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Février-mars 2017 : record inquiétant d'échouages de dauphins sur la côte Atlantique

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Un dauphin mort, échoué sur la plage du Porge, en Gironde, le 17 mars 2017. Photo Ma Planète

C'est un triste bilan que vient d'établir l’Observatoire Pelagis. Près de 800 dauphins communs se sont échoués sur la côte atlantique après les tempêtes de février et mars 2017, morts après avoir été capturés accidentellement par des bateaux de pêche. Un record inquiétant pour survie de l'espèce sur la façade atlantique, a alerté l'Observatoire de La Rochelle, spécialisé dans la conservation des mammifères et oiseaux marins. Rattaché à l’Université de la Rochelle et au CNRS, Pelagis coordonne le Réseau national échouages (RNE) qui regroupe 300 correspondants.

« La situation est extrêmement préoccupante et nous tirons la sonnette d’alarme sur les perspectives de conservation du dauphin commun sur la façade atlantique, une espèce qui se reproduit lentement ». Hélène Peltier de l’Observatoire Pelagis

30 fois le niveau normal d'échouages

cétacés,victime,peche industrielle,échouage,chiffre,bilan,hiver 2017,pelagisSelon un communiqué de Pelagis, « le phénomène actuel correspond à plus de 30 fois le niveau normal d’échouages sur nos côtes. Des échouages de mammifères marins sont observés tout au long de l’année, environ 200 à 500 échouages de dauphins sont enregistrés par an » en temps normal. Lors d’un précédent pic d’échouages, en 1997, plus de 700 carcasses avaient été recensées au cours des trois premiers mois de l’année. Moins que cet hiver. « Des phénomènes de pic d’échouages par capture accidentelle, et ensuite des forts vents d’ouest qui ramènent les carcasses à la côte, on en a déjà connus (…) Mais cette année, on a eu 800 échouages de dauphins communs en un peu plus d’un mois. C’est exceptionnel ! », résume la chercheuse Hélène Peltier de l’Observatoire.

Les cétacés, victimes collatérales de la pêche industrielle

Pelagis a recensé cet « effectif record » après les tempêtes Leiv, Marcel et Zeus. Mais la mort des cétacés n'est pas à mettre sur le compte de ces tempêtes hivernales insistent les chercheurs. « Elles ont juste ramené les carcasses à la côte (…) Plus de 90% des animaux examinés présentaient des traces de capture accidentelle dans les engins de pêche (traces de maillage, fractures, amputations des nageoires) », précisent-ils.

Au moins 3 500 dauphins morts

Pire, déjà énorme, le bilan, serait en dessous de la réalité. « Des exercices de modélisation ont permis d’identifier les zones probables de mortalité en mer, et d’estimer le nombre total d’animaux morts en mer. L’estimation basse serait de 3 500 dauphins morts depuis le début de l’année », avertissent les scientifiques.  « Il est illusoire de fixer un objectif de zéro capture accidentelle » mais il faut au moins les limiter à un niveau permettant « le maintien des populations de dauphins », écrit l’Observatoire.

Pour les chercheurs, la mortalité des dauphins n'est pas une fatalité. Ils souhaitent que des propositions puissent être élaborées en collaboration avec la filière de la pêche industrielle. Des pistes, notamment technologiques (engins modifiés, répulsifs acoustiques) existent pour réduire le risque de capture accidentelle, mais « aujourd’hui aucun programme de limitation de ces captures n’est financé », déplore Pelagis.

Cathy Lafon avec l'AFP

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