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Qualité de l'air. AGEN (Lot-et-Garonne ) : PIC DE POLLUTION PARTICULES EN SUSPENSION dans l'agglomération agenaise. SIR (Seuil d'information et de recommandations) publiée par AIRAQ. Vendredi 3 février 2012.
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Qualité de l'air. AGEN (Lot-et-Garonne ) : PIC DE POLLUTION PARTICULES EN SUSPENSION dans l'agglomération agenaise. SIR (Seuil d'information et de recommandations) publiée par AIRAQ. Vendredi 3 février 2012.
Centrale de Golfech (Tarn-et-Garonne)
Le rapport de la Cour des comptes sur les coûts de la filière électronucléaire, publié le 31 janvier (www.ccomptes.fr), fait s'effondrer le mythe du nucléaire pas cher. Si les Sages de la rue Cambon ne relèvent pas de coûts cachés dans le nucléaire français, ils brisent un tabou. Modernisation et entretien des centrales, gestion des déchets radioactifs, futurs démantèlements : certaines estimations sont entâchées d'incertitudes, mais il est sûr que l'atome coûtera de plus en plus cher.
49,50 € le mégawattheure nucléaire (MWh) : l'éolien est compétitif
Ces derniers jours, tout a été dit ou presque, plutôt intelligemment d'ailleurs, sur les chiffres donnés dans les 400 pages du volumineux rapport présenté par Didier Migaud, premier président de la Cour des Comptes. En bons écologistes, prenons le temps de revenir sur l'essentiel pour essayer d'en tirer des conclusions "durables".
Le coût réel du nucléaire sera encore plus élevé
Démantèlement et gestion des déchets, coûts de renforcement de sécurité et de gestion de crise "post-Fukuhsima", facture de maintenance de réacteurs, Didier Migaud l'a souligné à plusieurs reprise en présentant le rapport, les factures vont s'envoler : "Les devis en la matière ont généralement tendance à augmenter". D'autant que l'évolution des coûts est parfois mal anticipée par EDF, voire très floue. La Cour des comptes a d'ailleurs demandé des audits complémentaires sur l'impact du démantèlement des centrales et la gestion des déchets.
En cas d'accident majeur, les centrales ne sont pas bien assurées
Paradoxalement, on en parle peu, comme si l'enjeu des vies humaines ne comptait pas. Or, c'est peut-être finalement aussi le coeur du problème économique : comment financer les indemnisations en cas d'accident ? On a tendance à l'oublier, mais les centrales nucléaires sont implantées dans des territoires peuplés d'êtres humains... En cas d'accident majeur, des vies humaines seront touchées en grand nombre. Il y aura des victimes à court, moyen et long terme, des activités économiques, agricoles et industrielles seront condamnées, des gens seront déplacés et devront être relogés. C'est ce que le Japon expérimente dans la douleur depuis Fukushima : avec un coût de la catastrophe estimé aujourd'hui à plus de 95 milliards d'euros, sans compter l'indemnisation des victimes, qui fait parler de 600 milliards d'euros. Or EDF avance 80 millions par accident, ce qui est dérisoire et conduirait l'Etat à financer l'essentiel des indemnisations. Corinne Lepage, ancienne ministre de l'Environnement le constate "Si les centrales étaient correctement assurées, les montants seraient tels qu'on arrêterait immédiatement d'en construire". On a là une véritable bombe financière à retardement : croisons les doigts pour qu'elle n'explose jamais en France. Mais qui peut en jurer ? Même l'ASN, nous le savons, ne s'y risque pas.
Les comptes du nucléaire ne sont pas bons
Faisons nos comptes. Nous avons donc une énergie nucléaire pas si bon marché que cela, pas beaucoup plus compétitive finalement qu'une énergie renouvelable comme l'éolien. A la différence de celle-ci, elle est potentiellement dangereuse pour la santé humaine et l'environnement, on ne la stoppe pas du jour au lendemain, elle produit des déchets également dangeureux qu'il faut savoir stocker et traiter : elle a et aura des coûts de plus en plus importants. Si l'on reste dans le modèle énergétique français actuel, à production et consommation électrique constante, "Il faudrait construire onze EPR d'ici la fin 2022", souligne Didier Migaud. Soit d'ici dix ans. On connaît les déboires du seul EPR en cours de construction en France (Flamanville), dont le chantier s'enlise. Un tel effort est jugé "très peu probable voire impossible, notamment pour des considérations industrielles" par le premier président de la Cour des comptes. Rajoutons aussi considératons financières. Et géographiques. Le territoire est déjà truffé de centrales nucléaires : où loger onze futurs EPR ?
