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  • News fil vert

    fukushima.jpgNucléaire : le Japon en route pour dire "stop !"

    Le Japon vient d’arrêter pour maintenance un réacteur nucléaire, il n'en reste plus que 5 en service. « Shikoku Electric Power Co. vient d’arrêter le réacteur numéro 2 de sa centrale d’Ikata dans la préfecture d’Ehime pour des opérations de maintenance qui étaient planifiées », écrit le Japan Times Online du 13 janvier. Avant la catastrophe de Fukushima, le Japon comptait 54 réacteurs nucléaires en activité.


     Fukushima, 28 mars 2011.Photo AFP


  • Nucléaire : stop ou encore ?

    centrale-nucleaire.jpgFukushima et campagne présidentielle française obligent, on assiste en ce début d'année à une prolifération d'infos, de rapports, de réunions et d'études en tout genres, concernant la sûreté et les coûts de la filière nucléaire en France. Pour l'enjeu de la démocratie dans notre société, c'est plutôt rassurant, même si certains se demanderont toujours jusqu'à quel point la filière nucléaire et les instances officielles françaises jouent le jeu de la transparence.

    Décryptage des dessous d'un agenda ultra chargé, qui prouve bien que le débat fait rage sur l'avenir du nucléaire en France et en Europe, que l'on veuille ou non en convenir. Et qui ne s'arrêtera pas le 6 mai, au soir du deuxième tour de l'élection présidentielle.

     

    • Dès le lendemain, le 17 janvier,  le gouvernement français réunit les acteurs de la filière, EDF, le CEA et Areva, afin qu'ils unissent leurs forces de recherche et de développement au sein d'un nouvel institut. Premier objectif de ce sommet du nucléaire : s'assurer que les exigences de l'ASN soient rapidement mises en oeuvre. Et peut-être aussi commencer à organiser le réagencement et l'optmisation économique du secteur, afin d'avoir déjà quelques billes sous le coude, le jour où la Cour des comptes rendra son rapport sur le coût du nucléaire en France, le 31 janvier.
    • Du 19 au 21 janvier, Bordeaux sera au coeur du débat sur le nucléaire. Greenpeace y organise ses "3 J" du nucléaire, sur un thème bien d'actualité : "libérons l'énergie". Trois jours de folies anti-nucléaires gratuites (en ces temps de crise, c'est bon à prendre), qui commencent le jeudi 19 janvier par la représentation de la pièce "Avenir Radieux, une fission française", par son auteur-interprète Nicolas Lambert, suivie d'un débat (20 h 30, Rock School Barbey, entrée prix libre). Le vendredi 20 janvier, un espace inter-associatif s'installe place Pey-Berland, de 10 h à 18 h, pour inviter le public à s'informer et à échanger avec les associations, réseaux et collectifs sur les problématiques et solutions énergétiques. Enfin, le samedi 21 janvier, une Vélorution, en partenariat avec l'association Taca, partira de 14 h de la gare Saint-Jean, pour arriver à 14 h 45 aux Quinconces, où une mobilisation citoyenne prendra la forme d'une grande fresque humaine : une flahsmob libératrice d'énergie, en quelque sorte.
    • Enfin, le 31 janvier, la Cour des comptes doit publier un rapport très attendu sur les coûts complets de la filière nucléaire en France. Loin de clore le débat, ses conclusions ne devraient que le lancer. C'est ce qu'indiquait le journal La Tribune, le 12 janvier dernier, qui s'est procuré en avant-première une version intermédiaire des travaux de la Cour des comptes. .Si elle est hyper calée et plus que bien renseignée sur les coûts passés, l'institution concluerait en effet à des "incertitudes importantes" sur les coûts à venir, liés en particulier au démantèlement des centrales et à la gestion des déchets. Coûts que renforceront nécessairement ceux dus aux exigences de sûreté émises tout récemment par l'ASN et dont on ne sait pas si la Cour des comptes aura eu le temps de les intégrer...  Petit rectificatif à  apporter au joli scoop des deux journalistes de la Tribune, par ailleurs d'une belle tenue : le coût à la construction du parc électronucléaire français est bien chiffré à 96 milliards d'euros par la Cour des comptes, soit 1,5 millions d'euros le mégawatt installé  (et non 1,5 milliards d'euros, comme elles l'ont écrit un peu trop hâtivement).

    On sait que des baffes se perdent régulièrement en France, mais y aurait-il aussi des chiffres qui s'y perdraient  ... ?

    On en reparlera très bientôt (le 31 !) mais on peut dores et déjà se demander comment la Cour des comptes pourrait aboutir à un tel constat de flou financier, pour une filière technologique à haut risque comme le nucléaire, clasée domaine d'excellence de l'industrie française, où les milliards d'euros valsent à nous en faire perdre la tête.

    Deux chiffres bien  précis sont pourtant arrivés de l'étranger aux oreilles de maplanète.fr.

