Innovation. Marseille lance la première ligne de bus 100% électrique en France
Un bus électrique marseillais sur le Vieux-Ports. Photo AFP
C'est une première dans l'Hexagone et une bonne nouvelle pour la planète et la qualité de l'air que nous respirons : ce lundi, Marseille a inauguré une ligne de bus sur laquelle circulent uniquement des véhicules de taille standard et entièrement électriques. "Made in Pays Basque", ils sont destinés à réduire la pollution de l'air dans l'une agglomérations de France les plus asphyxiées au quotidien par la circulation automobile.
C'est Irizar, un groupe industriel basque espagnol coopératif en pointe dans ce secteur, qui a fabriqué et livré ces véhicules électriques, des bus Irizar i2e. "C'est le produit le plus abouti en terme d'autonomie, qui permet de remplacer un véhicule diésel par un véhicule électrique", a affirmé à l'AFP l'un des représentants de cette société, qui a répondu à plusieurs appels d'offres en France et en Europe.
"Nous sommes les premiers à avoir une ligne 100% électrique en France", Guy Teissier, président de la communauté d'agglomération Marseille Provence Métropole (MPM)
A Paris, la RATP a récemment annoncé la mise en service son premier bus électrique fabriqué par le groupe Bolloré sur la ligne 341, reliant la porte de Clignancourt à la place de l'Etoile. Cette ligne deviendra 100% électrique d'ici la fin 2016 avec 22 autres "Bluebus" qui entreront progressivement en service. Mais la cité phocéenne et la RTM (Régie des transports de Marseille) ont coiffé au poteau la capitale: la première ligne tricolore de bus 100% zéro émissions de CO2, c'est la 82, une ligne emblématique à Marseille et très fréquentée, qui assure la liaison entre la célèbre Canebière et le quartier d'Arenc.
Une autonomie d'une journée
Six bus longs de 12 mètres, d'une capacité de 68 passagers chacun - soit la taille normale d'un bus- desservent désormais le siège de MPM et de la Métropole, le Vieux-Port, le MuCEM et le nouveau quartier d'affaires Euroméditerranée. Les véhicules qui coûtent environ 380.000 euros l'unité et sont équipés de 16 batteries chacun (soit un poids de trois tonnes dans le toit), ont été commandés à la société basque Irizar après un test de 18 mois sur une autre ligne du réseau. Le très faible dénivelé du trajet donne une autonomie d'une journée pour chaque bus, qui peut ainsi rouler 240 km, sans recharger ses batteries. Comme sur un nuage, sans bruit et sans vibrations pour les passagers comme pour les conducteurs ! Et sans gaz d'échappement pour les piétons et les cyclistes.
Chers mais bons pour la planète... et la qualité de l'air des Marseillais
L'addition de la mobilité électrique marseillaise est toutefois salée. Le coût d'investissement est de 33,5 millions d'euros et le coût d'exploitation supérieur de 45% à des véhicules classiques. Mais les bus électriques, s'ils ne sont pas 100% verts et écologiques (l'électricité rappelons-le, n'est pas la panacée du développement durable, surtout lorsqu'elle est d'origine nucléaire) offrent un gain environnemental annuel certain : ils permettront d'économiser 33.000 litres de carburants fossiles et d'éviter le rejet dans l'atmosphère de 88 tonnes de CO2. Pour lutter contre le réchauffement climatique, protéger les ressources énergétiques conventionnelles et la santé des Marseillais, c'est plutôt bien. D'autant qu'il s'agit de véhicules de transport en commun et non de voitures particulières.
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