Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Bonne nouvelle pour la planète: un projet de ferme-usine abandonné en France

ferme-usine,droit,bien-être animal,polémique,justice,arrêté préfectoral

Manifestation des militants de la Confédération paysanne contre le projet de ferme dite des « 4 000 bovins » à Digoin (Saône-et-Loire) le 7 novembre 2017. Archives AFP

La course au gigantisme des élevages en France a-t-il connu un coup d'arrêt ? Le 4 mai dernier, au terme d’une intense mobilisation associant acteurs locaux et nationaux (Brigitte Bardot elle-même avait écrit au ministre de l’Agriculture pour le dénoncer), le projet de ferme-usine de 4 000 bovins envisagé à Digoin en Saône-et-Loire, a été rejeté par le préfet du département. En cause notamment, selon le préfet, des "antécédents très défavorables (de l'agriculteur) en matière de maîtrise des nuisances et de la capacité à respecter les obligations réglementaires applicables". Son arrêté du 3 mai 2018, reprend ainsi l'avis du conseil départemental de l'environnement et des risques sanitaires et technologiques.

"Mobilisation exceptionnelle"

"Ce centre d’allotement devait accueillir des milliers de bovins pour leur mise en quarantaine avant l’exportation, sur de longues distances d’animaux appelés à vivre un calvaire", explique dans un communiqué l'association Agir pour l’Environnement, en rappelant que plus de 68 000 personnes ont interpellé le commissaire enquêteur qui a émis un avis négatif. "Fruit d’une mobilisation exceptionnelle, cette victoire apporte la preuve qu’il est possible de bloquer, grâce à la pression citoyenne, des projets inutiles", se félicite l'association, qui appelle les députés à profiter de l'examen de la loi faisant suite aux Etats généraux de l’alimentation, pour empêcher la multiplication des projets de fermes-usines et ainsi mieux encadrer les dérives liées à l’industrialisation de l’élevage.

Ce modèle agricole est-il compatible avec la transition écologique ? 

Pour le "collectif contre l’usine des 4000", "le combat n'est pas terminé". Les opposants à la ferme-usine de Saône-et-Loire, qui estiment que cet arrêté condamne, en effet, la méthode du passage en force et statue sur les insuffisances de l’étude environnementale d’une Installation Classée pour la Protection de l'Environnement (ICPE) "pour qu’elle soit légalement présentable", regrette toutefois qu'"il ne se prononce pas sur le bien-fondé de ce type d’exploitation". Selon le collectif, "la décision ne répond pas en effet à l’essentiel : ce modèle agricole est-il compatible avec le climat, la santé, la protection des consommateurs et du vivant dans son ensemble ?"

Un dossier qui suscite la polémique depuis l’été 2017

A Digoin, Daniel Viard voulait agrandir son élevage pour pouvoir accueillir 3 910 bovins destinés à l’exportation, 240 bovins à l’engraissement et 320 vaches allaitantes, soit un total de 4 470 animaux. Son projet fait polémique de puis l'été 2017. L'exploitant dispose de deux mois pour contester la décision. En France, plusieurs projets du même type font polémique, dont celui de la ferme dite des 1000 vaches, dans la Somme. La justice a autorisé son exploitation l'été dernier, mais le ministre de la Transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot, a fait appel de cette décision… A suivre.

Cathy Lafon

►PLUS D'INFO

  • Télécharger l'arrêté préfectoral  du 3 mai 2018 portant refus d'autorisation d'exploiter un élevage de 3910 bovins destinés à l'exportation, 240 bovins à l'engraissement et 320 vaches allaitantes : cliquer ICI 

►LIRE AUSSI

  • Les articles de Ma Planète sur l'agriculture intensive : cliquer ICI 

Les commentaires sont fermés.