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Télévision. "Fukushima, chronique d'un désastre", à voir ce soir sur Arte

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Reconstitution de l'accident de la centrale de Fukushima par la NHK. L'équipe des techniciens durant la panne d'électricité. Photo  ARTE

Cinq ans jour pour jour après la catastrophe de Fukushima, autopsie ce soir d'un accident nucléaire majeur avec un documentaire réalisé par la télévision publique japonaise, la NHK :  "Fukushima, chronique d'un désastre".

Un film coup de poing diffusé sur Arte, pour mieux comprendre l'enchaînement des événements et leurs conséquences. Et mettre en évidence l'incontournable réalité des dangers de l'atome, y compris dans les pays à technologie avancée.

Un accident, des questions et des explications

11 mars 2011, 14h46 heure locale. Un séisme de magnitude 9 au large de Sendai, dans l'Est du Japon, provoque 51 minutes après un tsunami dévastateur. Une monstrueuse vague noire de 15 mètres de hauteur qui vient frapper le littoral, s'abat sur la centrale nucléaire de Fukushima-daiichi. Le 12 mars, à 15h26, 24 heures après le tsunami, une première explosion se produit dans le bâtiment abritant le réacteur 1. Le 14 mars, une explosion souffle le toit du bâtiment du réacteur 3. Le 15 mars, les réacteurs 2 et 4 explosent à leur tour. La catastrophe nucléaire est classé accident majeur de niveau 7, comme celle de Tchernobyl (Ukraine), en 1986. Pourtant à Fukushima, si les coeurs des réacteurs 1, 2 et 3 ont commencé à fondre, on a quand même échappé au pire.

En s'appuyant sur des simulations scientifiques et sur les témoignages d’ingénieurs présents dans la salle de contrôle au moment du drame, la NHK retrace l’enchaînement des événements qui ont mené à l’explosion des réacteurs  de la centrale de Fukushima. Le film soulève d’importantes questions techniques et donne des explications de l'accident.

fukuhsima chronique desastre techniciens.jpgLes failles du système de sécurité

Comment et pourquoi, après le tsunami, une panne complète de courant a-t-elle pu se produire au sein du réacteur 1 de Fukushima ? Dans quelle mesure les travailleurs de la centrale ont-ils été informés des dommages causés aux installations ? Étaient-ils vraiment préparés à faire face à une telle situation ? Pour répondre à ces questions, NHK a recueilli les témoignages des ingénieurs de la centrale qui étaient présents dans la salle de contrôle au moment de l'accident. Interviews et scènes reconstituées révèlent un système de sécurité défaillant, le manque de préparation des équipes et, surtout, la vulnérabilité des réacteurs nucléaires.

fukushima chronique desastre coeur fusion.jpgRelancer manuellement le condenseur

Dans les centrales nucléaires, pour refroidir le réacteur nucléaire, il faut condenser la vapeur en évacuant la chaleur.  C’est le but d’un troisième circuit indépendant des deux autres, le circuit de refroidissement. Pour ce faire, un condenseur, appareil formé de milliers de tubes, fait circuler de l’eau froide prélevée à une source extérieure : rivière ou mer.

Une procédure inconnue au Japon

A Fukushima, comme dans d'autres centrales nucléaires, si le condenseur s'arrête suite à une panne d'électricité, ce qui a été le cas lors du tsunami, il faut le relancer manuellement. Ce que ne savaient pas les techniciens de Tepco, qui continuaient à recevoir des informations erronées et pensaient que le condenseur fonctionnait. Ces hommes ont pourtant agi avec courage et fait le sacrifice de leur vie. Selon le documentaire, ce dysfonctionnement s'était déjà produit lors de l'accident de la centrale nucléaire de Three mile island, aux Etats-Unis, le 28 mars 1979. Un enseignement en avait été tiré. Mais la procédure n'était semble-t-il, pas connue au Japon.

"L"improbable est possible"  

Système défaillant et erreur humaine se sont bien ajoutés à la catastrophe naturelle pour produire un accident nucléaire majeur. Moralité : la sécurité absolue n'existe pas, aucun réacteur nucléaire n'est invulnérable. Telle était la conclusion en juin 2012, de André-Claude Lacoste, l'ancien patron de  l'Autorité de sûreté nucléaire française : en matière de nucléaire, la seule certitude que nous ayons est la suivante : " Nous savons aujourd'hui que l'improbable est possible." Fukushima est "en fait, devant nous."

Cathy Lafon

►"Fukushima, chronique d'un désastre"
Documentaire de Akio Suzuki, Akihiko Nakai
Production : NHK International inc. (Japon, 2012, 47 mn)
Diffusion : vendredi 11 mars 2016 à 22h50. 

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