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  • Fil vert. Nucléaire : La Corée du Sud ferme deux réacteurs après la découverte de pièces non-homologuées

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    Kim Kyun-seop, patron de Korea Hydro & Nuclear Power, lors d'une conférence de presse lundi 5 novembre au ministère de l'économie sud-coréen. Photo AFP

    Nouveau rebondissement dans le scandale de la corruption dans les centrales nucléaires de Corée du Sud. Après la découverte cet été de la contrefaçon de composants fournis par Areva et des pots de vins généralisés, l'enquête vient de mettre à jour de fausses certifications. Deux réacteurs de la 5ème plus grande centrale nucléaire du monde, à Yeonggwang, en Corée du Sud, ont dû être stoppés subitement : ils fonctionnaient avec des pièces non homologuées pour ce type d’infrastructures.

    De fausses certifications pour plus de 5.000 pièces

    Les quelques 5.000 pièces concernées, des fusibles, des ventilateurs et des interrupteurs électriques pouvaient être utilisées dans d’autres types d’industrie mais ne possédaient pas la certification internationale nécessaire à leur utilisation dans une centrale nucléaire. Selon l'AFP, pour Hong Suk-woo, le ministre de l’économie sud-coréen, huit fournisseurs ont livré aux centrales nucléaires coréennes depuis 2003 près de 7.700 produits assortis de faux certificats de conformité, mais "ces pièces ne posaient pas de danger de sécurité pour la population". En revanche, la fermeture de ces réacteurs pourrait bien causer des coupures électriques sans précédent dans la région au cours des prochains mois...

    Des copies de pièces d'Areva brevetées

    En toute discrétion, cet été, 22 personnes ont déjà été arrêtées, dont des cadres de l'exploitant nucléaire public Korea Hydro and Nuclear Power (KHNP). Les enquêteurs ont découvert des pratiques de pots-de-vin généralisées, entre des employés de l'électricien nucléaire et des fournisseurs, mais aussi un système de contrefaçon de composants livrés par Areva. Le responsable des achats de la centrale de Kori aurait fourni à un industriel coréen une pièce fabriquée par Areva (utilisée pour l'étanchéité des conduites entre le cœur du réacteur et la salle de commande) qui l'a reproduite en la modifiant légèrement. Puis l'a fait breveter et vendu en plusieurs exemplaires aux centrales nucléaires coréennes.

    23 réacteurs sud-coréen victimes de dysfonctionnements

    BBC News rapporte que les 23 réacteurs nucléaires du pays, qui fournissent 35% de l’électricité nationale, ont subit une série de dysfonctionnements au cours de ces derniers mois.  En octobre dernier deux réacteurs nucléaires sud-coréens installés sur des sites distincts ont ainsi été arrêtés, dont l'un en raison d'une défaillance dans la chaîne de sécurité, sans risque apparent de fuite radioactive. En juillet déjà, un autre réacteur de 1 000 mégawatts sur la même centrale, située à 260 kilomètres au sud de Séoul, s'était arrêté automatiquement après un incident similaire.

    Risque de pénurie d'électricité cet hiver

    La Corée du Sud,  dont le réseau en sous-capacité est rudement mis à l'épreuve pendant les pics de température, risque d'enregistrer des pénuries d'électricité "sans précédent" cet hiver. Ses  23 réacteurs nucléaires fournissent environ 35 % de la consommation électrique du pays. Le pays n'a pas remis en cause sa politique énergétique nucléaire après la catastrophe de Fukushima et prévoit d'en construire 16 de plus d'ici 2030.

    Pour l’opposition, ces dernières révélations sont une nouvelle occasion de critiquer le programme de développement du secteur du nucléaire souhaité par le gouvernement en place.

    Cathy Lafon

    EN SAVOIR PLUS

    • Le parc des réacteurs nucléaires en Corée du Sud : cliquer ICI
  • Planète vidéo. Aéroport de Notre-Dame-des-Landes : le conflit se radicalise

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    La Parisienne libérée  : l'image de fin du clip  "Le fol aéroport de Notre-Dame-Des-Landes"

    Qualifié de "nouveau Larzac", le projet breton de construction de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique), n'a pas fini de faire causer, dans la campagne bretonne comme sur le net.

