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  • Télévision. Ce soir, Arte perce les secrets du régalec, le poisson mythique des abysses

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    Le régalec, dans toute sa splendeur. Photo Arte

    Dans le documentaire de Bertrand Loyer, "Régalec, premiers contacts avec le poisson roi", diffusé ce soir sur Arte, des chercheurs percent enfin les secrets d'une légende des profondeurs des océans. Celui que l'on surnomme "le serpent de mer", monstre gigantesque dans la mythologie nordique et Léviathan dans le livre d'Isaïe de l'Ancien Testament, ou encore le roi de harengs, est en réalité le plus grand poisson osseux au monde, tout-à-fait inoffensif pour l'homme. Sauf qu'on l'aperçoit trop rarement  pour s'en rendre vraiment compte.

    Le "ruban des mers"

    télévision,documentaire,arte,poissonLe régalec, surnommé aussi le "ruban des mers", vit dans les grands fonds de toutes les eaux des mers, sauf aux abords des pôles. Le poisson des abysses dont le plus grand spécimen jamais observé atteint 11 mètres de long, pour 272 kilos, des dimensions qui justifient sa stature mythique, échappe au regard des hommes et ce sont surtout des spécimens morts ou agonisants échoués sur les plages que l'on observe, comme en Californie en 2013 et au Japon, en 2014. On n'en aurait même jamais pêché dans le golfe de Gascogne, jusqu'à ce 14 avril 2002 où deux pêcheurs amateurs, Cédric Delest et David Meunier, ont remonté des eaux du bassin d'Arcachon, à la pointe du Cap Ferret, un "petit" spécimen (4,5 m de long et 45 kilos) du poisson rarissime. Confié aux chercheurs de l'IFREMER d'Arcachon et de La Rochelle, le régalec est identifié : « On le connaît, mais on ignore tout de sa vie. Depuis 1966, c'est la première fois que j'en vois un », avouait à "Sud Ouest" Jean-Claude Quéro, ancien spécialiste des poissons à l'IFREMER de La Rochelle. Le régalec a gardé ses mystères, jusqu'à cette expédition scientifique hors norme, emmenée durant deux ans en Méditerrané par le spécialiste mondial de l'espèce, Tyson R. Roberts, et des plongeurs chevronnés, pour tenter de résoudre les mystères poisson roi. Un pari fou qui a permis de filmer la créature légendaire vivante.

    "Le messager du palais des dieux"

    Aregalec ruban.jpg force de patience, un jour, en inspectant le bas de la bouée océanographique qu'ils observent des semaines durant, les scientifiques plongeurs voient apparaître un très long ruban argenté, comme une large scie miroitante, qui nage verticalement en remontant le long du filin de la bouée. Un port de roi, une tête couronnée, pas d'erreur, c'est le régalec. Moment magique à saisir, avant que le poisson, connu au Japon comme "le messager du palais des dieux" - on dit de lui qu'il annoncerait les séismes - ne retourne à vitesse grand V dans les profondeurs de la zone aphotique où il vit. Un endroit privé de lumière, qui ne connaît pas la photosynthèse. Instant fugace, mais riche d'enseignements pour les chercheurs, qui vont parvenir à déterminer, à partir de prélèvements effectués sur sa peau, ce dont se nourrit le serpent des mers. Et à découvrir bien d'autres merveilles.

    Organes luminescents sur le crâne

    regalec roi.jpgL'étonnant animal, s'il est doté de la plus longue moelle épinière de tous les poissons, a aussi le cerveau le plus petit au monde : 2 cm, soit la moitié de son oeil... Ce qui ne l'empêche pas de se déplacer dans l'obscurité des abysses, guidé par les effluves, en gardant la gueule ouverte : et pour cause, c'est là qu'est situé son système olfactif. Et d'attirer ses congénères en produisant de la phéromone, une substance chimique comparable aux hormones, et en adoptant une posture en croix avec ses longues nageoires. Encore plus étrange, les chercheurs vont découvrir que le régalec est le seul poisson qui s'automutile, en abandonnant comme le lézard une partie de sa queue, éventuellement plusieurs fois, notamment pour échapper à son prédateur, le cachalot. Et qu'il dispose sur son crâne de deux organes luminescents pour leurrer ses proies et les entraîner dans les abysses... 

