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Comment la ville de Londres relance la guerre contre la pollution de l'air

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La pollution de l'air à Londres, le 5 avril 2015. Photo archives AFP

Asphyxiée, la capitale britannique est en train d'adopter l'une des réglementations les plus sévères au monde pour réduire la pollution atmosphérique générée par le trafic automobile. Face à une pollution aux particules fines (PM2,5) et aux oxydes d’azote (NO2) qui tue chaque année 9 000 Londoniens, le maire de Londres Sadiq Khan a annoncé, le 4 avril 2017, une série de mesures très offensives, dont la création d'une nouvelle zone ultra protégée dans la capitale à partir de 2019, relançant ainsi la politique à l'encontre les véhicules polluants, engagée par la métropole dès 2003.

Une nouvelle zone de circulation à ultra basse émission (Ulez)

LEZ.jpgCela fait en effet déjà 14 ans que la municipalité de Londres a instauré un péage urbain dans l'hypercentre. D'un montant de 13,5 euros, il concerne tous les automobilistes circulant dans les 21 kilomètres carrés couverts par le coeur de Londres, de 7 heures à 18 heures, du lundi au vendredi, quelque soit le niveau des émissions polluantes de leur véhicule. Ce système a permis de réduire la baisse du trafic routier de 15%.  Après avoir ensuite mis en place une zone de circulation à basse émission (Lez), la Ville veut passer à la vitesse supérieure et créer une nouvelle zone de circulation à ultra basse émission (Ulez). Cette dernière s'appliquera à tous les véhicules diesel de plus de quatre ans et aux véhicules essence de plus de treize ans, qui devront payer 14,6 euros pour rouler dans le centre de la capitale britannique, sept jours sur sept et 24 heures sur 24.

"Toxic charge"

"L’air londonien est mortel et je ne peux pas rester les bras croisés ". Sadiq Khan, maire de Londres

En février dernier, le maire de la capitale britannique, qui ne veut pas interdire purement et simplement les véhicules diesel, à la différence de Paris et Madrid, avait déjà annoncé l’introduction d’une taxe de 11,7 euros sur les voitures datant d’avant 2006. Baptisée "toxic charge" ou "T-Charge", elle s’appliquera dès octobre 2017 à tous les véhicules ne respectant pas les normes européennes en termes de pollution (Euro 4 pour les voitures essence et Euro 6 pour les diesel), et en particulier aux véhicules mis en circulation avant 2006. La "toxic charge" viendra s’ajouter au péage urbain de 13,5 euros que doivent déjà payer toutes les automobiles. Pour les véhicules polluants, il en coûtera donc 25,2 euros par jour pour pénétrer dans le centre-ville . Les Londoniens qui vivent à l'intérieur de la zone en question seront exemptés de la nouvelle taxe jusqu'en 2022, mais à termes, seuls les fameux taxis noirs londoniens y échapperont. Les bus, autocars et camions devront, quant à eux, acquitter un péage quotidien de 117 euros. "Une première mondiale, assure Sadiq Khan. 

Plus de la moitié de la pollution de l'air vient des transports

Avec Ulez, Sadiq Khan veut durcir cette mesure à partir d'avril 2019 et l’étendre aussi au-delà du centre, jusqu’aux routes circulaires nord et sud à compter de 2021.« L’une des principales raisons pour lesquelles l’air de Londres est mortel réside dans les émissions des véhicules. Nous avons calculé que plus de la moitié de la pollution de l’air est causée par les transports », a expliqué le maire de Londres en présentant la mesure qui, selon lui, permettra de réduire les émissions de gaz NO2 de 50% dans la zone concernée dès 2020.

Fin mars, le maire de Londres avait annoncé avec la maire de Paris, Anne Hidalgo et le maire de Séoul Won-soon Park, le lancement d’un système de notation des véhicules, indépendant des constructeurs automobiles, "fondé sur leurs émissions réelles de particules polluantes", pour informer les automobilistes et lutter plus efficacement contre la pollution de l’air. Ce projet commun consiste à installer des capteurs mobiles dans les rues ainsi que sur les différentes marques de véhicules. Les données recueillies seront ensuite publiées sur un site internet dédié, qui devrait commencer à les fournir en fin d’année pour Londres et Paris. Contre la pollution atmosphérique des grandes villes, la guerre est belle et bien déclarée.

Cathy Lafon

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