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  • Sivens : l'Europe ouvre une procédure d'infraction contre la France

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    Sur le site du barrage de Sivens, le 6 novembre 2014.  Photo archives AFP

    L'Europe avait déjà indiqué mercredi dernier, le 19 novembre, enquêter sur le barrage de Sivens dans le Tarn et ne pas exclure l'éventualité d'une procédure d'infraction contre la France. Elle n'a pas traîné :  la Commission européenne a annoncé ce mercredi 26 novembre l'ouverture d'une procédure d'infraction contre la France pour non-respect de la législation européenne dans ce projet controversé et "violation présumée de la directive européenne sur l'eau".

    La France n'a pas tenu compte de la législation écologiste de l'Europe

    travaus sivens.jpgLa Commission a pris cette décision car, « sur la base des informations dont elle dispose, les autorités françaises ont lancé le projet nonobstant la détérioration de l'état écologique de la masse d'eau qu'il est susceptible d'entraîner». En clair, le barrage ne respecte pas la directive-cadre sur l'eau de 2000, qui protège les zones humides et la ressource eau  afin de garantir "une gestion durable de l'eau à long terme". Un barrage sur ce site noie une zone humide avec un impact négatif sur la faune et la flore en  contrariant l'écoulement naturel d'une rivière. Cela n'interdit pas dans l'absolu toute construction de barrage. Mais pour justifier un tel ouvrage, il faut qu'il aussi qu'il réponde à une solide demande d'intérêt général. Or, le barrage de Sivens qui augmente aussi les surfaces agricoles irriguées, ne satisferait les besoins que de quelques dizaines agriculteurs.

    Une longue procédure

    pollution air paris.jpgC'est le début d'une longue procédure dont la France, déjà condamnée par l'Europe notamment pour la pollution par les nitrates (qui rejoint d'ailleurs la problématique de la qualité de l'eau) et la qualité de l'air, est coutumière. L'exécutif européen adresse "une lettre de mise en demeure" à Paris pour "violation présumée de la directive sur l'eau dans la réalisation du projet" . Le gouvernement français aura alors deux mois pour répondre. 

    "L'Europe confirme la positon des écologistes"

    Les écologistes qui luttent depuis des années contre le projet du barrage endeuillés par la mort,  le 26 octobre, de l'un de leurs militants, Rémi Fraisse, 21 ans tué par une grenade offensive lors d'affrontements avec les forces de l'ordre sur le site, ne fanfaronnent pas. S'ils sont satisfaits de la décision de Bruxelles, au vu de leur connaissance du dossier, ils ne sont pas non plus surpris.

    catherine greze.jpgA l’origine de multiples recours depuis 2011 jusqu'à la mi-2014, Catherine Grèze, l'ancienne députée européenne EELV du  Sud-Ouest, avait été la première à tirer la sonnette d'alarme sur le projet du barrage en alertant la Commission européenne.  Interrogée ce mercredi par la chaine parlementaire LCP, elle espère que l'intervention de Bruxelles mettra un terme au projet.  Après cinq "questions écrites" - avec avis négatifs d'organismes environnementaux officiels français à l'appui - sur un barrage qui "conduirait à noyer une zone humide" et à augmenter les surfaces agricoles irriguées au-delà de ce qu'autorisent les fonds européens, l'écologiste pointe les responsabilités de la France.

    mamere.jpgNoël Mamère, estime que la décision de Bruxelles est normale. "Elle démontre l'entêtement des aménageurs et des élus sur un grand projet inutile, en infraction avec deux directives européennes, habitat et zones humides". "il faut que la France  réagisse très vite en écoutant la Commission. Le meilleur moyen, c'est de mettre fin à ce projet.", conclut le député écologiste de la Gironde.

    bové.jpgPour José Bové, l'actuel député européen EELV du Sud-Ouest, qui s'est régulièrement rendu sur le site, "l’Europe confirme la position des écologistes". Comme Noël Mamère, l'élu écologiste estime que "la France n’a désormais plus d’autre recours que d’annuler la Déclaration d’Utilité Publique de l’ouvrage et remettre à plat la gestion de l’eau dans le Tarn et sur l’ensemble du bassin Adour-Garonne." Il ajoute que l'intervention de la Commission Européenne souligne aussi la "nécessité de réformer les procédures d’utilité publique en France", afin de vérifier leur légalité avant que les pouvoirs publics ne les financent.

    barrage,sivens,irrigatio,polémique,europe,directive eau,habitat,protectionOutre l'aspect écologique, la procédure d'infraction européenne compromet le financement du projet : l'aide européenne devait être de 2 millions d'euros, prélevés sur les fonds du Feader, soit près de 25% d'un budget total de 8,4 millions d'euros. Pour les opposants au barrage de Sivens, cela ne condamne pas pour autant le projet : ses partisans peuvent lever d'autres financements. La ministre de l'Ecologie Ségolène Royal s'est engagée pour sa part à ce que le futur projet du barrage de Sivens soit en conformité avec les "critères" formulés par la Commission européenne. Sans pour autant y renoncer.

