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Assises de la mobilité : et si on favorisait le vélo et la marche à pied en aménageant les parcours ?

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Lancé en 2010, le V'Cub, le système de vélo de location en libre service bordelais, a contribué à changer les habitudes de déplacement des habitants de Bordeaux Métropole. Photo archives Sud Ouest

Top départ ce mardi pour les Assises de la mobilité, qui doivent durer trois mois et aboutir, début 2018, à une loi d'orientation des mobilités. Réchauffement climatique et pollution de l'air obligent, c'est l'ensemble du système de transport du pays qui doit être repensé d'ici la fin de l'année, afin de compléter les transports traditionnels de modes plus doux comme le vélo électrique, de pratiques plus récentes comme le covoiturage, ou encore de nouvelles technologies comme la navette autonome. Bref, on fait une pause dans les grandes infrastructures (LGV, autoroutes, aéroports...) et on s'intéresse (enfin !) aux transports du quotidien. 

 En 2017, un Français sur cinq opte au quotidien pour la marche ou la bicyclette

Afin de mieux comprendre ce qui pourrait inciter les Français à se déplacer plus souvent à pied ou à vélo, le CREDOC vient de publier une enquête : "Favoriser la mobilité douce en aménageant les parcours", réalisée à la demande de l’a’urba, l’agence d’urbanisme Bordeaux métropole Aquitain. Le Centre de recherche pour l'étude des consommations et des modes de vie s'est penché sur les modes de déplacements des Français, en ciblant plus particulièrement les arbitrages opérés dans leurs trajets quotidiens et les facteurs qui les inciteraient à se déplacer plus souvent à pied ou à vélo. 

À l’image de leurs voisins européens, les Français privilégient encore la voiture pour leurs déplacements quotidiens, mais la bonne nouvelle pour la  planète, c'est que le vélo et la marche semblent se développer dans l'Hexagone, notamment dans les grandes villes. Le CREDOC révèle qu'en 2017, un Français sur cinq opte au quotidien pour la marche ou la bicyclette.

Limiter l'impact des déplacements sur l'environnement

Ca tombe bien. La tendance de nos concitoyens est en tendance en phase avec les politiques de développement durable des grandes villes qui cherchent à limiter le recours aux transports individuels motorisés, notamment les voitures, au profit de modes dits « actifs », dans le jargon des urbanistes et autres spécialistes de la mobilité. En clair  : la  marche et et le vélo. Depuis le début des années 2000, les métropoles multiplient les initiatives pour encourager ces déplacements qui sont aussi de véritables modes de transport, et ne relèvent pas seulement du loisir ou de la promenade comme certains ont tendance à le penser : installation de stations de vélo en libre-service, aménagement de voies cyclables, densification du réseau de transports en commun (avec le retour du tramway comme à Bordeaux, en 2003), aménagement de parkings-relais à l’entrée des villes... Avec l'objectif de limiter l’impact des déplacements sur l’environnement.

Le retour du vélo en ville

Parallèlement au recul de l’usage de la voiture dans les grandes agglomérations, et à la hausse de fréquentation des transports collectifs, le CREDOC constate aussi que le vélo a fait son grand retour en ville. Grâce aux  efforts notables entrepris sur le plan des infrastructures urbaines pour rendre la pratique du vélo, bonne pour la santé et pour la planète, plus attractive. Entre 2009 et 2013, les voiries urbaines aménagées pour un usage cyclable ont ainsi augmenté dans l'Hexagone de 75 %, pour atteindre 74 000 km. La mise en place des systèmes de location de vélos en libre-service, comme le V'Cub à Bordeaux, en 2010, a aussi fortement contribué à ces évolutions. A titre d'exemple, après la mise en place du Vélib’à Paris, 40 % des 300 000 déplacements cyclistes quotidiens se faisaient par ce biais dans la capitale. 

Un Français sur deux prêt à marcher ou rouler à vélo

mobilité,vélo,assises de la mobilité,transport doux,transport en commun,deux roues,tramwaySi un Français sur cinq choisit aujourd'hui de se déplacer à pied ou en vélo, que ce soit dans un souci de bien-être, pour diminuer la part des transports dans son budget, ou en limiter l’impact sur l’environnement, la proportion pourrait encore croître, révèle le CREDOC. Parmi les automobilistes et les usagers des transports en commun, un sur deux serait ainsi prêt à abandonner la voiture, voir même le bus, le métro ou le tram, pour la marche ou la bicyclette si les parcours étaient aménagés afin de les rendre plus agréables ou animés. Bordeaux, à cet égard, a franchi une nouvelle étape en ce sens, en décidant de réserver aux cyclistes, piétons et transports en commun le pont de pierre qui enjambe la Garonne, l'un de ses axes majeurs de circulation. Le dispositif est en expérimentation jusqu'à la fin du mois de septembre.

C'est surtout dans les villes de plus de 100 000 habitants qu'il y a une forte marge de progression pour les modes non motorisés pourraient progresser, conclut l'enquête du CREDOC : la part des adeptes des modes doux n'y est que de 20 % contre 26 % dans les villes de 20 000 à 100 000 habitants. Dans les grandes villes, la préoccupation de passer le moins de temps possible dans les transports est plus élevée : 44 % des citadins se disent prêts à se déplacer à pied ou en vélo si cela ne leur fait pas perdre de temps (contre 38% de l'ensemble des Français).

Cathy Lafon

►LE SAVIEZ-VOUS ?

+34%
C’est la progression du nombre de vélo électriques vendus en France en 2016 vs 2015 (134 000 vélos électriques). C’est la 3e année d’affilée avec une progression supérieure à 30%. Le potentiel est encore très important si on compare à l’allemagne qui en vend 600 000 par an.

500 000
Le nombre de français actifs qui vont au travail à vélo. Source : INSEE PREMIERE – N°1629.

Aide des collectivités
Plus de 40 villes proposent des subventions locales à l’achat de vélos électriques.En 2017, l’état donne une prime allant jusqu’à 200€ pour l’achat d’un vélo électrique.

Le boom de la trottinette électrique
Le marché de la trottinette électrique “explose” depuis 2 ans. On estime que les volumes de vente sur le marché doublent chaque année. Les trottinettes électriques ont quitté la catégorie loisirs pour devenir un réel moyen de mobilité, complémentaire aux transports en commun.

73%
73% des français souhaitent que leurs communes encouragent les mobilités douces (pistes cyclables notamment).  Etude «Le sport dans la ville, janvier 2017 » - Union Sport et Cycle.

1 milliard
Le chiffre d’affaires du marché du cycle en France en 2016 (+6,4%).

►PLUS D'INFO

  • L’enquête du Crédoc. Cette analyse s’appuie sur l’enquête permanente du CRÉDOC sur les « Conditions de vie et Aspirations » de la population, laquelle est réalisée entre décembre et janvier chaque année depuis 1978, auprès d’un échantillon représentatif de la population, sélectionné selon la méthode des quotas.

►LIRE AUSSI

  • Les articles de Ma Planète sur les transports : cliquer ICI
  • Les articles de Ma Planète sur le vélo : cliquer ICI

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