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Biodiversité: "vaquita", le plus petit marsouin au monde est au bord de l'extinction

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Un marsouin du Pacifique ou "vaquita marina", à Santa Clara, au Mexique, février 1992. Photo WWF-/AFP/Archives

Le  cadavre d'un marsouin du Pacifique (Phocoena sinus), le plus petit cétacé du monde, a été retrouvé dans le golfe de Californie (nord-ouest du Mexique). C'est le quatrième de l'année, selon les autorités mexicaines. Une très mauvaise nouvelle pour la survie d'un espèce menacée d’extinction rapide : en février, le CIRVA, le comité international pour la sauvegarde de "vaquita marina" (vachette de mer) créé en 1997, estimait que l'espèce, victime collatérale de la pêche illégale, ne comptait plus que trente spécimens dans sa zone d’habitat du golfe de Californie et pourrait disparaître en 2022.

Victime collatérale des filets dérivants de la pêche illégale

cétacé,marsouin,pêche illégale,extinction espèceLong de 1,15 m, le cadavre de l’animal marin a été découvert sur une plage, à 24 km au nord de San Felipe, a précisé dans un communiqué le bureau du procureur fédéral chargé de la protection de la nature (Profepa). Son état de décomposition était tel qu’il n’a pas été possible de déterminer son sexe mais les blessures qui ont pu être examinées laissent penser qu’il a été victime de la pratique des filets dérivants.

Ces filets dont le CIRVA et le directeur du WWF Mexique, Omar Vidal, exige l'interdiction définitive, sont utilisés dans le golfe de Californie par des contrebandiers mexicains, américains ou chinois, qui pêchent le totoaba, un poisson également en danger d’extinction dont la vessie natatoire se monnaie jusqu’à 20 000 dollars le kilo en Chine pour ses vertus présumées en matière de médecine et d’esthétique. Consommée en soupe, la vessie séchée est supposée guérir toutes sortes de maladies, allant de l’arthrite aux problèmes de grossesses, et permettrait de regonfler la peau grâce à son taux élevé de collagène.

Une population en chute libre

"Au rythme actuel, la vaquita aura probablement disparu d'ici 2022, à moins que l'interdiction des filets soit maintenue et respectée"

Une analyse acoustique des eaux du golfe de Californie a mis en évidence qu'en novembre 2016, il ne restait plus qu'une trentaine de spécimen de la vaquita. Une précédente étude, réalisée entre septembre et décembre 2015, avait dénombré 60 de ces marsouins dans les eaux du golfe de Californie, alors qu'ils étaient une centaine en 2014 et le double en 2012. La vachette de mer a vu sa population chuter de plus de 90 % en vingt ans, précise la branche mexicaine de l’ONG WWF dans un communiqué.

Lutter ontre les filets dérivants

Pour tenter d'enrayer l'extinction totale de l'espèce d'ici à 2022 et stopper l'activité des pêcheurs contrebandiers, en 2015, le président mexicain Enrique Pena Nieto a déployé la Marine, étendu la surface de la zone protégée et imposé une interdiction des filets dérivants sur 13 000 kilomètres carrés pendant deux ans. Un plan de 30 millions de dollars par an a ainsi été mis en place à destination des pêcheurs locaux pour les convaincre de remplacer les filets dérivants par des méthodes plus respectueuses de l’environnement. Un navire patrouilleur de la marine mexicaine, une douzaine de petits bateaux rapides, un hélicoptère et deux avions quadrillent aussi la zone pour empêcher le braconnage. L’an dernier, 600 filets ont été saisis et 77 personnes interpellées, a précisé le ministère de l’environnement mexicain. Le Profepa et la Marine mexicaine ont même commencé l’an dernier à utiliser des drones, mais les trafiquants défient leur surveillance constante.

La bataille pour sauver les vaquitas est-elle perdue ?

Ces différentes mesures ayant, semble-t-il, échoué à préserver les petits marsouins du Pacifique de la convoitise des contrebandiers, le gouvernement mexicain, à court de solutions préventives et punitives, a annoncé le 4 avril 2017 un plan pour placer des vaquitas dans un refuge temporaire, avec l’aide de scientifiques et d’organisations internationales de protection de l’environnement. Lorenzo Rojas-Bracho, membre du CIRVA, a indiqué à l'AFP que les scientifiques allaient mener cette tentative vers le mois d'octobre.

Un projet toutefois critiqué par des environnementalistes, le petit cétacé qui est l'une des 35 espèces les plus rares au monde et dont la protection fait l'objet d'une journée internationale, le 9 juillet, ne supportant pas, selon eux, la captivité.

Cathy Lafon avec l'AFP

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