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Energies renouvelables : des habitants de l'Ile de Sein déposent un recours en urgence contre EDF

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Une vue de l'Île de Sein. Photo archives AFP

Des habitants de l’île de Sein (Finistère), regroupés autour du projet Ile de Sein Energies (IDSE) qui vise à approvisionner l’île uniquement en énergies renouvelables afin de lutter contre le réchauffement climatique et la montée du niveau des océans, ont déposé, le 6 avril 2017, un recours en urgence devant le tribunal administratif de Rennes contre le monopole d’EDF.

100% d'énergies vertes

L’électricité consommée sur l’île de Sein, petit confetti 56 hectares posé à fleur d’eau et donc tout particulièrement sensible au changement climatique et à la montée du niveau des océans comme la plupart des milieux insulaire du globe, est produite via des groupes électrogènes diesel. Ces derniers consomment chaque année plus de 420 000 litres de fioul, pour un coût de plus de 450 000 euros, et rejettent dans l'atmosphère plus de 1 200 tonnes de CO2.  Pour faire des économes et réduire ces émissions qui contribuent au réchauffement mondial, la société IDSE, créée en 2013 par une soixantaine de personnes, dont une quarantaine de Sénans sur les 120 résidant à l’année sur l’île, voudrait bien passer à 100% d'énergies vertes. Et faire de leur île  un exemple de transition énergétique, en supprimant le fuel et en exploitant la force des marées, le vent et le soleil pour obtenir une énergie moins polluante et aussi moins chère que le courant importé du continent. Un objectif vertueux et durable, conforme par ailleurs à la loi de transition énergétique votée par la France en 2015, qui ne devrait donc pas souffrir discussion.

"EDF bloque l'initiative"

Sauf que le projet d’IDSE divise les habitants de l’île, entre les pros et les antis, dont le maire Dominique Salvert. Ce dernier préfère travailler avec EDF qui "bloque l'initiative en s’appuyant sur le monopole que lui donne l’Etat pour la gestion du réseau de distribution de l’électricité" dans les zones non interconnectées au réseau continental, explique Patrick Saultier, à la tête de la société. D'où le recours déposé  par IDSE à l’encontre du Syndicat départemental d’électricité et de gaz du Finistère (SDEF), l’autorité propriétaire des réseaux qui a attribué, jusqu’en 2023, la concession du service public de l’électricité à EDF et au distributeur de courant Enedis dans le département.

"Le monopole d’EDF n’est pas conforme au droit européen".

Pour Anne Le Tallec, l'avocate d’IDSE qui a déjà déposé une requête au fond début mars, auprès du même tribunal, "Le monopole d’EDF n’est pas conforme au droit européen". "Le juge va devoir prendre une décision en 15 jours sur le bien-fondé de la demande d’IDSE de pouvoir obtenir la concession du service public de distribution de l’électricité sur l’île", a-t-elle indiqué le 6 avril à l'AFP en faisant notamment valoir "l’urgence climatique" dans sa requête. "D’autres recours seront déposés à Bruxelles et en France contre l’Etat", a souligné pour sa part Patrick Saultier. A suivre.

Cathy Lafon avec l'AFP

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