    Nul doute que l'épineux et douloureux dossier de Sivens pèsera lourd sur les débats de la Conférence environnementale qui s'ouvre aujourd'hui pour deux jours à l'Elysée.

    Cathy Lafon

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    • Le Collectif pour la sauvegarde de la zone humide du TESTET : cliquer ICI 
    • Sur le site de la FNE : le dossier de Sivens jour par jour : cliquer ICI
  • L'année 2014 devrait battre des records de chaleur inédits depuis 1880

    jardin bordeaux novembre 1.jpg

    Ce 26 novembre 2014, à Bordeaux, rosier et plumbago sont encore en fleurs dans les jardins. Photo Ma planète

    En France, la fin du mois de novembre est exceptionnellement douce, avec des températures qui ont notamment dépassé les 23 et 24 novembre 28°C dans le Sud Ouest, au Pays basque. Depuis le début de l'automne, les températures sont régulièrement au-dessus des moyennes de saison. En France, pour les climatologues de Météo France, l'année 2014 devrait entrer dans le top 3 des années les plus chaudes depuis le début du XXe siècle en France.

    Chaud devant !

    carte météo france.pngSur les dix premiers mois de 2014, la température moyenne a dépassé la normale de près de 1,1 °C, soit plus que le précédent record de +1,0 °C en 2003, selon un « bilan climatique provisoire » publié le 25 novembre, par Météo-France. «2014 figurera très probablement dans le trio de tête des années les plus chaudes depuis le début du XXe siècle, avec 2011 (+1,1 °C) et 2003 (+1,0 °C)», relève l'organisme. L'automne, en particulier, a été très doux, avec des températures de 2 à 3 °C au-dessus des normales de saison sur l'ensemble du pays. Il devrait se placer au 2e rang des automnes les plus chauds depuis 1900, derrière celui de 2006. Sept mois sur dix ont connu des températures supérieures aux normales, notamment janvier (+2,7 °C, le plus chaud depuis 1900), février (+2,1 °C), avril (+1,9 °C) et octobre (+2,4 °C).

    Un phénomène mondial

    Le phénomène dépasse le territoire de l'Hexagone: octobre et les dix premiers mois de l'année 2014, ont chacun été les plus chauds sur la planète enregistrés depuis le début des relevés de température en 1880, selon l'Agence américaine océanique et atmosphérique (NOAA). Des scores qui feraient également de 2014 l'année la plus chaude au niveau mondial.

    2014, année des records de température battus

    chaleur japon juillet.jpgOctobre 2014 est le 38e mois d'octobre consécutif au cours duquel la température du globe était au-dessus de la moyenne de celle du XXe siècle, atteignant 14,74° C, précise la NOAA. Pour la période de janvier à octobre 2014, la température moyenne combinée à la surface des océans et des terres s'est établie à 10,3°C, dépassant ainsi de 1,05°C la moyenne du siècle dernier. Juillet, lui, a été le quatrième mois le plus chaud de sa catégorie. Le Japon (photo AFP ci-contre) a notamment subi une vague de chaleur qui a provoqué une vingtaine de morts et  des centaines d'hospitalisation. 

    Au nord comme au sud

    sidney.jpgOctobre 2014 a également été le troisième mois consécutif et le cinquième des six derniers mois avec une température record sur le globe. Les températures plus élevées ont résulté d'un air plus chaud à travers toute la planète à la surface des terres et des océans, distribué de manière égale entre les hémisphères nord et sud. L'hémisphère sud a connu globalement en octobre des températures record à la surface des terres, surtout la partie sud de l'Amérique latine et dans l'ouest et le sud de l'Australie (comme à Sydney, photo AFP ci-dessus). Pour l'hémisphère nord, octobre n'a été en moyenne que le troisième plus chaud dans les annales. Enfin, des régions du sud du continent européen, les zones côtières dans l'ouest des Etats-Unis et l'extrême est de la Russie ont aussi battu des records de chaleur en octobre. Seules, des parties du centre de la Sibérie ont enregistré durant ce même mois des températures de 4 à 5°C inférieures aux moyennes saisonnières.

    Ce chauffe aussi pour les océans

    La température à la surface des océans a été en octobre 2014 la plus élevée jamais enregistrée pour ce mois en se situant 0,62°C au-dessus de la moyenne du XXe siècle. Depuis le mois de mai, c'est le sixième mois consécutif au cours duquel la température globale à la surface des océans dépasse le précédent record. 

    el nino.jpgEn attendant El Niño

    Ces records de température se sont produits en l'absence du courant chaud du Pacifique El Niño, qui généralement apparaît tous les cinq à sept ans en moyenne et exerce une forte influence sur le climat du globe, a souligné la NOAA. L'agence américaine estime qu'il y a près de 60% de chances qu'El Niño ré-émerge durant l'hiver dans l'hémisphère nord. Ce qui ne manquerait pas de causer nombre de catastrophes climatiques, comme en 1997 (photo).

