulateur de crues de l'IRSTEA, à Villeurbanne, près de Lyon. Photo AFP

    Les Etats-Unis ont le plus gros simulateur d'ouragans au monde, "Sustain", installé à Miami. En France, le premier risque naturel, c'est l'inondation.  Débordement d'un cours d'eau, submersion par la mer : un Français sur quatre est exposé, selon les experts en hydrologie. Dans le contexte du réchauffement climatique, mieux comprendre les mécanismes des débordements des eaux et les prévenir constitue un enjeu majeur pour la sécurité des populations. Aussi, la France dispose-t-elle aujourd'hui d'un simulateur de crues unique en Europe, situé à l’Institut national de recherche en sciences et technologies pour l’environnement et l’agriculture (IRSTEA) à Villeurbanne, près de Lyon.

     Des modèles réduits pour simuler

    « Il est important de comprendre comment les crues, c’est-à-dire l’élévation du débit des rivières, se transforment en inondations et se propagent », Vasken Andreassian, directeur adjoint scientifique à l’IRSTEA

    Confluence de deux rivières, migration des méandres d’un fleuve, débordement en plaine, rupture de barrages…  les conjonctions de phénomènes naturels qui provoquent une inondation sont tellement nombreuses et complexes, qu'"on ne sait pas les reproduire sur un ordinateur", explique Vasken Andreassian.  D'où le recours aux modèles réduits.

    Comment ça marche ?

    inondation,lutte,prévention,simulateur,irsteaDans une salle de 300 m2 de l’IRSTEA, le simulateur de crues ressemble à un grand aquarium monté sur roulettes. D’un coût de 800.000 euros, il s'inscrit dans un projet d’études européen, « FlowRes », qui vient de débuter et doit durer trois ans. L’ensemble des données récoltées fera l’objet d’un rapport en 2018.Long de 18 mètres sur trois de large, il reproduit au centième le périmètre d’un cours d’eau avec son lit, ses berges herbagées, ses forêts, ses constructions. Cette rivière miniature se remplit en quelques secondes puis déborde. Sept chercheurs hydrologues suivent à plein temps les simulations qui peuvent durer de quelques minutes à une journée selon les besoins.

    "Dans ce canal, nous étudions les crues extrêmes. Quasiment personne ne les a vues car elles arrivent une fois tous les 100 ans, voire 1.000 ou 10.000 ans » pour les plus violentes". Sébastien Proust, chercheur en hydrologie des rivières

    La hauteur d’eau est mesurée notamment par des capteurs à ultrason et la vitesse par une sonde Pitot. Les variations sont étudiées en fonction de la pente (simulée jusqu’à 5%), du débit et du type d’occupation des rives: selon qu’il y a des arbres, des maisons, de la prairie… Des sédiments (sable ou gravier) peuvent être ajoutés pour étudier l’érosion torrentielle. Deux centimètres de différence de niveau d’eau dans le simulateur équivalant à deux mètres sur le terrain.

    Réchauffement climatique

    inondation,lutte,prévention,simulateur,irsteaCertes, les scientifiques ne peuvent pas dire précisément aujourd'hui si l'impact du réchauffement climatique en cours accroîtra ou pas le nombre d'inondations et de submersions. Mais ce qu'il y a de sûr, c'est que les phénomènes météorologiques vont gagner en intensité. Alors, dans ces conditions, "on imagine qu’à la suite d’un changement de climat, les crues vont devenir de plus en plus fréquentes", souligne Vasken Andreassian. "Il y aura de plus en plus de sites stratégiques (centrales thermiques et nucléaires) et d’habitations en zone inondable", poursuit-il.

    Chacun a en mémoire le drame provoqué par l'avancée brutale de l'océan, lors de la tempête Xynthia, qui a fait 29 morts à La Faute-sur-Mer (Vendée), dans la nuit du 27 au 28 février 2010 (photo AFP ci-dessus), ou encore, l'inondation due à la "tempête du siècle" Martin, en 1999, lors de laquelle on avait frôlé la catastrophe à la centrale nucléaire du Blayais, en zone inondable.

    Cathy Lafon

    #maplanète #COP21

    PLUS D'INFO

    • Créé en 1981, l’IRSTEA, anciennement CEMAGREF, compte neuf centres dans l’Hexagone et emploie quelque 1.600 personnes. Son budget était de 116 millions d’euros en 2013. Depuis 2008, l’IRSTEA est associé à Météo-France dans un autre projet, RHYTMME, qui vise à installer des radars hydrométéorologiques de nouvelle génération dans les Alpes du Sud, territoire à haut risque, et à développer une plateforme internet d’avertissement en temps réel.

