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Vélo : à quand un réseau de piste cyclable express à Bordeaux ? 2. Le REVe de Vélo-Cité

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Vélo-Cité expérimente un bout de Réseau Vélo Express sur les quais à Bordeaux, le 18 mars 2016. Photo Vélo-Cité

Après la revue de détail, hier, des petites et grandes galères quotidiennes des déplacements à vélo en ville, aujourd'hui, place au rêve avec l'association Vélo-cité, qui attend avec impatience le futur réseau de voies express dédiées et adaptées aux vélos (REVe), promis depuis 2012 dans l'agglomération bordelaise.

Mais où est donc passé le plan vélo de la Métropole ?

voie express rapide quais.jpgClément Rossignol-Puech, l'ex-monsieur déplacements doux de Bordeaux-Métropole, souligne que Bordeaux a "régressé du 4ème au 8ème plan du classement mondial des villes les mieux adaptées au vélo en deux ans". L'élu écolo de Bègles rappelle qu'à l'automne 2012, sous la présidence du socialiste Vincent Feltesse, la Métropole qui était alors la Cub (Communauté urbaine de Bordeaux) avait programmé un plan vélo ambitieux de 384 km de pistes cyclables (2012-2020), incluant la création d'un Réseau Express Vélo (REVe), avec des voies réservées, destiné à assurer la sécurité des cyclistes et à développer encore plus l'usage des deux roues en villes.

Si la carte de ce "bouclage d’un réseau express à haut niveau de service, rapide et confortable de 137 km à l’horizon 2017" est toujours en ligne sur le site de Bordeaux-Métropole,  la réalisation du REVe semble être passée à la trappe de la collectivité locale gouvernée depuis 2015 par le maire de Bordeaux, Alain Juppé, et cogérée par la droite et la gauche. 

Réseau Express Vélo : du rêve à l'action

La bonne nouvelle, pour les cyclistes bordelais, c'est qu'ils ont la chance d'avoir Vélo-Cité à leurs côtés. Car pour l'association bordelaise, le vélo, c'est la vie. Elle s'accroche à ses REVes et n'en démord pas. "On ne peut pas espérer 15% de cyclistes en 2020 pour l'agglomération bordelaise si l'on ne leur donne pas les moyens de circuler sur des aménagements continus, cohérents et sûrs. Assez de concertations, de l'action !", s'exclament de concert la directrice de Vélo-Cité, Muriel Sola-Ribeiro, et son secrétaire, Eric Leroy.  

"Ding, ding, ding, ding !"

Autant de pugnacité, ça mérite bien une salve de "Ding, ding !" Surtout que pour illustrer leur propos, Vélo-Cité et ses adhérents ont eu la bonne idée de faire leur propre REVe, vendredi dernier, en occupant une voie de circulation pour y rouler dans les deux sens sur les quais, au Hangar 16, puis jusqu'au pont Chaban-Delmas. Et la piste cyclable bi-directionnelle, ça marche. Ou plutôt, ça roule. Selon l'association, "les automobilistes n'ont eu aucun mal à se conformer à la nouvelle configuration de la chaussée, ils ont ralenti et se sont montrés courtois et patients. Ils sont prêts, nous aussi."  A Bordeaux-Métropole de pédaler à son tour. Brigitte Terraza, la maire de Bruges qui a repris le dossier, promet un plan vélo actualisé à l'été 2016... après avoir fini de consulter les 28 communes de l'agglo.

Equipements et respect mutuel des usagers de la route

voie,bande cyclableBref, vous l'avez compris, à Bordeaux comme trop souvent ailleurs en France, pour les vélos, les équipements routiers ne sont pas au top de ce qu'ils devraient être. L'absolue nécessité pour les collectivités de mettre un bon coup de pédale pour améliorer la situation, ne doit toutefois pas occulter le manque de respect des usagers de la route, pour les vélos en particulier et plus généralement pour les règles élémentaires de sécurité routière. Quant à dire, comme on l'entend trop souvent, que les cyclistes sont les premiers au triste palmarès des inconduites sur la route, rappelons-nous d'abord qu'un cycliste, c'est avant tout un piéton, voire un conducteur automobile, dans la très grande majorité des cas.

Pourquoi un automobiliste qui brûle les feux et accélère aux passages piétons deviendrait-il par magie un as de la courtoisie dès lors qu'il enfourche son vélo ? Et souvenons-nous aussi qu'un deux roues (vélo, scooter, moto) est plus fragile qu'un camion, qu'un bus, qu'une voiture et peut-être même aussi, quand il chute, qu'un piéton. Et ça, c'est la base.

Y a du boulot !

Moralité : en matière de pédagogie, pour sécuriser les vélos et fluidifier leur circulation, il y a donc un énorme boulot à faire, avant de parvenir à un réel partage de la route.  Des usagers de la route, on attend un peu de civisme et qu'ils se responsabilisent. Mais oui. Des villes et des agglomérations de l'Hexagone, qu'elles investissent en créant dans l'espace public des pistes cyclables adaptées et des voies express dédiées aux vélos. Ne serait-ce que par simple respect pour leurs conducteurs : leurs droits sont égaux à ceux des automobilistes. Là encore, il y a du pain sur la planche. Si Strasbourg était à l'avant-garde, en inaugurant son REVe dès 2013, et si Paris et Toulouse collent aujourd'hui la capitale alsacienne à la roue, pour les autoroutes à vélos, notre pays est en effet dramatiquement à la traîne, alors qu'il en existe en déjà de nombreuses dans d'autres pays européens (Danemark, Belgique, Pays-Bas, Royaume-Uni...).  "Ding, ding !"

Cathy Lafon

►PLUS D'INFO

►EN CHIFFRES

  • Accidentologie en hausse dans l'agglo bordelaise.  Un cycliste a été tué en mai 2013 place Bir-Hakeim (Bordeaux), un autre le 3 mars dernier à Bègles, près des boulevards. Dans les deux cas, le chauffeur du véhicule automobile n'aurait pas vu le cycliste qui se trouvait dans son angle mort. Cinq piétons ont été tués en 2014. Selon Bordeaux-Métropole, le nombre de cyclistes blessés a augmenté de 2013 (136) à  2014 (163). Celui des piétons blessés idem : 192 en 2013, et 210 en 2014. Ces statistiques ne tiennent pas compte des innombrables accidents et chutes qui, s'ils ne font pas l'objet de constats formels, émaillent le quotidien du (de la) cycliste.

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