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Candidat à la présidentielle de 2017 ? Pour Nicolas Hulot, aujourd'hui,"c'est non."Et demain ?

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 Nicolas Hulot était l'invité spécial de la matinale d'Europe1. Photo Europe1

VIDEO - La bulle verte du rêve de celles et ceux qui avaient sérieusement commencé à  gamberger sur l'éventualité d'une candidature de Nicolas Hulot à l'élection présidentielle de 2017, a éclaté hier matin, sur l'antenne d'Europe 1. Pourtant, ils avaient de vraies raisons d'espérer : le créateur et patron de la Fondation pour la nature et l'homme, cheville ouvrière de la COP 21 (dont il faut encore "transformer" la réussite, comme on le fait d'un essai au rugby) est certainement aujourd'hui la personnalité la plus emblématique et surtout, la plus crédible du petit monde de l'écologie. Ecologie politique et écologie tout court.

"On a surtout besoin de créer du lien dans notre monde fracturé"

La rumeur courait qu'il s'interrogeait sérieusement. Les pressions étaient (sont) nombreuses, y compris venant de la part de certains membres (et ex-membres, une espèce en pleine expansion) du parti Europe Ecologie-Les Verts qui avait pourtant rejeté sans état d'âme et avec une certaine dose de mépris, l'ex-animateur d'Ushuaïa, à la célébrité charismatique dérangeante, lors de la primaire en 2011. Préférant "l'icône" Eva Joly, aux qualités réelles mais pas vraiment taillée pour le poste, à l'écologiste au top 10 des personnalités les plus aimées des Français. On connaît la suite de l'histoire et le score particulièrement catastrophique réalisé en 2012 par le parti écolo : 2,31%. Parmi les écolos, certains se demandent encore si ce choix n'avait pas été calculé par les cadres d'EELV, afin de gêner le moins possible la candidature du socialiste François Hollande...

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La matinale exceptionnelle de Nicolas Hulot s'est terminée par les imitations de Nicolas Canteloup. Photo Europe 1.

La présidentielle: "Ce n'est pas la seule manière d'influer sur le monde"

Quoiqu'il en soit, ceux d'entre eux qui comptaient sur Hulot pour redorer à bon compte l'image terni d'un parti écolo qu'ils ont largement contribué à plomber, afin de le re-booster à la veille de la présidentielle de 2017, en seront pour leur frais. Ils devront chercher une autre cure choc de vitamines, et, par la même occasion, tous les écolos avec eux. Sur les ondes de la matinale d'Europe 1, dont il était l'invité exceptionnel ce mercredi, Monsieur Hulot a en effet finalement avoué au micro de Thomas Sotto, "ne pas avoir envie de se présenter à l'élection présidentielle de 2017".  Avant de confirmer un peu plus tard sa décision au micro de Jean-Pierre Elkabbach qui lui demandait : "Si le changement climatique est une bataille, pourquoi alors déserter l'élection présidentielle de 2017 ?" "Ce n'est pas la seule manière d'influer sur le monde", a répondu Hulot sans détour. "On a besoin d'hommes politiques mais on a surtout besoin de créer du lien dans notre monde fracturé." 

Révolution verte

Pour le président de la Fondation Hulot, sa place n'est donc pas à la tête du pays, mais plutôt à la tête d'une révolution verte. "Je ne fuis pas les responsabilités. Ma candidature n'aurait aucune légitimité pour les personnes qui sont par exemple dans la rue et qui ont d'autres priorités. Si on prend par exemple la loi sur les transitions énergétiques, j'y ai beaucoup contribué, dans un travail qui n'est pas nécessairement visible. C'était un travail utile et à poursuivre mais chacun à sa place", a-t-il ainsi affirmé sur Europe1. Pour Nicolas Hulot "il ne faut pas se jeter dans l'arène au prétexte qu'il y a un désarroi ambiant et qu'on cherche quelque chose de différent". 

Nicolas Hulot ne sera pas "candidat à l... par Europe1fr

"Laissez moi le temps de respirer !"

"Soit ils font preuve d’une confiance extraordinaire, soit ils ont sous-estimé la complexité, la gravité et je dirais même la dangerosité de l’exercice", a réagi le leader écologiste, surpris qu'il y ait autant de candidats déclarés a la présidentielle. Pour lui, son rôle est ailleurs et une candidature à l'élection présidentielle "n'est pas une décision que l'on prend un matin comme ça". On ne saurait lui donner tort. D'autant que l'homme fort de la COP21 a expliqué vouloir "respirer", après trois ans d'un travail intense, durant lesquels il a arpenté la planète en tous sens, en mouillant tous les jours sa chemise pour essayer "de créer des conditions optimales pour la COP21". Une fraîcheur et une liberté de ton aux accents de bon sens, plus que bienvenues dans le bourbier politique général actuel, parfois carrément nauséabond.

"Cécile Duflot fera peut-être ça très bien"

"La seule chose que je peux acter aujourd'hui, c'est que je souhaite contribuer à donner de la lisibilité et de la visibilité à des hommes et des femmes qui se battent dans la société civile et qui ne sont pas suffisamment identifiés. Cela me suffit amplement." a assuré Hulot. Alors, qui pour la présidentielle, au nom des écologistes ? Cécile Duflot, l'ex-ministre du Logement de François Hollande et l'ex-patronne du parti EELV, qui n'a jamais caché son ambition d'une candidature à la présidentielle ? Pourquoi pas, en effet : "Cécile Duflot fera peut-être ça très bien chez les écologistes", a-t-il ajouté. Chacun appréciera la prudence du "peut-être".

Définitif ? Ou pas ?

Que Nicolas Hulot ne souhaite pas répéter l’expérience éprouvante et contre-productive de 2011, on peut le comprendre. Alors que David Cormand, actuel secrétaire national d’EELV, un parti aujourd'hui en déroute et aux abois, a dit publiquement espérer sa candidature, à l'instar de Noël Mamère, le moustachu girondin qui a claqué la porte d'EELV, Nicolas Hulot estime lui, qu’il a "une intuition à se forger et [qu’il n’a] pas assez d’éléments aujourd’hui" pour se lancer dans la course. Une décision "pas définitive", a-t-il toutefois nuancé, se gardant bien de la qualifier d'"irrévocable", comme un certain Noël Mamère l'avait fait en son temps, avant de partir finalement pour les Verts, lors de la présidentielle de 2002, empochant au passage le meilleur score jamais réalisé par les écologistes à ce type d'élection : 5,25% .

"Pour trancher définitivement dans un sens ou un autre, il y a un travail monumental à faire, je le démarre tout juste et mettre la charrue avant les bœufs serait complètement irresponsable", a justifié l'envoyé spécial de Hollande pour la planète qui veut garder les deux pieds sur terre. Une belle et sage métaphore pour le champion toutes catégories des causes environnementales... et du développement durable.

Cathy Lafon

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