    Ma Planète vous propose aujourd'hui un tour de web, pour faire le point en chanson et en images sur la cristallisation d'un conflit environnemental local, emblématique des divergences écologiques profondes qui perdurent entre écolos et socialistes. Un conflit qui n'est pas sans rappeler la grande lutte anti-nucléaire bretonne de la fin des années 1970 et de 1980, contre la centrale de Plogoff. Avec une différence de taille : la lutte était alors menée sous un gouvernement de droite et durement réprimée par ce dernier. Et le projet de Plogoff a été abandonné ensuite par la gauche et par François Mitterrand, une fois élu président de la  République en 1981. Il s'était engagé dans sa campagne électorale à ce renoncement symbolique, qui n'a en rien freiné le développement du parc électro-nucléaire français. Pour Notre-Dame-des-Landes, c'est un gouvernement de gauche qui déloge désormais sans ménagement les opposants, mais sans avoir jamais véritablement promis d'abandonner le projet de construction.

    "Le Fol Aéroport de Notre-Dame-des-Landes", la chanson qui fait le buzz

    Contrairement à certaines idées reçues, loin de prôner le retour à la bougie, les écolos vivent avec leur temps et savent qu'aujourd'hui, les batailles se gagnent avec internet. Avec humour, comme "La minute nécessaire" de Bridget Kyoto, dont la vidéo "Le nanéroport" (en ligne sur Ma Planète) nous permet de rigoler un bon coup du projet contesté de Notre-Dame-des-Landes. Et en chanson, si possible. Voilà pourquoi le clip "Le Fol Aéroport de Notre Dame des Landes" qui circule sous toutes les plateformes d'échanges vidéos (You Tube, Dailymotion, Viméo), est devenu l'hymne des opposants au projet Vinci. Depuis le 1er novembre, Fleur, alias la "Parisienne Libérée", chanteuse et bloggeuse engagée, chante sur fond vert  :

    "Le projet ambitieux dans les années soixante
    D’un Concorde radieux, d’une industrie qui chante
    Le projet innovant des années soixante-dix
    Il faut dorénavant que chacun atterrisse

    Le projet oublié des années quatre-vingt
    Le pétrole a flambé tout ça ne sert plus à rien
    Le vingtième siècle est mort, plus personne ne demande
    Le fol Aéroport de Notre Dame des Landes ...."

    Une vidéo qui risque bien d'internationaliser l'opposition au projet du groupe Vinci, voulu par le gouvernement Ayrault.

    Le reportage de Rennes TV : "L'occupation continue et se radicalise"

    Rennes TV a suivi les opposants écolos au projet du nouvel aéroport de Nantes. Ils tentent d'échapper aux contrôles ainsi qu'aux expulsions et veulent empêcher ce projet qui s'opère, selon eux, au détriment des terres agricoles et du bon-sens. Ils sont menacés d'expulsion alors que les opérations de construction débutent tandis que des recours légaux sont encore en cours, comme le montre le reportage de la chaine locale bretonne, diffusé le 25 octobre dernier.

     

    Rue 89 : "La guérilla qui s’amorce pourrait durer des mois"

    conflit,aeroport,notre-dame-des-landesDepuis le 28 octobre dernier, Rue 89 Planète propose une  immersion sur le terrain, côté opposants : "Derrière les barricades de Notre-Dame-des-Landes". Avec une carte interactive à l'appui, pour suivre les résistants qui s'opposent à la construction de l’aéroport du Grand-Ouest, projet personnel de Jean-Marc Ayrault, ancien maire de Nantes et actuel premier ministre de François Hollande. Le site, qui met régulièrement à jour le dossier de l'aéroport breton, propose de voir comment, dans le bocage nantais, une poignée d’activistes compte tenir tête à un important dispositif policier.

    Cécile Duflot : "Il y a un désaccord sur ce projet, ancien et acté, rien de nouveau sous le soleil"


    Cécile Duflot, ministre du Logement, rtl-fr

    Quant aux écologistes membres du gouvernement Ayrault, on les sent quelque peu gênés aux entournures. Il aura fallu quinze longs jours à Cécile Duflot, ministre du Logement, pour réagir, le 30 octobre, sur RTL, aux affrontements, parfois violents, entre forces de l'ordre et opposants au projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes : elle a redit son désaccord au projet, en s'interrogeant sur le bien fondé de la méthode "policière" mais sans remettre en cause la participation de son parti politique au gouvernement de Jean-Marc Ayrault... Seul, le député EELV de Gironde, Noël Mamère, a ouvertement posé la question qui fâche, le même jour : "On est en droit de s'interroger sur la poursuite de notre soutien à un gouvernement qui utilise la force comme ses prédécesseurs pour imposer un projet dont ne veulent pas les habitants."

