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Tour du monde des initiatives vertes. 7. La première "tour maraîchère" de France va naître à Romainville, en banlieue parisienne

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La future cité maraîchère de Romainville. Image de synthèse du projet. DR iimelgo et Secousses architectes.

coeur.jpgJusqu'au samedi 5 janvier 2019, Ma Planète vous fait (re)découvrir les bonnes initiatives d'ici et d'ailleurs, ces petits (ou gros) coups de pouce qui améliorent le quotidien et embellissent la planète. Aujourd'hui, c'est à Romainville en Seine-Saint-Denis que la 1ère ferme verticale est en train de se construire. Dédié à l'agriculture urbaine, cette tour implantée dans le quartier Marcel-Cachin va révolutionner l'agriculture urbaine en France.

 

Solution pour une alimentation durable et de meilleure qualité (à défaut d'être autosuffisante, un objectif bien difficile à atteindre), l'agriculture urbaine cherche en ville des espaces pour produire fruits et légumes localement. Pour répondre à cette demande, le concept des fermes verticales, ces serres "gratte-ciels" agricoles et maraîchères, s'est développé dans les mégalopoles asiatiques, au Japon, en Chine et à Singapour, en manque furieux de terres disponibles pour être cultivées.

cité maraichère romainville 2.jpgLa France, à son tour, s'empare de l'idée et un certain nombre de projets de bâtiments agricoles sont à l'étude. Celui de Romainville (Seine-Saint-Denis) devrait être le premier à aboutir, dans un peu moins d'un an. Le premier coup de pioche pour la construction d'une "cité maraîchère" de deux bâtiments étroits aux façades vitrées, de 14 et 26 mètres de haut, a été donné en juin 2018. 

3,4 millions d'euros

Conçu par les cabinets d'architecte ilimelgo et Secousses pour le compte de la Ville de Romainville, ce très bel édifice "responsable" occupera une surface  de 3800 m², avec comme objectifs : "mettre en valeur une filière de production alimentaire courte, de fournir aux riverains des produits frais à faible empreinte écologique, de réduire le recours au transport routier et de générer des emplois". Chiffré à 3,4 millions d'euros, le montant des travaux sera financée par la région Ile-de-France, la Métropole du Grand Paris, l'Etat, le Département de la Seine-Saint-Denis et des partenaires privés.

La consommation annuelle de 200 familles

A terme, ce sont quelque 4 tonnes de champignons et 12 tonnes de fruits et légumes, soit la consommation annuelle de 200 familles, qui y pousseront, hors sol, dans des bacs superposés contenant un riche substrat composé de marc de café, déchets verts compostés et de résidus de branches broyés. L'eau de pluie sera récupérée et distribuée dans les bacs avec un système de goutte-à-goutte qui permettra de réduire la consommation. Les déchets seront transformés en ressources et les abords de la tour plantés de vergers. Le tout au coeur d'un quartier populaire, dans une ville qui fut durant des siècles le jardin vivrier de Paris. Les habitants de Romainville ont longtemps été viticulteurs ou maraîchers et le dernier troupeau de vaches a quitté la commune en 1964. Ne restent aujourd'hui que des potagers particuliers, pour lesquels un intérêt semble renaître ces derniers temps. Un intérêt dans l'air du temps, suivi à la loupe par la Ville.

En effet, la première cité maraîchère de France n'a rien d'un projet hors sol, sorti du jour au lendemain du chapeau de la maire de Romainville, Corinne Valls (DVG), pour être imposée à la population. Elle s'inscrit au contraire dans le cadre d'une réflexion globale entamée par la Ville sur l’intégration d’activités agricoles urbaines afin d’assurer un développement économique durable de son territoire, et dont elle est le fruit. En créant les conditions d’une véritable économie circulaire, tout en préservant l’environnement. Le succès rencontré par les terrains situés sur l'Ile de loisirs de la Corniche des Forts, la prochaine reconstitution de jardins familiaux sur le secteur des Coudes-Cornettes, le développement du projet Jardin'Emoi et la naissance d'associations et entreprises d'insertion liées à l'alimentation durable, ont été analysés par la Ville comme autant de signes d'un changement de mode de consommation, lié à la crise environnementale et propice à un projet plus ambitieux de ferme verticale.  

Créatrice d'une douzaine d'emplois, notamment en insertion, la serre verticale de Romainville géré par l'association Espace aura aussi une vocation pédagogique et organisera des ateliers. La production agricole de cette ferme urbaine ne bénéficiera toutefois pas du label AB. Mais elle sera vendue aux habitants dès 2019, en circuit court, au détail ou en panier, comme le font les AMAP. Et on pourra la déguster au restaurant qui prendra place au rez-de-chaussée de la tour. Chapeau.

Cathy Lafon

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