    EN CHIFFRES

    • Selon l’IRSTEA, 20.000 km de cours d’eau en France sont actuellement jaugés alors que 120.000 km ne sont pas surveillés. Une unité de recherche de l’institut recense les inondations depuis un millénaire pour cartographier les zones les plus exposées: à ce jour, 122 sont jugées « prioritaires », couvrant 2.900 communes.

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  • Biodiversité : la victoire de la LPO pour les oiseaux d'eau en Gironde

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    Des canards colvert. Photot Fabrice Cahez - LPO

    C'est la fin d'une exception cynégétique accordée en 2013 à une partie des chasseurs de la région. Suite au recours de la Ligue de protection des oiseaux (LPO), le Conseil d‘Etat vient d'annuler, le 11 juin, l’arrêté ministériel qui autorisait de manière permanente l’ouverture de la chasse des oiseaux d’eau au 1er samedi d’août dans les zones humides intérieures de quatre cantons de la Gironde, St-Vivien du Médoc, Lesparre-Médoc, St-Ciers sur Gironde et Blaye.

    Une ouverture de chasse "sur-anticipée" par rapport à la reproduction des oiseaux

    En vertu de cet arrêté, pris selon l'association environnementale "sous la pression des chasseurs de Gironde et de leur président", la chasse devait s'ouvrir dans ces territoires de manière "sur-anticipée", 18 jours avant la date d’ouverture sur les zones humides intérieures pour le reste de la France". Une situation inacceptable pour les défenseurs des oiseaux qui se félicitent dans un communiqué de ce que le Conseil d‘Etat ait "suivi son rapporteur public et annulé l’arrêté ministériel litigieux, estimant que les oiseaux d’eau en Gironde - comme partout en France - sont encore en période sensible et n’ont pas achevé leur reproduction ou dépendance (poussins, mues…) au début du mois d’août."

    Des dates de chasse "durables" pour protéger au mieux la biodiversité

    lpo,oiseaux,protection,gibier d'eau,dates ouverture,fermeture,conseil d'etat,arrêtéC'est une vraie victoire pour la LPO. L'association qui bataille depuis 1988 pour que les périodes de chasse - dont celle, emblématique en Médoc de la tourterelle - soient conformes aux exigences de la protection des espèces, se réjouit aujourd'hui de la décision de la plus haute juridiction administrative en France. Selon elle, le Conseil d'Etat "va dans le sens de ce que préconisent les naturalistes pour protéger au mieux la biodiversité", à savoir, une période de chasse plus respectueuse de la faune - du 1er septembre au 31 janvier - et simplifiée, autrement dit, identique pour tous les territoires et toutes espèces confondues. L'association déplore toutefois que, malgré les tentatives de l’Etat pour "figer"  des dates de chasse dites "durables", la tendance "cynégétique"  est toujours au rallongement de la saison de chasse, soit en ouvrant plus tôt - ce qui était le cas de la Gironde- soit en repoussant la fermeture, comme pour la chasse des oies en février.

    Qu'on se le dise : sauf pour les rallidés et les vanneaux,  la chasse aux oiseaux d’eau sur les étangs de la Gironde débutera donc le 21 août, comme partout ailleurs en France, et non plus avec trois semaines d’avance. Quant à la LPO, elle percevra 1.500 euros, au titre de ses frais.

    Cathy Lafon

    PLUS D'INFO 

    • Avec un millier de candidats qui passent le permis de chasse chaque année, la Gironde, l'un des plus gros département cynégétique de France, voit cependant fondre les effectif de ses chasseurs. Lire La relève pour demain, et Le permis à zéro euro, sur le site de Sud Ouest.

    EN CHIFFRES

    • Les chasseurs dépensent environ 1 600 euros par an pour pratiquer leur passion, arme comprise. C'est leur chien qui leur coûte le plus cher (25% du budget). La dépense moyenne du chasseur était d'environ 1 200 euros en 1992. Un chiffre qui a notamment augmenté pour le poste de l'équipement (arme, habillement, etc). 42 personnes sont mortes dans de accidents de et à la chasse en France pour la saison 2014-2015.

