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L'ouragan Irma, nouveau message d'alerte rouge sur le réchauffement climatique

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Après le passage de l'ouragan Irma sur l'île de Saint-Martin dans les Caraïbes, le 7 septembre 2017. Photo AFP Lionel Chamoiseau 

D’une violence inouïe, l'ouragan monstre Irma qui vient de s'abattre sur les Antilles française est dores et déjà entré dans l’Histoire. Selon les météorologues, il s’agit du cyclone tropical le plus sévère jamais observé dans cette région du globe, certaines rafales de vent ayant atteint les 360 km/heures, avec des vagues de 10 à 12 mètre de haut, et le plus puissant jamais enregistré sur l'Atlantique. A titre de comparaison, lors de la tempête de 1999 dans l’Hexagone, Martin, baptisée « tempête du siècle », le vent avait soufflé au maximum à 200 km/h.  Peut-être même s'agit-il du plus puissant cyclone tout court, depuis toujours. Le problème, c'est que ce cyclone hors norme, selon les spécialistes, préfigure d'autres phénomènes naturels du même acabit, en raison du réchauffement climatique. 

"Des cyclones plus intenses"

Certes, un cyclone n’a rien d’exceptionnel en cette saison. On compte environ 90 tempêtes tropicales par an  sur la planète, la moitié d'entre elles environ atteint le stade de cyclones.  Pour les météorologues, la mer, plus chaude cette année de 1°C par rapport à la moyenne, pourrait être à l’origine de la puissance hors norme de ce phénomène de tempête tropicale. Pour autant, difficile pour les scientifiques de savoir si le réchauffement climatique accroît vraiment le nombre des cyclones, ouragans et typhons, car ils ne disposent pas de données leur permettant de dénombrer l'ensemble des cyclones qui ont touché la planète avant les années 1970. Par ailleurs, selon les projections des climatologues, le réchauffement climatique ne devrait pas entraîner la multiplication du nombre de tempêtes tropicales, qui devrait rester stable.

"Chaque degré supplémentaire donne plus d'énergie aux cyclones"

En revanche, ce qu'il y  a de sûr pour la plupart d'entre eux, c'est que la puissance des cyclones violents devrait gagner en intensité avec le réchauffement climatique. "Chaque degré supplémentaire donne plus d'énergie aux cyclones", explique le climatologue Jean Jouzel,membre du Giec, dans le Figaro de ce vendredi. Sur France Inter, le jeudi  7 septembre 2017,  Bernard Legras, directeur de recherche météo au CNRS, était formel : "Les ouragans tirent leur énergie de l’océan. Si sa température augmente, on risque d’avoir des cyclones plus intenses". 

Et qu'ils pourraient toucher en outre des régions du globe pour l’instant épargnées, et pas vraiment préparées à résister à l'assaut cruel de la violence des vents. Dont l'Hexagone. Le rapport sur le "Climat de la France au XXIe siècle", qui détaille les scénarios jusqu'en 2100, pointe une probable intensification des ouragans en outre-mer, et un renforcement des précipitations extrêmes sur une large partie du territoire, avec une recrudescence des crues éclairs, notamment en Méditerranée. Idem sur la façade Atlantique, épargnée jusque là par le phénomène : on pourrait un jour voir un ouragan au large de Bayonne, Biarritz ou Bordeaux.

"C'était prévu, c'était écrit"

Pascal Canfin, le directeur général du WWF France, invité vendredi 8 septembre de Franceinfo, a appelé à écouter les scientifiques sur le dérèglement climatique et à ne pas répéter les erreurs du passé pour la reconstruction des territoires ravagés par le passage de l'ouragan Irma. Le phénomène était "prévisible, prévu et écrit", a-t-il déclaré. Irma, qui a semé le chaos sur les îles de Saint-Martin et Saint-Barthélemy, où tout est à reconstruire sur place (au moins 200 millions d'euros de dommages) et où au moins douze personnes sont mortes (chiffres communiqués le 8 septembre), continue sa route meurtrière vers la République dominicaine puis la Floride qui se prépare a affronter une catastrophe naturelle au coût faramineux alors que les Etats-Unis viennent tout juste d'essuyer l'ouragan Harvey, au Texas. Ce, pendant que José et Katia, deux autres cyclones, se sont formés sur l'Atlantique. Le premier se rapproche des Antilles et le second devrait toucher le Mexique d'ici vendredi. Trois cyclones simultanés dans cette région du globe, est un phénomène météorologique plutôt rare qui n'était pas arrivé depuis sept ans, selon Météo France. 

De quoi faire réfléchir une bonne fois pour toute les climatosceptiques de tous poils, Donald Trump en tête, qui vient de retirer son pays de l'Accord international de Paris pour lutter contre le réchauffement climatique. Mini dégât collatéral : en raison de Irma, Nicolas Hulot, le ministre de la Transition écologique et solidaire qui devait ouvrir le cycle de conférence du festival Climax à  Bordeaux, ce vendredi 8 septembre, a annulé son déplacement  en Gironde. L'écolo préféré des Français a décidé jeudi 7 septembre de rester à Paris pour suivre la situation. Normal. Pour Philippe Barre, le fondateur de Darwin et du Festival Climax qui a réagi sur le site de "Sud Ouest": "L’actualité est dans les Caraïbes, pas à Darwin. Mais ce qui se produit prouve une fois de plus le réchauffement climatique sur lequel nous mettons en garde depuis des années".

"Un engagement indispensable"

"L'engagement contre le réchauffement climatique nous touche tous et toutes" a insisté jeudi 7 septembre Emmanuel Macron depuis Athènes, où le président français est en visite pour deux jours."Ce n'est pas un luxe du quotidien, c'est un engagement indispensable. C'est pour cela que la France restera déterminée à lutter contre le réchauffement climatique et à tout faire pour prévenir ce type de désastre." A bon entendeur, salut.

Cathy Lafon

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