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Pollution de l’air : trois enfants sur quatre respirent un air toxique en France, alerte l'Unicef

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Les enfants sont particulièrement exposés à la pollution atmosphérique. Photo AFP

Les enfants, premières victimes de la pollution de l'air, c'est ici, en France, pas en Inde, en Chine ou dans un  pays en voie de développement. Votre enfant souffre depuis sa naissance d'eczéma, d'asthme et/ou d'allergies en tous genres ? Rien d'étonnant : dans l'Hexagone, trois enfants sur quatre respirent un air pollué, selon un rapport inquiétant sur les conséquences sanitaires de ce fléau publié ce jeudi 4 avril par l’Unicef France,  et tous ces maux font partie des pathologies dont la pollution de l'air est responsable.

Le Fonds de l'ONU pour l’enfance estime que, dans l'Hexagone, les efforts réalisés par les pouvoirs publics pour limiter la pollution ne sont pas suffisants et tire la sonnette d'alarme. La santé des plus jeunes citoyens du pays est en danger : il serait temps qu'on le prenne au sérieux.

Une première en France

Réalisé par Unicef France et trois ONG (le Réseau Action Climat, Respire et le WWF France), le rapport "Pour chaque enfant, un air pur ! Les effets de la pollution de l’air en ville sur les enfantsmet en évidence l’urgence d’agir pour préserver la santé de nos enfants. Rassemblant les données existantes sur un sujet encore trop peu documenté, l'agence onusienne veut alerter et d’informer les citoyens, mais aussi interpeller les pouvoirs publics sur la nécessité de prendre des mesures fortes pour préserver la santé de tous et surtout des enfants. C'est la première fois qu'un tel diagnostic accompagné de recommandations concrètes sur la pollution atmosphérique de nos villes et ses effets sur nos enfants est rendu public. 

Asthme, allergies, aczéma, dépression, diabète, obésité...

"Quand on dit air pollué, on pense souvent pays en développement, épais brouillard… ", souligne Jodie Soret, de l'Unicef. "Mais en France, trois enfants sur quatre respirent un air pollué. On en connaît de plus en plus les implications, il y a les maladies respiratoires mais on fait aussi le lien avec le diabète, les syndromes dépressifs…"

Réalisé avec l'appui scientifique du Pr Jocelyne Just, AP-HP et de la fédération Atmo France, le rapport explique que si les enfants sont les premiers touchés par la pollution, c'est notamment en raison de l’immaturité de leurs organismes et de la fréquence à laquelle ils respirent (une fois et demie plus élevée que celles des adultes). Et  les conséquences sanitaires de ce fléau sont dramatiques : un grand nombre de pathologies qui prennent racine dès l’enfance, voire même dès le stade fœtal (asthme, allergies, eczéma, syndromes dépressifs, diabètes, obésité…) sont directement liées à la pollution de l’air.

Le trafic automobile au banc des accusés

Le responsable est bien connu. L'Unicef rappelle que la principale source de pollution atmosphérique dans nos villes est le trafic automobile, et que 63% des émissions d’oxyde d’azote y sont liées. Ainsi, vivre à proximité d’axes routiers à forte densité provoquerait 15 à 30% de nouveaux cas d’asthme chez les enfants. De plus, la majorité des lieux d’accueils pour enfants se trouvant également en ville, justement à proximité des rues les plus fréquentées, leur exposition à un air pollué est accentuée. A Paris, un établissement scolaire sur quatre se trouve ainsi dans un lieu dépassant régulièrement les normes européennes, pointe le rapport, reprenant une étude réalisée par l’association Respire grâce au croisement de 100 millions de données fournies par Airparif. L'état des lieux de la pollution de l’air extérieur dans les établissements scolaires d’Île-de-France qu'elle a rendu public le 27 mars dernier  montrait que 683 d’entre eux sont exposés à des niveaux de pollution supérieurs aux réglementations légales de dioxyde d’azote et de particules. Il en va de même des stades, parcs et autres infrastructures sportives.

Des solutions concrètes existent

Ce n'est pas comme si on ne savait pas depuis des années ce qu'il faut faire pour protéger les enfants. Les solutions existent, il est tout simplement urgent de les mettre enfin en oeuvre. "La pollution de l’air n’est pas irréversible si les décisions qui s’imposent sont prises aux niveaux national et local pour améliorer la qualité de l’air. La Loi d’orientation des mobilités est l’occasion de prendre des mesures concrètes", explique Sébastien Lyon, directeur d’UNICEF France, en interpellant les pouvoirs publics.

Généraliser les zones de circulations à faibles émissions

Entre autres recommandations concrètes, le Fonds de l'ONU pour l’enfance appelle, avec les ONG partenaires de ce rapport, à la mise en place en ville de zones de circulation restreinte suffisamment ambitieuse (les ZFE, zones à faibles émissions), notamment autour des lieux accueillant des publics fragiles (crèches, écoles, hôpitaux…), et « pas seulement les hypercentres ». Avec l'objectif de réduire progressivement la place de la voiture essence et diesel et favoriser l’essor des motorisations à très faibles émissions. Il faut aussi accompagner et soutenir financièrement les collectivités et les usagers, pour développer des solutions de mobilité plus propres (marche, vélo, transport en commun, co-voiturage…) et ainsi sortir de la dépendance à la voiture individuelle. 

La balle est (toujours) dans le camp du Parlement et du gouvernement. 

Cathy Lafon 

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