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Pollution de l'air. Bateaux de croisière géants: alerte aux particules fines

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Un paquebot de croisière en escale à Bordeaux. Juin 2015. Photo Ma Planète

On se doute que les monstrueux bateaux de croisière sont source de pollution lorsqu'ils sillonnent les mers. Lors de leurs escales à terre, il suffit de les observer à quai pour les soupçonner de polluer également l'air des ports dans lesquels ils stationnent. Leurs énormes cheminées émettent en effet, 24 heures sur 24, un gros panache de fumée, issu des moteurs qu'ils laissent tourner pour nourrir et alimenter en électricité, électricité et air conditionné leurs milliers de passagers. Un impact écologique loin d'être neutre, quand on sait que certains paquebots vont jusqu'à transporter 7.000 personnes (5.000 voyageurs et 2.000 membres d'équipage), soit l'équivalent d'une petite ville.

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Particules fines, oxyde d'azote et soufre

Oui, mais de quoi est composée cette fumée et est-elle réellement dangereuse pour la santé ? Selon l'ONG allemande Nabu, qui a effectué des relevés dans le port de Marseille (photo AFP ci-contre) pour le compte de France nature environnement (FNE), un gros paquebot pollue autant qu'un million de voitures en terme de particules fines et d'oxyde d'azote. Selon les premiers résultats recueillis le mardi 21 juillet au terminal de la cité phocéenne, ce sont plus de 60.000 particules extrafines par centimètre cube qui ont été mesurées, contre 3.000 au parc du Pharo, près du Vieux-Port. Pas vraiment bon pour les poumons...

Fioul lourd

Pas de mystère : les moteurs des paquebots, comme ceux des navires marchands, tournent, en effet, au fioul lourd, ultra polluant et dangereux pour la santé, avec, en outre, une "teneur en souffre plus de 3.000 fois supérieure à celle du diesel des voitures ou des camions", pointe Adrien Brunetti, chargé de mission à la FNE. Aussi, l'ONG demande-t-elle au gouvernement la mise en place d'une zone de contrôle des émissions de soufre en Méditerranée, comme il en existe dans la Manche, en mer du Nord et en mer Baltique.

60.000 décès prématurés

Dans une étude publiée début juin , l'université de Rostock et le centre de recherche sur l'environnement allemand Helmholtz Zentrum Munich ont établi un lien indiscutable entre les gaz d'échappement des cargos et des maladies pulmonaires et cardiovasculaires graves. Les émissions du transport maritime, selon cette étude, provoquent 60.000 décès prématurés par an dans l'Union européenne et coûteraient aux services de santé européens la bagatelle de 58 milliards d'euros.

Et à Bordeaux?

L'idéal, bien sûr, serait que les cargos et les paquebots de croisière changent à terme de carburant, en optant pour un carburant plus propre, et se dotent également, comme les automobiles et les poids lourds, de filtres à particules fines, ce qui n'est pas du tout le cas aujourd'hui. En attendant, à Bordeaux, comme dans tous les ports fluviaux ou maritimes où ils mouillent, on peut aussi se poser légitimement la question du volume de pollution que ces géants des mers, ajoutent, ou pas, dans un air urbain déjà pollué, en été, par le trafic automobile  les activités agricoles et/ou industrielles.

Certes, le port de Bordeaux, avec 36 paquebots de croisière accueillis cette année, n'a vraisemblablement rien de comparable en terme de pollution générée par le trafic fluvial, avec ceux de Hambourg ou de Marseille. Toutefois, pour en avoir le coeur net, la bonne idée ne serait-elle pas, pour l'agence de la qualité de l'air en Aquitaine, Airaq, d'installer un capteurs sur les quais, au niveau du stationnement des bateaux, afin d'effectuer des relevés de qualité de l'air ? Puis, pour la mairie, de faire installer un système d'alimentation électrique, comme le port de Marseille prévoit de le faire en 2015, afin d'éviter aux bateaux de croisière de faire tourner leurs moteurs à l'arrêt ? Alimenté, pourquoi pas, par des énergies renouvelables, ce serait super top...

Cathy Lafon

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