    Stéphane Hessel :  "Tout homme peut avoir des raisons de reconsidérer une position qu’il a prise"

    Dans une interview accordée hier, lundi 5 novembre, au site Reporterre, Stéphane Hessel, dans son rôle de "sage des sages", a appelé le Premier ministre à reconsidérer sa position sur le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Souhaitant la fin des violences policières, l'auteur de "Indignez vous ! juge le projet "ni économiquement nécessaire ni écologiquement innocent". Agé de 94 ans, l'ancien résistant, ex-diplomate, qui a été candidat EELV aux élections régionales en 2010, insiste :  "Ceux qui protestent, ceux qui n'en veulent pas, ce sont de bons citoyens français, ce ne sont pas des malotrus, des voyous, au contraire, ce sont des gens qui ont bien réfléchi", Au premier ministre, Jean-Marc Ayrault, qui défend le projet, Hessel demande qu'il "réfléchisse bien", l'appelant, "avec respect",  à "tenir compte de l'émotion provoquée, de la volonté citoyenne de faire autrement". La grande classe, Hessel.

    Cathy Lafon

    LIRE AUSSI

  • Océans : qui va décréter l'état d'urgence écologique ?

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    Surpêche, pollution, radioactivité, réchauffement climatique : y aura-t-il encore des poissons dans les mers et les océans en 2050 ?

    La conclusion d'une étude du PNUE (Programme des Nations Unies pour l'environnement),  est tombée comme un couperet en 2010 : si on ne change rien aux méthodes de pêche, en 2050, il n'y aura plus de poissons dans les océans. La pollution radioactive de Fukushima contamine encore 40 % de la faune marine, au large de la centrale, selon une autre étude d'un biologiste américain, Ken Buesseler, publiée le 26 octobre dernier dans la revue  Science. Enfin, une étude publiée le 30 septembre 2012, montre que le réchauffement climatique ne change pas seulement la température et la teneur en oxygène des océans :  il risque aussi de faire rétrécir considérablement les poissons qui y vivent.

    L'oxygène des océans, source d'énergie des poissons

    L'un des éléments clefs de la taille des poissons et invertébrés marins est constitué par leurs besoins énergétiques: dès lors que leur milieu n'est plus en mesure de leur fournir cette énergie à la hauteur de leurs besoins, les poissons cessent leur croissance. Or l'oxygène contenu dans l'eau est pour eux une source importante d'énergie.

    Plus l'océan est chaud, moins il contient d'oxygène

    pauly.jpg"Obtenir assez d'oxygène pour grandir est un défi constant pour les poissons, et plus un poisson est gros, pire c'est", explique Daniel Pauly (photo ci-contre), biologiste au Fisheries Centre de l'Université de Colombie Britannique à Vancouver (Canada). "Un océan plus chaud et moins oxygéné, comme prédit avec le changement climatique, compliquera la tâche des poissons les plus gros, ce qui signifie qu'ils cesseront de grandir plus tôt", ajoute-t-il.

    Une diminution du poids maximal moyen des poissons entre 14 % à 24 %

    nclimate1691-f1.jpgDaniel Pauly et ses collègues ont tenté de modéliser l'impact du réchauffement sur plus de 600 espèces de poissons à partir de deux scénarios climatiques couramment retenus par les spécialistes pour la période 2001-2050 (figures ci-contre). D'après leurs calculs, le réchauffement moyen au fond des océans du globe resterait minime (quelques centièmes de degrés par décennie) de même que la baisse de la concentration en oxygène. Toutefois, "les variations qui en résultent en termes de poids corporel maximal sont étonnamment importantes", soulignent les chercheurs dans leur étude, publiée par la revue britannique Nature Climate Change. Dans l'ensemble, le poids maximal moyen des poissons pris en compte devrait diminuer de 14% à 24% entre 2001 et 2050, estiment-ils. Soit l'équivalent de 10 à 18kg pour un homme moyen pesant 77 kg.

    Ecosystèmes marins en danger : qui décrètera l'état d'urgence ?

    C'est l'océan Indien qui serait le plus touché (24%), suivi de l'Atlantique (20%) et du Pacifique (14%), qu'il s'agisse des zones tropicales ou tempérées. "Cette étude indique que, faute de réduire les émissions de gaz à effet de serre, les conséquences seront vraisemblablement plus lourdes que prévu sur les écosystèmes marins", avertissent les chercheurs, d'autant que "d'autres impacts des activités humaines, comme la surpêche et la pollution, risquent d'exacerber le phénomène".

    Cathy Lafon

    A LIRE

    • "Shrinking of fishes exacerbates impacts of global ocean changes on marine ecosystems", étude de Daniel Pauly et ses collègues, dans Nature Climate Change : cliquer ICI