Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

#COP21. Changement climatique : hommes et pandas géants, même combat

cop21,wwf,rapport,réchauffement climatique,extinction

Isabelle Autissier alerte sur les dangers du réchauffement climatique pour le vivant. DR WWF France

A deux semaines de la COP21 qui se tiendra à Paris du 30 novembre au 11 décembre, Isabelle Autissier, la célèbre navigatrice, patronne du WWF France depuis 2009, lance un cri d'alarme sur l’impact du changement climatique sur les espèces animales et végétales. Pour survivre sur notre petite planète bleue, le vivant n'aura d’autres choix que de se déplacer et de s’adapter. La question étant que la Terre se réchauffe à une vitesse inédite dans son histoire, trop vite justement pour qu'une grande partie de la biodiversité puisse s'adapter...

L'être humain est aussi concerné

Qu’il s’agisse d’espèces vivantes "emblématiques", comme le panda géant, l'animal fétiche de l'ONG, ou d’espèces moins charismatiques, toutes sont concernées par la menace du réchauffement climatique. Sans oublier... l'espèce humaine. En quoi le réchauffement climatique et la perspective d'une sixième extinction des espèces sont-ils si graves pour l'humanité ? L'ONG revient sur le constat qu'elle avait dressé en 2014, dans son dernier rapport "Planète Vivante".

Les animaux rétrécissent

Le déclin de la biodiversité sur Terre est considérable et surtout, d'une vitesse inédite dans l'histoire de la planète.  En cause, la perte et la dégradation de l’habitat, l’exploitation, voire la surexploitation, par la chasse et de la pêche et le changement climatique. Selon l'UICN (Union internationale pour la conservation de la nature), la principale ONG mondiale consacrée à la cause de la conservation de la nature, 35% des oiseaux, 52% des amphibiens et 71% des récifs coralliens sont particulièrement impactés par le réchauffement de la planète. Dans son rapport "Planète Vivante" 2014, le WWF a ainsi révélé que le suivi de plus de 10.000 populations de vertébrés - mammifères, oiseaux, poissons, reptiles et amphibiens - montrait notamment une diminution de la taille de ces populations animales de 52% entre 1970 et 2010. Une conséquence directe de la hausse des températures, sur terre, dans les airs et dans les océans.

Vers la sixième extinction des espèces ?

Si la responsabilité directe du changement climatique dans la réduction des populations ne représente aujourd’hui que 7,1% des menaces identifiées, de nombreux scientifiques sont persuadés qu’il sera à l’origine de la sixième extinction de masse des espèces. Et pas après-demain : le phénomène est déjà en cours pour la faune de la Terre, selon une étude publiée le 19 juin 2015 par des experts des universités américaines de Stanford, de Princeton et de Berkeley  dans la revue Sciences Advances. Le changement climatique se produit trop vite pour que les espèces animales puissent s’y adapter et elles disparaissent environ cent fois plus rapidement que par le passé, expliquent les scientifiques. Il aggrave à la fois la situation de celles qui sont déjà en danger, de celles qui vivent dans des régions très affectées par les dérèglements climatiques ou de celles qui sont plus sensibles en raison de leurs caractéristiques biologiques, résume l'ONG.

cop21,wwf,rapport,réchauffement climatique,extinctionQui sera en première ligne ?

On s'en doute, avec une battante comme Isabelle Autissier à sa tête, le WWF ne se contente pas du constat. L'ONG tape du poing sur la table pour attirer l'attention des citoyens de la planète Terre sur la dizaine d'espèces emblématiques qui bénéficient d'un capital de sympathie et pour la survie desquelles elle se bat depuis des décennies, comme le panda, son animal fétiche. Mais aussi sur ces animaux et ces plantes moins charismatiques que sont  le bourdon, le corail et l'edelweiss menacés de disparition, alors qu'ils sont indispensables à l'équilibre écologique de la planète et aux bonnes conditions de la vie sur Terre.

L'homme : "préoccupation mineure" pour l'UICN

cop21,wwf,rapport,réchauffement climatique,extinctionInutile de faire l'autruche en mettant la tête dans le sable : s'il est la cause du réchauffement climatique, l'être humain en sera aussi victime, alerte également l'ONG. Certes, et fort heureusement, avec ses 7,3 milliards d'individus, l'animal et primate homo sapiens, de la famille des hominidés, selon les critères du statut de conservation de l'UICN, n'est ni "en danger", comme la tortue verte, la baleine bleue ou le panda géant,  ni "vulnérable", comme l'éléphant d'Afrique ou l'ours polaire, ni "en danger critique d'extinction", comme son cousin primate, l'orang-outang de Sumatra. Mais la situation de l'homme, qui, sur Terre, est une espèce animale vivante comme les autres, fait aujourd'hui l'objet d'une "préoccupation mineure".

Menaces

cop21,wwf,rapport,réchauffement climatique,extinctionL'examen de sa fiche personnelle montre que la pollution de l'air et de l'eau se rajoutent désormais aux maladies, aux conflits avec ses congénères (guerres, criminalité, terrorisme), aux accidents et aux catastrophes naturelles qui l'ont toujours menacé. La hausse de la température moyenne constante sur le globe depuis la fin du XIXème siècle, et le début de l'ère industrielle, devrait également changer, en les dégradant, ses conditions de vie (nourriture, eau potable, santé). Sécheresses, vagues de chaleur, inondations, tempêtes, ouragans, incendies... les phénomènes climatiques extrêmes, comme ceux qui frappent depuis ces dernières années les Etats-Unis, l'Asie, la Russie, le Pakistan, l'Inde, l'Australie et l'Europe, devraient devenir plus fréquents et plus intenses, causant la mort des plus vulnérables et des plus pauvres et mettant sur les routes des centaines de milliers de réfugiés climatiques, 1,5 millions d'ici à 2050 selon l'ONU.

Pour éviter les pires impacts du changement climatique qui déjà se profilent sur les espèces, les écosystèmes et sur l’homme, la solution existe. Selon les scientifiques du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat, la hausse de la température moyenne mondiale doit être maintenue bien en-dessous de la barre des 2°C d’ici la fin du siècle. Tel est l’objectif de l’accord qui doit être adopté à la COP21 en décembre prochain, par 195 pays pour lutter contre le changement climatique tout en protégeant les plus vulnérables, conclut le WWF qui lance ses forces dans "la bataille de Paris"

Cathy Lafon

►PLUS D'INFO

  • Né en 1973, le WWF (World Wide Fund, le Fonds mondial pour la nature) est l'une des toutes premières organisations indépendantes de protection de l'environnement dans le monde. Avec un réseau actif dans plus de 100 pays et près de 6 millions d'adhérents  (200.000 en France), le WWF oeuvre pour mettre un frein à la dégradation de l'environnement naturel de la planète et construire un avenir où les humains vivent en harmonie avec la nature, en conservant la diversité biologique mondiale, en assurant une utilisation soutenable des ressources naturelles renouvelables, et en faisant la promotion de la pollution et du gaspillage. "Dialogue et action" sont la philosophie revendiquée par l'ONG. Le site du WWF : cliquer ICI
  • Pour télécharger le rapport du WWF sur les espèces en voie de disparition : cliquer ICI

►LIRE AUSSI

  • Les articles de Ma Planète sur le réchauffement climatique: cliquer ICI

Les commentaires sont fermés.