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Agriculture. Top départ pour le futur plan anti-pesticides du gouvernement d'Edouard Philippe : ce qu'en pense Générations Futures

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Epandage de pesticides dans les champs. Photo archives AFP

L'information vous a peut-être échappé. Elle est pourtant d'importance. Le vendredi 19 janvier, l'attention était polarisée par les suites de l'annonce faite le mercredi par le premier ministre, Edouard Philippe, de l'abandon du projet d'aéroport de  Notre-Dame-des-Landes, et celle du lancement, le jeudi, du plan de fermeture de la centrale de Fessenheim.

Quatre objectifs

Ce jour-là, le gouvernement détaillait également ses "propositions d’actions sur les pesticides et pour une agriculture moins dépendante aux produits phytosanitaires chimiques", dont la dangerosité pour la santé et l'environnement est avérée. Elles s'articulent autour de quatre objectifs : diminuer rapidement l’utilisation des substances les plus dangereuses, renforcer la recherche sur les impacts des pesticides en soutien du renforcement de la protection des populations, accompagner la recherche d’alternatives et leur mise en œuvre et enfin, renforcer le plan Ecophyto 2 et améliorer sa gouvernance.

Décidé à aller vite, le gouvernement veut initier des consultations avec les parties prenantes, afin de finaliser ce plan avant la fin du premier trimestre 2018.

Très mobilisées pour l'interdiction des pesticides, les ONG, elles, n'ont pas raté le coche. Générations Futures, notamment, a aussitôt réagi en déclarant avoir pris bonne "note de ces premiers éléments d’orientation du futur plan d’action du gouvernement sur les pesticides". Dans un communiqué daté du 20 janvier, l'association dirigée par François Veillerette, demande à être intégrée à ses consultations et attire dores et déjà l’attention du gouvernement et du ministre de l'Agriculture, Stéphane Travert, sur un certain nombre de points. 

Selon elle, l"'utilisation des substances les plus dangereuses ne doit pas être diminuée mais supprimée, le principe de substitution devant être mis en œuvre systématiquement."

L'ONG salue par ailleurs la volonté de renforcer la recherche sur les effets des pesticides. Indispensable et positif. Mais, précise-telle, "encore faudrait il que les études universitaires soient prises en compte dans l’homologation des pesticides, ce qui n’est pas le cas actuellement." Générations Futures juge donc indispensable de réformer d’urgence le système d’homologation afin qu’il prenne en compte l'ensemble des données scientifiques publiées.

Concernant le renforcement de la sécurité de la population évoqué par le gouvernement, "il passe par une réécriture et un renforcement de l’arrêté du 4 mai 2017 sur l’utilisation des pesticides", estime l'ONG, qui rappelle qu'elle a déjà déposé des recours avec d'autres organisations contre cet arrêté, insuffisamment protecteur, selon les défenseurs de l'environnement. "Le gouvernement devrait notamment renforcer cet arrêté en prévoyant des zones sans pulvérisations de pesticides de synthèse à proximité immédiate des zones d’habitation".

Enfin, la nécessité du renforcement du plan Ecophyto 2 listée par le gouvernement ne fait pas l'ombre d'un doute pour l'association. Lors des Etats Généraux de l’Alimentation, un certain nombre de préconisations ont été faites sur ce point. Elles méritent d'être reprises, selon Générations Futures qui défend à ce sujet "la nécessité d’inclure une obligation de résultats dans le plan".

"Nous serons très vigilants"

"Nous serons très vigilants à ce que ce nouveau plan d’action se traduise par un véritable changement – et non par une simple opération de com’ politique- afin que notre agriculture sorte enfin de sa dépendance aux pesticides et de son cortège d’impacts délétères pour la santé et notre environnement", avertit enfin François Veillerette. Le débat politique sur l'interdiction des pesticides est relancé. Il devra se faire avec la société civile.

Cathy Lafon

►PLUS D'INFO

  • Initié en 2008, sous la présidence de Nicolas  Sarkozy, le plan Ecophyto I avait pour objectif de réduire de 50% l’utilisation des produits phytopharmaceutiques dans un délai de 10 ans, si possible. Il s’inscrit dans le cadre de la directive européenne 2009/128 d’utilisation des produits phytopharmaceutiques compatible avec le développement durable. Au lieu de diminuer, l'usage des pesticides n'a fait qu'augmenter. D'où, en 2015, sous le quinquennat Hollande, un plan Ecophyto II. Ce dernier a réaffirmé l’objectif de réduction de 50% du recours aux produits phytopharmaceutiques en France en 10 ans, mais avec une trajectoire en deux temps. D’abord, à l’horizon 2020, une réduction de 25% est visée, par la généralisation et l’optimisation des techniques actuellement disponibles. Ensuite, une réduction de 50% à l’horizon 2025, qui reposera sur des mutations profondes des systèmes de production et des filières soutenues par des déterminants politiques de moyen et long terme et par les avancées de la science et de la technique. La transition entre ces deux périodes, dans cinq ans, sera l’occasion d’une nouvelle révision du plan, conformément aux exigences de la directive 2009/128.

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