    60 milliards d'euros :  le coût du démantèlement des onze premières centrales britanniques. Pour le démantèlement des 58 réacteurs français (19 centrales) EDF aurait mis de côté en 2010, 15 milliards d'euros .... Plus de 100 milliards d'euros : le coût estimé par les autorités japonaises de la catastrophe de Fukushima. On parle également de plusieurs centaines de milliards d'euros pour l'indemnisation des entreprises et des habitants contraints d'évacuer leur logement dans la zone contaminée. Fukushima pourrait coûter entre 100 et 600 milliards d'euros au Japon", estime Michèle Rivasi, députée européenne Europe-Ecologie les Verts, fondatrice de la Commission de recherche et d'information indépendante sur la radioactivité (Criirad). Certes, quand on aime on ne compte pas, mais si un accident grave arrive en France, éventualité que même le patron de l'ASN, André-Claude Lacoste n'exclut pas (voir notre billet "Cher ACL, je te kiffe"), seulement 600 millions d'euros seraient provisionnés en termes d'assurance...

    A juste titre, on parle beaucoup en France de l'endettement de l'Etat laissé aux générations futures. Pour le nucléaire, ne devrions-nous pas enfin commencer à nous demander également quelle sera un jour la note à payer (sanitaire, économique, financière...) et qui devra la payer ? C'est ce que les citoyens attendent du rapport de la Cour des comptes, le 31 janvier prochain. Autrement dit, la transparence sur le vrai coût du nucléaire, direct et indirect. Et la sortie de "l'exception démocratique" nucléaire française.

    La suite du calendrier français et européen sur la sûreté des centrales nucléaires

    25 avril 2012 : examen et approbation par l’ENSREG (Energy nuclear safety regulators group) du rapport des conclusions des revues croisées européennes.

    28-29 juin 2012 : présentation par la Commission européenne de son rapport sur les tests de résistance au Conseil européen.

    30 juin 2012 : date butoir avant laquelle les exploitants des sites nucléaires français devront proposer à l’ASN le contenu et les spécifications du « noyau dur » propre à chaque installation.

    15 septembre 2012 : date limite pour la remise des rapports des exploitants pour les installations moins prioritaires.

    ► Lire aussi le Journal de l'Environnement :  "Nucléaire : l'impossible addition ?" . Cliquer ICI.

    Cathy Lafon

  • Nucléaire : une étude française constate un doublement des leucémies infantiles près des sites nucléaires

    centrale inserm.jpg

    Selon une étude scientifique française, publiée en janvier par la revue "Journal International du Cancer", il existe une corrélation très claire entre la fréquence des leucémies infantiles aigües et la proximité des centrales nucléaires. Mais l'étude ne met pas en évidence les facteurs pouvant expliquer ce lien.

    Les leucémies aiguës représentent 30 % des cancers de l'enfant. Selon cette étude épidémiologique rigoureuse, menée par une équipe de l'INSERM (Institut national de la santé et de la recherche médicale ), de l'IRSN (Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire), ainsi que le Registre National des maladies hématologiques de l'enfant de Villejuif, pour la période 2002-2007 en France, la survenue d'une leucémie est deux fois plus fréquente chez les enfants et adolescents habitant à moins de 5km de l'une des 19 centrales nucléaires françaises. L'augmentation va jusqu'à 2,2 chez les enfants de moins de 5 ans. Il n’en est cependant pas de même sur les données obtenues sur une plus longue période.

    La recherche de l'INSERM, intitulée Géocap, inclut les 2 753 cas diagnostiqués dans toute la France entre 2002 et 2007 à partir d'adresses géocodées et situées autour des 19 centrales françaises. Elle confirme, pour la première fois en France, l'étude menée en Allemagne par le Registre des Cancers de Mayence en 2008, qui avait abouti à une conclusion similaire.

    Clavel.jpgJacqueline Clavel (photo ci-contre) directrice de l'unité 754 de l'Inserm, a conduit l'étude publiée par l'"International journal of cancer". Interrogée par l'AFP, elle note que les résultats montrent "une association entre leucémies et proximité avec une centrale". Mais elle précise : "Tant que nous n'aurons pas identifié les facteurs en cause, nous ne pourrons pas en tirer de conclusions en terme de prévention".  Les chercheurs observent également que ces résultats ne permettent "pas de mettre en cause un facteur spécifique" et recommandent la poursuite des travaux et leur extension à l'échelle internationale, "pour avoir un plus grand nombre de cas".

    Pour le Réseau sortir du nucléaire, qui relaie l'information, cette étude constitue une nouvelle pièce à charge dans le débat sur la filière atomique :  "Même en situation non accidentelle, la preuve est encore apportée que la technologie nucléaire n'appartient plus à un monde civilisé", estime-t-il.

    Quoiqu'il en soit, les résultats de cette recherche constituent un signal d'alarme sanitaire  difficilement contestable.

    Cathy Lafon