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Et au fait, quelle est la place des femmes dans l'agriculture biologique ?

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Comme toutes les femmes, les agricultrices bio font double boulot. Photo FNAB

Dans un colloque organisé le mardi 10 avril, à La Pommeraye (Maine-et-Loire), la Fédération Nationale de l'Agriculture biologique (FNAB), dont le président est d'ailleurs une présidente, Stéphanie Pageot, éleveuse, s'interroge sur la place des femmes dans l'agriculture biologique. Visiblement, la question passionne : l'événement devrait rassembler plus de 300 personnes. Et la restitution d'une grande enquête menée auprès de 2 500 agricultrices bio afin d'en dresser un portrait robot, promet d'être toute aussi passionnante : elle réunira en effet un plateau d'invitées de choix, 100% féminin. Une fois n'est pas coutume !

 

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Marie-Monique Robin_-® Sol+¿ne Charrasse.jpgParmi les intervenantes du colloque, on note la présence de la journaliste Marie-Monique Robin, réalisatrice de nombreux ouvrages et films-documentaires remarquables ("Le monde selon Montsanto", "Qu’est-ce qu’on attend ?", "Le Roundup face à ses juges"...). A ses côtés  Sabrina Dahache, sociologue, auteure de "La féminisation de l’enseignement agricole" (Editions L'harmattan), Claire Ruault, sociologue et ingénieure agricole, Françoise Liébert, en charge de l’égalité des droits entre les femmes et les hommes au Ministère de l’Agriculture et enfin, Sylvie Le Calvez, directrice de la rédaction de "Village Magazine"

A quoi ressemble l'agricultrice bio française de 2018 ?

En exclusivité et en avant-première, Ma Planète vous livre quelques grandes tendances issues de l’enquête (1) sur la place des femmes dans l’agriculture biologique menée par la FNAB, sur la base d’un questionnaire adressé à l’ensemble des fermes bio de France début 2018, grâce au partenariat de l’Agence Bio. Près de 2 500 agricultrices bio ont répondu, permettant ainsi de dresser le portrait type de ces femmes et de voir comment s’organisent leurs rapports entre temps professionnel, domestique, libre et militant. 

Alors voilà. Plutôt jeune, en France, l'agricultrice bio a un niveau d'étude supérieur à la moyenne de la population française. Très engagée, à la ferme, elle s'occupe plus des animaux et des tâches administratives que ses alter ego masculins, et comme pour toutes les Françaises (voire même encore plus), l'essentiel des tâches ménagères lui incombe à la maison.

Age moyen : 45 ans
Les agricultrices bio sont relativement jeunes. Pour avoir un point de comparaison, si l’on isole le sous échantillon des cheffes d’exploitation, l’âge moyen s’élève aussi à 45 ans, mais il était de 52 ans en moyenne en 2015 pour l’ensemble des femmes cheffe d’exploitation du monde agricole (enquête MSA) : soit 7 ans de plus.

Fortement diplômée
Elles ont un niveau d’étude très supérieur à celui de la population française. 40% d'entre elles ont un diplôme de niveau supérieur à bac+2 contre 16 % de la population française tous sexes confondus, hors personnes encore en études (Rapport 2017 de l’Observatoire des inégalités).

Militante et très engagée
Leur taux de syndicalisation est de 53% (contre 11% dans la population française) et 21% d’entre elles occupent un mandat de leur structure syndicale. Par ailleurs 62% des agricultrices bio adhèrent à des organisations de  défense de la bio et 12% ont occupé ou occupent un mandat politique quel qu’en soit le niveau ou la nature.

A la ferme : une répartition des tâches très sexuées
Les agricultrices bio s’occupent moins des travaux des champs (56% déclarent ainsi ne jamais s’occuper des semailles) que les agriculteurs, mais davantage des animaux (les soigner leur incombe à titre exclusif dans 34% des cas). Elles ont très généralement en charge les tâches administratives : 67% d’entre elles gèrent par exemple en totalité la comptabilité et les relations avec la banque !

A la maison : l'essentiel des tâches ménagères
Elles s’occupent aussi à temps quasiment plein de la maison, des enfants et de leur compagnon. Leur revient, en totalité ou le plus souvent, toutes les tâches ménagères comme la lessive (dans 81% des cas), le ménage (72%), la préparation des repas (71%). Ce sont également elles qui s’occupent de la scolarité des enfants et prennent soin d’eux quand ils ont malades (72%), C’est encore aux agricultrices qu’incombent les tâches administratives du foyer : dans 73% des cas elles ont ainsi la charge de la comptabilité et des relations avec la banque (57% en totalité, 16% le plus souvent). 

66% des agricultrices bio estiment ainsi que la répartition des tâches ménagères leur est très défavorable. Un taux très élevé, si on le compare aux 26% des françaises interrogées en 2005 qui partageaient ce même constat (enquête Insee-Ined).

Après la présentation des résultats de l'enquête, les invités de la FNAB réfléchiront donc aux moyens de renforcer la place des femmes dans la bio et dans les organisations du monde agricole.  Un remue-méninges qui s'impose : même dans la bio, les inégalités homme-femmes au travail,ont décidément la vie dure.

Cathy Lafon 

La photo de la journaliste Marie-Monique Robin est signée Solène Charrasse.

►PLUS D'INFO

  • Le colloque « Quelle place pour les femmes dans la bio ? »  aura lieu lors de l’Assemblée Générale de la FNAB le 10 avril de 14h à 17h30 aux Jardins de l'Anjou à La Pommeraye (Maine-et-Loire). La participation est gratuite et il reste encore des places, on peut donc venir directement sur place. Cocktail paysan en clôture (17h30) avec produits bio de la région.
  • Le site Internet de la FNAB : cliquer ICI 

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  • Les articles de Ma Planète sur l'agriculture bio : cliquer ICI

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