Carnet vert : un ours sera lâché dans les Pyrénées en mai 2016
Pyros, le mâle reproducteur des Pyrénées, lâché dans le massif en 1997. Photo archives Jean-jacques Saubi/ Sud Ouest
On ne sait pas encore quel est son nom. Mais une chose est sûre : en mai prochain, on comptera un ours de plus dans les Pyrénées. Selon le collectif des associations de défense et de protection des ours dans les Pyrénées, Pays de l'ours-Adet, un ours mâle doit être lâché dans les Pyrénées centrales, au printemps prochain. Il aura la noble mission de succéder à Pyros, le mâle reproducteur du territoire, atteint par l'âge canonique pour son espèce de 28 ans.
Les Espagnols du Parc Alt Pirineu (Catalogne) ont confirmé cette future arrivée qui constitue une bonne nouvelle pour la préservation de la faune sauvage et de la biodiversité en Europe.
Du sang neuf
Ce lâcher, prévu pour le moi de mai prochain et financé dans le cadre du programme européen "Piroslife", vise à apporter du sang neuf dans la population des ours pyrénéens et endiguer la consanguinité. Le mâle Pyros, lâché à Melles le 2 mai 1997, est en effet le père de la grande majorité des oursons nés dans les Pyrénées depuis. Il arrive bientôt au terme de sa capacité de reproduction et le mâle qui doit arriver en mai pourrait lui succéder et engendrer à son tour de nouveaux oursons et oursonnes.
Au moins 29 ours
Depuis la mort de Balou (photo ci-contre) et d'Auberta, en 2014, la population ursine pyrénéenne s'élève à au moins 29 ours, dont 2 dans les Pyrénées occidentales, Néré et Cannellito (Béarn, Navarre, Aragon) et 27 dans les Pyrénées centrales (Comminges, Couserans, Val d'Aran, Catalalogne, Andorre).
Plus hospitalier, le coeur du massif pyrénéen abrite 13 femelles,(dont Boavi, Callisto, Carameles, Caramellita, Châtaigne, Fadeta, Gaia, Hvala, Isil, Nhéu, Plume et Sarrousse) et 5 mâles : Bonavé, Moonboots, Pélut, Pépite et Pyros. Une portée 5 oursons nés en 2014 a été repérée le 13 mai 2015. Le 24 septembre 2015, les images d'une ourse et de ses trois petits étaient filmés en Catalogne. Les analyses devaient dire s'il s'agissait des nouveaux-nés de 2014.
Au vu des chiffres, 20 ans après les débuts de la réintroduction du plantigrade dans le massif, la population franco-espagnole de l'ours reste encore bien fragile. L'annonce espagnole de ce prochain lâcher réjouit donc les défenseurs de l'ours côté français, tout particulièrement l'année de l'examen du projet de loi pour la reconquête de la biodiversité de la nature et des paysages.
Porté par Ségolène Royal, ministre de l'Ecologie, le texte qui devrait être voté à l'été 2016, prévoit en effet, page 6, de mieux protéger les espèces et d'éviter leur disparition. Dont acte.
►PLUS D'INFO
- PIROSLIFE. La Commission européenne a dégagé 282,6 millions d’euros en faveur de 225 nouveaux projets relatifs à l’environnement et au climat. L'un d'eux, "Piroslife" concerne l'ours des Pyrénées. Du nom de l'ours Piros (ou Pyros), père de la majorité des oursons nés dans les Pyrénées ces dernières années, le projet est porté par la "Generalitat de Catalunya". L'objectif général de "Piroslife" est de mettre en œuvre une série de mesures visant à renforcer l'avenir de l'ours dans les Pyrénées, dans le but de parvenir à un état de conservation favorable pour les espèces. Il doit développe des systèmes de gestion pour assurer à l'ours suffisamment d'espace sans provoquer des conflits avec les activités humaines. Il prévoyait le lâcher d'un nouvel ours mâle dans le noyau central dès 2015 pour endiguer la consanguinité, ainsi qu'un renfort des aides au pastoralisme pour assurer la cohabitation. Ce sera chose faite en 2016.
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