Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Energies renouvelables marines: pourquoi l'éolien en mer est menacé

énergies renouvelables,énergies marines,éolien marin,projet de loi,amendement,éolien offshore

Un parc éolien au Danemark. Photo archives AFP

Deux appels d'offres éolien en mer ont été lancés par l'Etat pour la construction de six parcs offshore, pour une puissance totale de 3 GW. En avril 2012, un premier appel d'offres a permis d'attribuer les sites de Fécamp (Seine-Maritime, 500 MW), Courseulles-sur-Mer (Calvados, 450 MW), Saint-Nazaire (Loire-Atlantique, 480 MW) et de Saint-Brieuc (Côtes-d'Armor, 500 MW). En mai 2014, dans le cadre du second appel d'offres, les sites du Tréport (Seine-Maritime, 500 MW) et des Îles d'Yeu et de Noirmoutier (Vendée, 500 MW) ont été attribués. Problème : un amendement déposé par le gouvernement le 8 mars 2018, dans le cadre du projet de loi Société de confiance, pourrait mettre fin à ces projets d'éolien en mer.

 

Pourquoi ?

"Les prix des parcs éolien en mer ayant fortement baissé, l'Etat cherche à réduire le coût de soutien public des projets", justifie le gouvernement. Concrètement, le projet d'amendement gouvernemental vise à permettre à l'Etat de renégocier, avec l'accord du lauréat, les conditions de l'offre retenue à l'issue de la procédure de mise en concurrence dans le domaine des renouvelables. Cette renégociation s'appliquerait "aux appels d'offres déjà attribués pour lesquels le contrat d'obligation d'achat ou de complément de rémunération n'a pas encore été signé". Si les négociations échouaient, l'Etat pourrait mettre un terme aux projets et "relancer une nouvelle procédure dans les meilleurs délais afin de pleinement profiter des améliorations technologiques". 

Avec quelles conséquences ?

L'amendement déposé au Sénat par le gouvernement permettrait, s'il était adopté, de "remettre en cause de manière rétroactive et par simple décret des projets d'énergies renouvelables pourtant légalement attribués dans le cadre d'appels d'offres", alertait le Syndicat des énergies renouvelables (SER) le 9 mars dernier. Pour l'heure, l'amendement cible l'éolien offshore, mais le SER s'inquiète de voir le gouvernement remettre en cause d'autres projets d'énergies renouvelables attribués dans le cadre d'appels d'offres et voit dans cette disposition "un signal désastreux, sans précédent, pour l'ensemble des filières renouvelables et une remise en cause de ses engagements en la matière". Si l'amendement était adoptée, il "créerait un précédent et remettrait en question tous les investissements déjà engagés ainsi que les emplois qui y sont associés", prévient-il.

"L'appel de Cherbourg"

Devant la menace que fait planer ce projet gouvernemental sur les énergies marines renouvelables, 70 élus et industriels ont lancé l'"appel de Cherbourg", en marge des 5e Assises nationales du SER, le 12 juin dernier. Parmi les signataires du texte qui s'oppose à l'amendement polémique examiné en commission à l'Assemblée nationale, Alain Juppé, maire de Bordeaux et président de Bordeaux Métropole, et Alain Roussset, président de la région Nouvelle Aquitaine. Mais aussi des grands industriels de l'électricité, comme Engie, EDF énergies renouvelables ou encore Siemens-Gamesa. Tous rappellent que dans le cadre de la loi de Transition énergétique pour la croissance verte, la France s'est engagée à produire à l'horizon 2030, 40% de son électricité à partir des énergies renouvelables, en estimant  que si l'éolien offshore ne décolle pas, c'est l'ensemble des énergies marines comme l'hydrolien, qui en pâtira. 

Cathy Lafon

►A LIRE

►LIRE AUSSI

  • Les articles de Ma Planète sur les énergies renouvelables : cliquer ICI 

Les commentaires sont fermés.