Environnement : à partir de demain, mercredi 2 août, l'humanité vivra à crédit sur la planète
Mercredi l'humanité aura consommé la totalité des ressources que la planète peut renouveler en un an et vivra donc "à crédit" jusqu'au 31 décembre. Archives
Selon le Global Footprint Network, le mercredi 2 août 2017 marquera l’Earth overshoot day – le Jour du dépassement de la Terre en français. A partir de cette date, l’humanité aura consommé l’ensemble des ressources que la planète peut renouveler en une année et vivra donc "à crédit" jusqu’au 31 décembre, a calculé l’ONG qui prend notamment en compte l’empreinte carbone, les ressources consommées pour la pêche, l’élevage, les cultures, la construction et l’utilisation d’eau. La bonne nouvelle, c'est qu'il y a "des signes encourageants" et qu'il est "possible d'inverser la tendance". Bref, il y a de l'espoir. Explications.
1,7 planète
"Pour subvenir à nos besoins, nous avons aujourd'hui besoin de l’équivalent de 1,7 planète", écrivent Global Footprint et le WWF dans un communiqué commun. Cela signifie qu’en sept mois, nous aurons émis plus de carbone que ce que les océans et les forêts ne pouvaient absorber en un an, nous aurons pêché plus de poissons, coupé plus d’arbres, fait plus de récoltes, consommé plus d’eau que ce que la Terre aurait pu produire sur cette même période. Le coût de cette surconsommation est déjà visible : pénuries en eau, désertification, érosion des sols, chute de la productivité agricole et des stocks de poissons, déforestation, disparition des espèces. "Vivre à crédit ne peut être que provisoire parce que la nature n'est pas un gisement dans lequel nous pouvons puiser indéfiniment", avertissent les deux ONG.
De plus en plus tôt chaque année
L'an dernier, en 2016, le "jour du dépassement" était intervenu le 3 août. Calculé depuis 1986 par le Global Footprint Network, l’Earth overshoot day arrive moins vite dans le calendrier depuis les six dernières années. Mais même si le rythme de progression s’est un peu ralenti depuis six ans, cette date symbolique "continue inexorablement d’avancer: cette journée est passée de fin septembre en 1997 au 2 août cette année", relèvent les ONG.
"Des signes encourageants"
Les émissions de gaz à effet de serre "représentent à elles seules 60% de notre empreinte écologique mondiale", rappellent-elles. Selon les deux organisations, "des signes encourageants" indiquent cependant qu’"il est possible d’inverser la tendance". La communauté internationale s’est engagée à la Conférence de Paris sur le climat, en décembre 2015, à réduire les émissions de gaz à effet de serre afin de juguler le réchauffement climatique et malgré la croissance de l’économie mondiale, "les émissions de CO2 liées à l’énergie n’ont pas augmenté en 201 pour la troisième année consécutive"», relèvent les ONG. Selon elles, "cela peut s’expliquer en partie par le développement important des énergies renouvelables dans l’électricité".
Par ailleurs, en matière d’alimentation, la croissance des surfaces en agriculture biologique en France (+17% en 2016) et de la consommation de produits bio (+22% en 2016) constituent des signaux positifs. De même, la baisse tendancielle de la consommation de viande en France est une bonne nouvelle si elle se reporte vers de la viande mieux produite, c’est-à-dire issue de l’agro-écologie ou de l’agriculture biologique, analyse le WWF.
"Notre planète est limitée, mais les possibilités humaines ne le sont pas. Vivre selon les moyens que nous accordent notre planète est technologiquement possible, financièrement bénéfique et notre seule chance pour un avenir prospère", martèle Pascal Canfin, Directeur général du WWF France.Tout l’enjeu est de faire reculer la date de la Journée du dépassement mondial.
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