    Les images à découvrir ce soir sur Arte sont d'une envoûtante et exceptionnelle beauté : sur plus de 120 plongées, les scientifiques n'ont aperçu que deux fois le hareng roi, animal rare, inoffensif et féérique.

    Cathy Lafon

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  • Abeilles : des experts européens alertent sur le danger des pesticides néonicotinoïdes

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    Une abeille en plein travail de butinage. Photo archives Sud Ouest

    Un rapport remis par des experts indépendants met en garde la Commission européenne contre la dangerosité des pesticides néonicotinoïdes pour les abeilles, mais aussi pour tout lʼécosystème. Selon un communiqué de l'association environnementale Pollinis, ils soulignent en outre "le caractère antagoniste de leur usage avec les solutions agricoles plus écologiques promues par lʼUnion européenne".

    "Effets négatifs graves"

    abeilles mortes un apiculteur-montre-ses-abeilles-mortes-a_b2ea56c1c54ef6520497d13aad7b84e0.jpgTreize chercheurs réunis au sein de lʼEASAC (association européenne des différentes Académies des Sciences nationales) ont examiné plus dʼune centaine dʼétudes récentes et indépendantes relatives à lʼimpact des néonicotinoïdes sur lʼécosystème. Le rapport,  présenté ce lundi à Bruxelles, souligne les "effets négatifs graves" de ces pesticides neurotoxiques sur des organismes non-ciblés, et pas uniquement les abeilles. Selon Pollinis, dʼaprès les chercheurs, "preuve est faite que même dʼinfimes quantités de néonicotinoïdes peuvent être nocives pour ces organismes – oiseaux, papillons, abeilles sauvages, mouches, lombrics... – qui rendent des services importants à lʼagriculture. Ils soulignent le caractère antagoniste de leur usage avec les principes de la Protection intégrée des cultures (PIC) adoptés par l'Union Européenne en 2009, qui impose notamment que les pesticides ne soient employés quʼen cas d'attaque constatée, en quantité minimale et proportionnée à la réalité de l'attaque, en utilisant des produits ciblés et non persistants".

    L'Europe doit réévaluer le moratoire européen sur les néocotinoïdes

    abeilles insecticides manif.jpgLe rapport a été commandé par la Commission européenne, alors quʼelle doit réévaluer cette année le moratoire sur les néonicotinoïdes voté en 2013, qui nʼinterdit que trois substances (chlothianidine, imidaclopride et thiamétoxam) sur les sept existantes, et seulement sur certaines périodes de lʼannée. Or les néonicotinoïdes représentent, aujourdʼhui encore le type dʼinsecticide le plus utilisé en Europe, avec plus de 80% dans les grandes cultures... "Ils sont utilisés de façon systématique (quʼil y ait ou non présence de ravageurs) puisquʼils sont vendus généralement sous forme de semences enrobées", rappelle Pollinis.

    La France, bonne élève

    En France, les députés ont adopté, le 19 mars dernier, lʼamendement « Stop Néonics » porté par les socialistes Delphine Batho et Gérard Bapt, dans le cadre de l'examen du projet de loi Biodiversité, qui interdit les néonicotinoïdes à partir du 1er janvier 2016. "Le large consensus qui se dégage parmi les scientifiques indépendants trouve enfin un écho au sein de la classe politique pour interdire ces pesticides toxiques", se réjouit Pollinis, qui appelle lʼUnion européenne à voter à son tour un moratoire total  sur les néonicotinoïdes et à prendre les mesures nécessaires pour que soient enfin appliqués, sur son territoire, les principes de protection des cultures qu'elle a elle-même adoptés en 2009.

