Réchauffement climatique: même à + 2 °C, les écosystèmes méditerranéens seront fortement perturbés
Parc national des Calanques, près de Marseille. Photo Daniel Pavon, IMBE, Aix Marseille Université, Aix-en-Provence, France
Lors de la COP21, en décembre 2015, les gouvernements du monde entier se sont mis d’accord à Paris pour «maintenir l'augmentation de la température moyenne mondiale à 2°C au-dessus du niveau préindustriel». L'Accord international sur le climat de Paris est entré en vigueur au début du mois de novembre.
Au-delà de 4°C, la désertification s’étendrait au sud de l’Europe
Même si cet objectif était atteint, les écosystèmes terrestres méditerranéens subiraient des conditions jamais atteintes au cours des 10 derniers millénaires, la végétation évoluant vers des états plus secs dans une grande partie du bassin. Un réchauffement global moyen de 2 °C correspond à une hausse d’environ 3 °C dans cette région. Un réchauffement global de 3 °C induirait une migration du désert vers le nord de l’Afrique et une réduction des forêts alpines. Au-delà de 4 °C, la désertification s’étendrait au sud de l’Europe.
C’est ce que viennent de montrer des chercheurs du CNRS, dans une étude publiée le 28 octobre 2016 dans la revue "Science". Pour produire une estimation fiable des conditions futures, ils ont développé un modèle numérique qui relie les changements d’écosystèmes et les variations passées du climat, les écosystèmes passés pouvant être reconstitués grâce à l’étude des assemblages de pollens. Les scientifiques ont ensuite utilisé ce modèle pour prédire l’évolution des écosystèmes au 21e siècle, sous différents scénarios de réchauffement.
Les résultats de cette étude conduite par Joël Guiot, paléoclimatologue du CNRS au Centre européen de recherche et d'enseignement de géosciences de l'environnement (CNRS/AMU/IRD/Collège de France) et Wolfgang Cramer, écologue du CNRS à l’Institut méditerranéen de biodiversité et d’écologie marine et continentale (CNRS/AMU/IRD/Université d’Avignon), ont d’importantes implications pour la viabilité des forêts et des agrosystèmes méditerranéens.
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