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Climat : baisse historique de 3% des émissions liées au charbon pour la production d'électricité

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La part du charbon recule (enfin) dans la production électrique mondiale, sauf en Chine. Photo AFP

Covid-19 oblige, la bonne nouvelle risque de passer inaperçue. En 2019, les émissions mondiales de CO2 dues à la production d'électricité ont reculé d'environ 2%, ont annoncé lundi les experts d'Ember, un think tank situé à Londres et spécialisé dans la transition énergétique. Du jamais vu depuis trente ans. Encourageant pour le climat mais encore insuffisant, ce chiffre est principalement dû à la baisse de 3 % des rejets des centrales au charbon - baisse également sans précédent depuis 1990. 

Baisse de 24% en Europe

En cause : la fermeture progressive des centrales à charbon qui s'amorce dans les pays développés, dans un contexte ou l'on assiste à la montée en puissance des énergies renouvelables, éolien et solaire, à la hausse de la production des centrales au gaz et une légère diminution de la demande d'électricité. Ainsi, dans l'Union européenne, la production d'électricité tirée de ce combustible fossile « s'est effondrée de 24 % », signale Ember. Même tendance aux Etats-Unis, malgré la politique anti-climat et pro-énergie fossiles de Trump,  où le recul apparaît cependant moins marqué (-16 %). 

La Chine concentre plus de la moitié des émission mondiales issues des centrales à charbon

En Chine aussi, l'éolien, le solaire, le nucléaire et l'hydraulique progressent, mais pas assez vite pour répondre à la hausse rapide de la demande d'électricité. Alors que la Chine a connu en 2019 sa plus faible croissance économique depuis trente ans, la consommation d'électricité y a crû de 4,7 %.  Ce qui explique pourquoi l'Empire du milieu connaît une évolution inverse. L'électricité produite à partir du charbon y a grimpé de 2 % l'an dernier, tant et si bien que ce pays concentre désormais plus de la moitié du courant produit dans le monde à partir de cette énergie fossile. 

Une tendance encore bien insuffisante pour espérer tenir l'objectif d'un réchauffement limité à 1,5°C , comme le prévoit l'Accord de Paris sur le climat. « Même si ce chiffre record de - 3 % se répétait tous les ans, ce ne serait pas assez » , indique l'étude Ember en rappelant que pour éviter la hausse des températures sur la planète annoncée par les climatologues du Giec, les émissions dues au charbon devraient chuter de 11 % par an d'ici à 2030. On est donc encore loin du compte.

L'épidémie de coronavirus pourrait avoir un (petit) impact positif sur les résultats des émissions de CO2 de l'année 2020 : des images satellite de la Nasa montrent depuis le mois de janvier, une baisse significative de la pollution en Chine. Et le Centre for research on Energy and Clean Air évoque 200 millions de tonnes de CO2 évitées en Chine, avec moins de charbon consommé dans les centrales électriques, ces quatre dernières semaines en raison de l’épidémie du coronavirus. Et de nombreuses autres économies sont affectées. A suivre. 

Cathy Lafon

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