Faire durer les centrales au-delà de quarante ans, et après ?
"Cela signifie qu'il est fait l'hypothèse soit d'une durée au-delà de quarante ans (...) soit d'une évolution de mix énergétique vers d'autres sources d'énergie, sans que ces orientations stratégiques aient fait l'objet d'une décision explicite", précise le rapport. "Compte tenu des délais en matière de politique énergétique", conclut-il "ne pas prendre de décision revient à faire le choix de faire durer le parc au-delà de quarante ans". Car investir dans les énergies vertes et les économies d'énergie prend aussi du temps. Sophia Majnoni de Greenpeace le regrette aussi : "Par leur inaction, les gouvernements successifs rendent quasi irréversible la prolongation de la durée de vie de nos centrales au-delà de quarante ans".
Le choix de la raison : décider ensemble d'une nouvelle stratégie énergétique "durable" pour sortir de l'impasse
Comment ne pas convenir que sortir de l'inaction en la matière est l'urgence absolue d'aujourd'hui pour préparer demain ? Dans cinquante ans, que se passera-t-il, si l'évolution vers d'autres sources d'énergie n'a pas été décidée et préparée aujourd'hui ? Si nous ne changeons pas nos modes de vie et nos process industriels pour économiser l'énergie ? Pourquoi le modèle allemand, si séduisant pour nos représentants politiques dans tous les domaines économiques et financiers, devient-il farfelu quand il s'agit d'une sortie plannifiée du nucléaire ? Le Japon, lui, est entré dans l'ère post-nucléaire à marche forcée: depuis Fukushima, en moins d'un an, les Japonais ont réduit leur consommation d'électricité de 20 % et arrêtent peu à peu leurs réacteurs nucléaires. Une telle contrainte, c'est quand même pas terrible...
"Durable". Le mot n'aura jamais autant de sens qu'appliqué à la stratégie énergétique sur laquelle notre société doit débattre et s'entendre aujourd'hui, pour que nous ayons un avenir demain.
EN SAVOIR PLUS
► Consulter le rapport de la Cour des comptes : Cliquer ICI
► "Des centrales appelées à vivre vieilles", Sud Ouest 1er février : Cliquer ICI
Aux Pays-Bas, les carottes sont "vertes"
Le concept d'une agriculture urbaine durable gagne les friches urbaines néerlandaises. Usines et entrepôts délabrés ou désaffectés, stations-service à l'abandon, autant de lieux qui se reconvertissent en potagers grâce aux entreprises qui se lancent dans ce mode de culture et aux nouvelles technologies d'éclairage, notamment les LED, qui permettent de faire pousser des plantes potagères et des légumes dans des lieux fermés, sans ensoleillement naturel.
Cette agriculture urbaine a tout de "durable". Les projets ne sont pas dévoreurs de nouvelles surfaces à exploiter, mais, au contraire, recyclent des lieux existants. Ils contribuent à recréer de l'emploi local. Peu exigeants en place, les légumes poussent sur des litières de cellulose, qui peuvent être superposées. En outre, ce mode de culture est peu gourmand en énergie, grâce aux LED, et peu consommateur d'eau, les LED dégageant peu de chaleur. Enfin, cerise sur le gâteau, le circuit est on ne peut plus court : les légumes produits en ville sont distribués localement et consommés par les citadins. De quoi donner des frissons à la tomate et au concombre produits en Espagne, qui atterrissent dans les assiettes des Néérlandais après avoir parcouru des milliers de kilomètres.
En France, si on privilégie de plus en plus les circuits courts (Amap, marchés fermiers, vente directe), on peine à redynamiser une agriculture urbaine en voie de disparition. En Gironde, la CUB (Communauté urbaine de Bordeaux) recense aujourd'hui 150 exploitations agricoles, qui fournissent seulement l'équivalent d'une journée de subsistance alimentaire aux habitants : on peut rêver plus et mieux !
Au pays des moulins à vent et des vélos, les citadins peuvent désormais déguster des salades, poireaux, carottes et autres petits légumes "verts" de bout en bout.
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