    L'année 2013 avait déjà été l'une des plus chaudes sur le globe depuis le début des relevés de températures en 1880. Chaque année du XXIe siècle (2001-2014) compte parmi les 16 plus chaudes dans le monde depuis 1880, ajoute la NOAA. 2014 devrait, selon toutes les probabilité prendre la première place sur le podium. Autant de données qui confirment, selon les climatologues américains, la poursuite du réchauffement de la planète.

    Cathy Lafon

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    • Les articles de Ma planète sur le réchauffement climatique : cliquer ICI
  • Réduction des déchets : le succès de "La Recharge", l'épicerie zéro emballage de Bordeaux

    la recharge devanture.jpg

    La Recharge, 25 octobre 2014. Photo Ma Planète

    Fin octobre, un samedi après-midi, Ma Planète a voulu voir ce que devenait "La Recharge", la première épicerie zéro emballage de France qui a ouvert rue Sainte-Colombe à Bordeaux, en juillet dernier. Le magasin tenu par ses créateurs, Jules Rivet et Guillaume de de Sanderval, était plein comme un oeuf... Sans emballage, bien sûr. Bonne nouvelle pour l'écologie et la planète : l'initiative des deux Bordelais rencontre un succès, comme ils le racontent à Ma planète.

    Ma Planète : Alors, heureux ?

    la recharge.jpgJules et Guillaume, cofondateurs de La Recharge : Oui ! La fréquentation de l'épicerie est plus importante que prévue : plus d'une centaine de clients par jour. A notre grande surprise la moitié des clients reviennent avec leurs propres contenants, contre moins d'un tiers au départ : sacs en kraft réutilisés, bouteilles, pots et bocaux... Nous ne nous attendions pas à ce que ce soit aussi rapide ! C'est donc très encourageant !

    Comment le projet est-il accueilli par les clients ?

    Nous n'avons pratiquement que des bons retours. Il y a toujours beaucoup de curieux qui entrent dans l'épicerie, mais aussi des habitués qui reviennent tous les jours. Les clients apprécient avant tout nos bons produits, nos prix compétitifs, et de pouvoir s'affranchir du gâchis des emballages. Au delà du bio, c'est le local et le produit fermier qui parlent le plus à tout le monde.

    la recharge produits d'entretien.jpgQuels sont les produits les plus demandés ?

    Les produits qui partent le mieux sont les fruits et légumes, le fromage, le miel en vrac, les yaourts dans des pots consignés et les huiles en vrac.

    Quel est le produit le moins cher dans vos rayons ?

    Notre huile bio à 6 euros le litre, nos légumes (pourtant bio et locaux !) souvent moins cher que chez Carrefour Market, le sel, le savon à la coupe...

    ... Et le plus cher ?

    Les épices, évidemment.

    la recharge étal.jpgVos légumes sont déjà bio. A quand les fruits ? 

    Depuis le premier jour, tous nos légumes sont bio. Nous travaillons uniquement avec des maraichers en agriculture biologique. Quant aux fruits, nous avons enfin trouvé des producteurs locaux en bio. Les premières pommes bio sont arrivées il y a déjà près d'un mois !

    Et vos propres déchets...  Vous en faites quoi ?

    L'objectif de notre projet d'épicerie La Recharge est d'éliminer les déchets à la source. C'est pourquoi nous travaillons en direct avec les travailleurs locaux pour éviter le suremballage à la source. Nous rendons les cagettes de fruits et légumes aux producteurs, qui les réutilisent. Nous nous déplaçons souvent sur place pour remplir des fûts. Enfin, nous rendons aux artisans les bidons de détergents pour qu'ils soient réutilisés... Les seuls déchets que nous produisons sont des grands sacs en kraft ou du carton. Recyclables, donc. Et nous travaillons avec nos fournisseurs pour continuer à les réduire au maximum.

    Un autre commentaire ?

    Nous avons tenté de réintroduire la consigne, d'abord sur les pots de yaourts, de confitures et les bouteilles de bière... c'est un succès ! Nous récupérons par exemple plus de 9 pots de yaourt et de crème sur 10 ! Le producteur qu'il a fallut convaincre de passer de pots en plastiques à des pots en verre consignés était d'abord sceptique, mais nos clients ont prouvé que la consigne était possible. Désormais nous pouvons vendre des conserves de légumes dans des pots consignés.

    Quel meilleur exemple que La Recharge, pour illustrer la Semaine européenne des déchets, du 22 au 30 novembre ? 

    Cathy Lafon

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    EN CHIFFRES

    • 390 kg : le poids des poubelles d'un Français par an.
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