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  • Gironde : y aura-t-il une usine d'assemblage d'éoliennes au Verdon-sur-Mer en 2017 ?

    eolienne enfant38881.jpg

    S'il se concrétisait, le projet d'usine d'éoliennes prévue au Verdon-sur-Mer, en Gironde, dont "Sud Ouest" détaillait l'avancement ce vendredi, serait une bonne nouvelle pour la région, pour l'emploi, les énergies renouvelables et tout particulièrement l'éolien.

    Zéro éolienne en Aquitaine

    Si le photovoltaïque est en bonne forme en Aquitaine, la filière qui exploite la ressource du vent n'y compte encore à ce jour aucune éolienne. Et ce, en dépit de tous ses efforts et notamment ceux de Valorem, l'entreprise girondine spécialisée dans le secteur. A six mois de la Cop21, le grand sommet sur le climat qui doit se tenir en décembre prochain à Paris, il serait temps que l'éolien décolle enfin dans la région.

    300 emplois locaux en 2018

    nacelles-general-630x0.JPGL'usine de fabrication d'éoliennes de 6.600 m2 qui pourrait voir le jour sur une friche industrielle du port du Verdon-sur-Mer, est un projet porté par l'Allemand Andree Krüger, président de l'entreprise PMV Energies qui a remporté, en 2011, l'appel d'offres du Grand Port Maritime de Bordeaux. Quatre ans après, les expertises environnementales ayant été réalisées, un permis de construire sera déposé en septembre. Si tout va bien, c'est-à-dire si le projet réunit les financements nécessaires (20 millions d'euros pour la première phase) et, surtout, s'il obtient les autorisations publiques et ne suscite pas d'opposition de la population locale, selon "Sud Ouest", la future usine à éoliennes qui assemblera des nacelles d'éoliennes terrestres, comme le fait déjà pour l'éolien off-shore Alstom en Bretagne (photo ci-dessus), créera une cinquantaine d'emplois, locaux a priori, pour employer jusqu'à 300 personnes en 2018. Pas mal, par ces temps de crise économique et de disette d'emplois. 

    Un projet 100% "Made in France"

    Implantée au  au Verdon-sur-Mer, PMV Energies est bien française, comme les deux sociétés partenaires du projet : la première, l'opérateur en énergies vertes Valorem,dirigée par Jean-Yves Grandidier, est même girondine. La seconde, Egis qui a travaillé sur le Laser Mégajoule au Barp et au nouveau pôle santé d'Arcachon, est leader français de l'ingénierie, spécialisée dans les domaines des transports, de la ville, du bâtiment, de l’industrie, de l’eau, de l’environnement et de l’énergie.

    Le parc éolien contesté de Naujac-sur-Mer

    parc éolien naujac.jpgLe hic, car il y en a un, c'est que l'aboutissement du projet du Verdon est lié à la réalisation du parc éolien de 16 éoliennes de ce type à Naujac-sur-Mer. Un projet destiné à fournir de l'énergie électrique pour 40.000 foyers d'ici à 2017, mais qui a du plomb dans l'aile, car il se heurte à l'opposition traditionnelle des anti-éoliens... et du ministère de la Défense. Il est situé sur un couloir aérien où les pilotes de Rafales s'entraînent. En Gironde, quand ce ne sont pas les oiseaux qu'elles perturbent, ou le bruit qu'elles font, ce sont les radars de Météo France ou les avions militaires que les pales des éoliennes dérangent... Le futur site de Naujac pourrait obtenir un feu vert, s'il était rabaissé à huit éoliennes, indiquait prudemment à "Sud Ouest" le 12 juin, Xavier Pintat, maire de Soulac et président de la Communauté de communes de la Pointe du Médoc.

    Pour l'heure, les partenaires du projet de l'usine du Verdon, et les écologistes avec eux, croisent surtout les doigts et se gardent bien de jouer à Perrette avec son pot au lait (vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué n'étant assurément pas leur genre) : à ce jour, tous les projets liés à l'éolien ont déjà échoué en Aquitaine.

    Cathy Lafon

    #maplanète #Cop21

    EN CHIFFRES

    • Plus de 500 projets éoliens terrestres étaient en attente début janvier 2015 en France, pour une puissance de 6.265 MW. En 2014, la production électrique d’origine éolienne a augmenté de 16% par rapport à janvier-septembre 2013 pour représenter 3,5% de la consommation nationale entre janvier et septembre, contre 2,8% un an plus tôt.

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