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Centrale nucléaire du Blayais : Greenpeace attaque en justice le Plan particulier d’intervention

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La centrale du Blayais vue de Patiras, 23 janvier 2013. Photo archive Sud Ouest / Léa Aubrit

Cela fait des mois que Greenpeace a le Plan particulier d’intervention (PPI) de la centrale nucléaire de Braud-Saint-Louis (Gironde), dans son collimateur. Cette fois, c'est fait. L'ONG a déposé vendredi dernier un recours administratif visant à annuler le PPI, insuffisant selon elle, autour du site nucléaire du Blayais. Le PPI comporte l’ensemble des mesures qui doivent être appliquées en cas d’accident sur un site nucléaire : distribution de comprimés d’iodes, plans d’évacuation, etc. Déjà particulièrement restreint, puisque limité à 10 kilomètres - alors que l'ONG, les écologistes et de nombreux citoyens réclament son élargissement, préconisé aussi par l'Autorité de sûreté nucléaire - le PPI du Blayais ne prend pas non plus en compte certaines communes pourtant incluses dans ce périmètre. Face à cette situation, '"inacceptable" selon elle, d’"inégalité entre les collectivités", Greenpeace France a décidé de saisir la justice. Et la commune girondine de Saint-Yzans-de-Médoc s'est associée à la démarche de l'ONG, en déposant de son côté un recours administratif visant également à l’annulation du PPI. Une première du genre en France.

"L’exclusion arbitraire de certaines communes de Gironde"

sécurité,ppi,plan particulier d'intervention,centrale blaye,braud-saint-louis"Trois communes ne sont pas prises en compte par le PPI actuel, Cartelègue, Saint-Genès-de-Blaye et Saint-Yzans-de-Médoc. Elles sont pourtant situées à moins de 10 kilomètres de la centrale du Blayais", pointe Patrick Maupin, le porte-parole et référent Climat-Energie de Greenpeace à Bordeaux (photo Sud Ouest ci-contre). "Aucun critère objectif ne semble expliquer les raisons pour lesquelles ces communes sont exclues. Elles présentent toutes des enjeux particuliers comme, par exemple, la présence de groupes scolaires" poursuit le militant écologiste qui dénonce "l'exclusion arbitraire de certaines communes de la Gironde." Rien d'étonnant à ce que l'ONG et la commune de Saint-Yzans-de-Médoc demandent de concert aux autorités préfectorales de procéder à la révision d'un PPI local, dont l’objectif est la protection de la population et de l’environnement en cas d’accident de la centrale du Blayais. Et donc de tous les habitants vivant autour du site, sans exclusives.

"Le vide juridique "sur le périmètre des PPI

La sécurité du nucléaire, pour Greenpeace, c'est "le" combat historique sur laquelle l'association environnementale s'est construite. Depuis plusieurs années, l'ONG qui prône la sortie de l'atome, déplore notamment un vide juridique sur le périmètre des PPI en France. Selon l'organisation, ce périmètre "est aujourd'hui délimité arbitrairement et de façon systématique par les autorités préfectorales à 10 kilomètres alors qu'aucun texte ne prévoit de seuil." Fukushima est passé par là. Catastrophe nucléaire oblige, les autorités européennes de sûreté nucléaire, la Wenra et l’Herca, préconisent un élargissement du dispositif au moins à 20 kilomètres, voire à 100 kilomètres. En ce qui concerne la distribution d’iode, le président de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), Pierre-Franck Chevet, préconise une distribution étendue à 100 kilomètres autour de chacune des centrales de l'Hexagone.

Etendre le périmètre de 10 à 80 km

"Pour protéger efficacement les populations en cas d’accident nucléaire grave, la France se doit de suivre les recommandations des autorités de sûreté et ainsi d’étendre les plans particuliers d’intervention", conclut Patrick Maupin qui rappelle que "Greenpeace demande une extension du périmètre à 100 km", en Gironde comme ailleurs.  L'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) a estimé en 2009 que la dose à la thyroïde nécessitant la prise d'iode en situation d'urgence pouvait être reçue jusqu'à une distance de 25 à 30 km de la centrale accidentée. Or, cela, c'était avant la catastrophe nucléaire de Fukushima qui a montré que les 30 km étaient insuffisants.

Pour consulter la carte de France du risque nucléaire, réalisée par Greenpeace, et visualiser les zones PPI en comparaison avec les zones de Fukushima et de Tchernobyl : cliquer ICI

Cathy Lafon

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