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Au Pays basque espagnol, l'éolien tourne à plein régime

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Le nouveau hub de l’industrie éolienne à Bilbao le 20 avril 2018. Photo AFP

Si l'éolien continue à patiner en France, de l'autre côté des Pyrénées, l'énergie du vent décoiffe et décolle carrément. La capacité installée de production d’énergie éolienne de l’Espagne est en effet la cinquième au monde. Avec, en fer de lance pour préserver la compétitivité du royaume ibérique face à la Chine et l’Europe du nord, le Pays basque et Bilbao. La métropole basque, avec une usine récemment terminée et une myriade d’entreprises de l'éolien, héberge notamment les sièges d’Iberdrola et Gamesa (fusionnée depuis 2017 avec l’allemande Siemens).

 

« Nous essayons d’être une référence dans l’Union européenne »

Les deux poids lourds du secteur s'en félicitent : « Bilbao est attractive pour notre industrie », assure Markus Tacke, PDG de Siemens-Gamesa, vantant la « très bonne combinaison de dynamisme industriel (…) et soutien du gouvernement » régional. « Nous essayons d’être une référence dans l’Union européenne », expliquait fin avril de son côté Arantxa Tapia, responsable du développement économique au sein du gouvernement régional basque, lors d’une rencontre avec la presse organisée par l’association européenne du secteur, Wind Europe.

Bilbao a le vent en poupe

éolien,espagne,énergie éolienne,pays basqueAprès un brusque coup d’arrêt, marqué en 2012 suite au retrait par le gouvernement des subventions aux énergies renouvelables, en raison de la crise économique, la croissance du secteur éolien ibérique repart doucement à la hausse depuis 2016. L’association espagnole des professionnels du secteur (AEE) s’attend à ce que d’ici à 2020, cinq milliards d’euros soient investis dans l’éolien en Espagne. Les entreprises basques comptent bien tirer profit de cet optimisme retrouvé. Si le Pays basque ne représente que 0,6% de la capacité installée en énergie éolienne espagnole, les 112 entreprises du secteur qui y sont installées, fournissent les parcs éoliens du monde entier, terrestres ou maritimes. Depuis 2013, elles coopèrent dans le consortium Windbox, qui a ouvert un centre de tests à Eibar, petite ville à 50 kilomètres de Bilbao.

Puissance terrestre...

La capacité éolienne de l’Espagne se concentre sur la terre, notamment dans les grandes régions désertiques de Castille-et-Léon et Castille-La Manche, le pays des moulins et de Don Quichotte.  Au Pays basque, l'énergie terrestre, alias « onshore », est le pari de l’entreprise Haizea, qui prévoit de fabriquer des éoliennes de 160 mètres de haut, dans une usine flambant neuve du port de Bilbao, de 500 mètres de long pour 130 de large. Haizea subit la concurrence de la production chinoise, les réglementations européennes anti-dumping bloquant l’importation d’acier brut de Chine mais pas celle de tours d’éoliennes déjà assemblées. « Évidemment, c’est une menace. Nous ne sommes pas à l’aise avec cette situation », admet Jordi Mas, directeur commercial de Haizea.

... et maritime 

Haizea compte également percer dans l’éolien « offshore », en mer. La compagnie fabriquera des tours pour les éoliennes offshore, dont les bases s’enfoncent jusqu’à 50 mètres sous le fond marin et 110 mètres sous la surface de l’eau. Iberdrola et Siemens-Gamesa sont déjà spécialisés dans l’éolien offshore, mais loin de l’Espagne. De fait, 98% de la puissance éolienne offshore installée dans l’Union européenne l’est dans cinq pays du nord de l’Europe : Royaume-Uni, Allemagne, Danemark, Pays-Bas, Belgique.

L’Espagne espère bien tirer davantage profit de la technologie flottante, encore balbutiante. A ce jour, le seul parc au monde qui exploite cette technologie consistant à fixer les éoliennes au fond marin à l’aide de chaînes et d’ancres plutôt que d’un lourd cylindre métallique, se trouve en Ecosse. « Le Pays basque et les Canaries sont les deux noyaux en Espagne où l’on peut parier sur cette technologie éolienne flottante », qu’on peut exploiter là où la mer est plus profonde, explique Juan Virgilio Marquez, directeur de l’AEE

Une perspective encore lointaine, nuance toutefois Juan Rivier Abbad, responsable de la régulation de la branche Energies renouvelables d’Iberdrola. Aussi, les terres d'l’intérieur de l’Espagne, dépeuplées et battues par les vents, ont encore beaucoup de potentiel pour y développer l’énergie éolienne. En bien moins coûteux. 

Cathy Lafon avec l'AFP

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