    Cathy Lafon

    PLUS D'INFO

    • Pollinis est une association loi 1901 qui milite pour sortir l’Europe du système agricole intensif actuel en luttant contre l'utilisation massive et systématique d'intrants chimiques et ses conséquences néfastes sur l'environnement et les pollinisateurs, et en faisant la promotion de solutions agricoles alternatives et durables, indispensables à la sécurité alimentaire des générations futures. Indépendante et refusant toute subvention, l’association rassemble aujourd’hui près d’1 million de sympathisants à travers l’Europe et plus de 11 000 donateurs qui garantissent sa totale liberté d'action. Pour accéder au site de Pollinis : cliquer ICI 
    • Pour lire l'intégralité du rapport publié sur le site de l'EASAC, "Ecosystem services, agriculture and neonicotinoids", 8 avril 2015: cliquer ICI

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  • 100% d'énergie verte en France en 2050 sans nucléaire, c'est possible. Mais ça dérange

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    63% d'énergie éolienne en France en 2050, selon l'Ademe, c'est possible. Photo DR

    Selon une information révélée par Mediapart mercredi dernier, un rapport explosif commandé par l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) montre que la France peut produire, en 2050, la totalité de son électricité à partir des énergies renouvelables (éolien, solaire, biomasse, géothermie, etc.), sans que cela coûte plus cher que le mix énergétique tricolore prévu à l'horizon 2025, qui prévoit d'abaisser et de maintenir à 50% le seuil du nucléaire.

    Une bonne nouvelle qui dérange ?

    Autrement dit,100% d'électricité verte en France à un coût comparable à celui de l'atome, c'est possible. Ca fait plaisir. Sauf que, bizarrement, la bonne nouvelle semble plus déranger que réjouir les pouvoirs publics : sa présentation prévue pour ce mardi 14 avril, à Paris, à l'occasion d'un colloque sur les énergies renouvelables intitulé "40% d'électricité renouvelables électriques en 2030 : la France est-elle prête ?" a été déprogrammée et reportée...  Ca fait pas plaisir.

    Sujet sensible

    rapport,ademe,énergies renouvelables,coût,mix énergétiqueOn comprend que le sujet soit sensible, alors que la loi sur la transition énergétique est toujours en cours d’examen au Parlement et que l’un des points de frictions pendant les débats a porté sur la trajectoire de réduction de la part du nucléaire (75% aujourd’hui) dans le mix-électrique du pays. On n'oublie pas non plus que le groupe du nucléaire français Areva accuse un déficit titanesque de 4,9 milliards d'euros pour 2014 et que le coût de l'EPR en construction à Flamanville (photo ci-dessus) qui accumule incident sur incident, dérape bien plus que celui des travaux de la Maison de la radio... Alors, si l’Ademe dément que le report de la publication réponde à un quelconque agenda politique, Fabrice Boissier, son directeur général délégué, évoquant "des hypothèses à retravailler" apparues "suite à des consultations avec un comité d’échange" composé d’acteurs du secteur, comme EDF ou le Syndicat des énergies renouvelables, on peut s'interroger avec Mediapart sur les motivations réelles de ce report.

    Pas touche au nucléaire ?

    rapport,ademe,énergies renouvelables,coût,mix énergétiqueMais ce qu'il y a de bien avec Internet, c'est que les secrets sont de moins en moins bien gardés. Alors, brûlot ou pas, le 8 avril, Mediapart a décidé de publier sur son site ce rapport dans son intégralité. Il est vrai que les citoyens français ont quand même le droit de savoir que, selon l'étude pilotée par l'agence de l'Etat, la France pourrait parvenir à un bouquet énergétique 100% renouvelable, avec 63% d'éolien sur terre et en mer, 17% de solaire, 13% d'hydraulique et 7% de thermique renouvelable. Et que ce scénario serait à peine plus coûteux que celui que prévoit le projet de loi sur la transition énergétique qui a pour objectif de maintenir 50% de nucléaire et de laisser à 40% la part des renouvelables.  Avec 100% d'énergies vertes, le coût de l'électricité, 119 € le mégawattheure (MWh), serait 30%%  plus cher qu'aujourd'hui (91 €), mais quasiment identique à celui du scénario où l'atome représenterait 50% du mix énergétique, 117 €.  L'explication est simple: maintenir un parc nucléaire vieillissant comme celui de la France est très coûteux. En 2025, la moitié des 58 réacteurs auront atteint l'âge fatidique de quarante ans. Jeune pour un humain, c'est un âge canonique pour une centrale nucléaire... Les prolonger en répondant aux exigences de sécurité de l'Autorité de sûreté du nucléaire, ou  les remplacer par des EPR, vu l'exemple désastreux de Flamanville, cela coûtera forcément très cher. 

