Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Filière bio : une charte renouvelée pour éviter une "bio au rabais"

charte,bio,fnab,éthique

Magasin Biocoop à Bordeaux, le 4 mars 2016. Photo archives Guillaume Bonnaud / Sud Ouest

"De la bio pas que pour les bobos !". Tel est le slogan de la filière qui veut encourager un accès élargi à l’agriculture biologique. A condition toutefois que ses principes clés ne soient pas dévoyés par la grande distribution. A cet effet, les acteurs du secteur réunis au sein de la Fédération nationale de l’agriculture biologique (FNAB), ont élaboré début avril une nouvelle charte dont l’objectif est d’éviter une "bio au rabais".

Bio éthique et bio commerciale

L’agriculture et le commerce bio sont en plein boom. Avec l'intérêt croissant de la grande distribution, "on va vers une bio à deux vitesses", analyse Brooks Wallin, du syndicat professionnel Natexbio. "D’un côté, la bio avec des matières premières françaises et le souci des emballages biodégradables. De l’autre, la bio commerciale où le prix domine et la provenance des matières compte moins. Cette bio-là avance à vitesse grand V au niveau mondial." D’où la nécessité "fondamentale "d’une charte, qui permet différencier la filière biologique avec son "écosystème, entre magasins bio, transformateurs et agriculteurs", et la "bio commerciale", justifie-t-il. 

Les valeurs du bio réaffirmées

Bien-être animal, complémentarité entre villes et campagnes, prix équitables, conditions de travail dignes, autant de valeurs fondamentales de l’agriculture biologique traditionnelle portées par la charte actualisée de la FNAB adoptée le 6 avril dernier. Des valeurs que la FNAB espère retrouver dans les fermes des 2.250 agriculteurs ayant converti leur exploitation en bio en 2015. "La charte existait déjà en interne mais compte-tenu de la crise agricole majeure et de l’arrivée des conversions, c’est le moment de la remettre au goût du jour", précise Irène Carrasco, trésorière de la FNAB.

"Contrat social agricole"

charte,bio,fnab,éthiqueMême si les surfaces cultivées en bio représentent encore moins de 5% de la surface agricole utile (SAU), le marché du bio atteint désormais 5,5 milliards d’euros, avec des ventes en augmentation de plus de 10% en 2015 par rapport à 2014, selon l’Agence bio. Étant donné l’ampleur du phénomène, la charte est envisagée comme un "contrat social agricole" et destinée à être lue par la grande distribution, les pouvoirs publics et les citoyens.

"Replacer l'humain au centre du système alimentaire"

"Ouverte à toutes les organisations citoyennes, économiques et sociales", la charte vise à assurer un "développement cohérent, durable et solidaire de l’agriculture biologique", selon le préambule présenté mardi en présence de 130 agriculteurs bio, des associatifs et des représentants des pouvoirs publics. L’idée de replacer l’humain au centre du système alimentaire est l’élément de la charte qui a séduit Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France. "La grande distribution vante l’accroissement de ses gammes bio, mais en lisant cette charte, j’espère qu’elle comprendra que l’agriculture biologique ce n’est pas qu’un cahier des charges, ce sont aussi des valeurs et un système différent qui replacent l’humain au centre de tout", a-t-il réagi.

Bien-être animal

charte,bio,fnab,éthiqueDes éleveurs en bio, membres de la FNAB, aimeraient, eux, pouvoir accompagner leurs bêtes jusqu’à l’abattoir. La question du bien-être animal figure dans les premières pages de la charte et concerne particulièrement le monde paysan depuis la diffusion de vidéos-choc par l’association de défense des animaux L214 montrant des maltraitances dans des abattoirs dont certains pourtant certifiés bio, comme celui de Vigan dans le Gard. En réponse à ces préoccupations, le ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll a annoncé son intention de mettre en place un référent bien-être animal dans tous les abattoirs, même de petite taille et de "créer un délit de maltraitance" aux animaux pour les exploitants d’abattoirs, assorti de "sanctions pénales" dans la loi Sapin.

Des mesures en phase avec l'éthique du secteur bio qui soulignent l’importance de " travailler avec la vie et non contre elle". "L’agriculture biologique n’est pas seulement un mode de production et ne répond pas seulement à un marché", rappelle ainsi Stéphanie Pageot, présidente de la FNAB. C'est bon à savoir.

Cathy Lafon avec l'AFP

►PLUS D'INFO

  • Charte des valeurs de la FNAB et son réseau : cliquer ICI

► LIRE AUSSI

Les commentaires sont fermés.