    Les positions des écolos confortées par l'Ademe

    baupin.jpgL'étude de l'Ademe va donc à contre-courant de l'idée reçue et véhiculée par le gouvernement et la très grande majorité des élus, selon laquelle maintenir le nucléaire dans le mix énergétique aura moins d'impact pour le portefeuille des Français. Elle conforte aussi les écologistes,  politiques et associatifs, qui proclament l'inverse, et ce, depuis fort longtemps. Ainsi, pour Matthieu Orphelin, porte-parole de la Fondation Nicolas Hulot, elle est "importante car c’est la première fois que l’on a un scenario national 100% renouvelables" et qui montre que "les différences de coûts sont finalement assez faibles" avec d’autres scénarios de mix. "Plutôt que de chercher à en minimiser la diffusion, le gouvernement doit se saisir de ce rapport de l’Ademe pour accentuer les efforts en matière de transition énergétique", a regretté le parti Europe-Ecologie-les-Verts, dans un communiqué. "Cela illustre une nouvelle fois le tabou qu’il y a à évoquer le passage du nucléaire aux énergies renouvelables", a indiqué à l’AFP le député écologiste Denis Baupin (photo ci-dessus) dont le rapport de janvier 2014 sur le coût réel du nucléaire est confirmé par l'étude de l'Ademe.

    Le "fiasco industriel du nucléaire"

    rivasi.jpgPour Michèle Rivasi, eurodéputée EELV, qui souligne l'énorme potentiel des énergies vertes pour l'emploi et l'économie, la révélation par Mediapart du rapport commandé par l’Ademe démontre bien l’"omerta imposée par l’industrie nucléaire sur l’avenir énergétique et électrique de la France". "Alors que les coûts du nucléaire ne font que croître, précise la vice-Présidente du Groupe des verts/ALE au Parlement européen et que ceux de l’éolien ou du solaire ne font que diminuer, alors que la géothermie ou l’énergie marine représentent des gisements inépuisables et constants de production de chaleur ou d’électricité, la France s’entête à vouloir développer de nouvelles générations de réacteurs nucléaires, avec le succès que l’on connaît : un fiasco industriel."

    Pas question pour le gouvernement de sortir du nucléaire

    royal transition énergétique.jpgL’intérêt de l’étude n’est "pas l’objectif" d’atteindre 100% d’énergies renouvelables, mais "quel est, quand on se projette dans des scénarios extrêmes, le coût de chacune des énergies, quelles sont les modalités de déploiement des sources de production et l’impact sur le réseau électrique", a pour sa part réagi dans un communiqué Ségolène Royal. La ministre de l’Ecologie et de l’Energie a par ailleurs "demandé à l'Ademe de travailler à un scénario 100 % nucléaire en 2050 pour rétablir l'équilibre". On l'aura bien compris : pour l'heure, le gouvernement est toujours hostile à l'abandon du nucléaire. Quand bien même la stratégie du 100 % renouvelables s'avèrerait moins coûteuse à terme pour l'Etat et pour les consommateurs. Et garante d'une plus grande sécurité pour les populations et l'environnement.

    Quoiqu'il en soit, l'Ademe a fini par mettre en ligne à son tour le fameux rapport, 48 heures après sa publication par Mediapart. Pour le lire, il faut cliquer ICI.  Merci Internet et merci Mediapart !

    Cathy Lafon

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