Initiative. Popins, le parapluie des vélos, ouvre aux cyclistes un coin de paradis
Chanter à vélo sous la pluie à Bordeaux, avec son Popins. Photo Sud Ouest
Quel sera l'objet de l'année 2013 pour les cyclistes bordelais, français et européens? Pas la pince à vélo, ni le panier, ni les sacoches, ni le gilet jaune, ni le casque. Sûrement le poncho pour se protéger de la pluie, mais là, si j'ose dire, rien de nouveau sous le soleil pour ce vêtement ancestral, bien connu des fans de la petite reine mais boycotté par les élégantes pour qui le look passe avant tout.
Langue au chat ? L'objet de l'année pour les deux-roues, c'est le porte-parapluie fixé au guidon du vélo et le parapluie qui va avec : le Popins, comme l'ont baptisé ses inventeurs, deux copains quadras, "vélorutionnaires" et bordelais depuis dix ans. Thomas Cellier et Frédéric Neudin ont mis un an à concrétiser leur idée et ont ensuite ouvert une boutique éponyme à Bordeaux, rue Saint-James, où ils le commercialisent depuis 2012. L'invention du siècle.
"Ca s'appelle un Popins"
Pour chanter sous la pluie à vélo cet hiver à Bordeaux, ce n'est pas l'occasion qui manque. C'est plutôt l'envie. On part au boulot, à la bourre comme chaque matin et au moment de donner le premier coup de pédale, on déclenche un des ces abats d'eau qui font regretter de s'être levé. On sort faire les courses à vélo, chouette une éclaircie, et on revient en poussant son deux-roues, chargée comme une mule, le parapluie ouvert à la main, en luttant contre les bourrasques de vent.
Et le poncho ? Le capuchon s'envole, on l'a perdu dix fois et de toute façon, on ne le supporte pas : question d'esthétique, de gouttes de pluie dans les yeux qu'on a fragiles parce qu'on porte des lentilles, et en outre maquillés. Avec les lunettes, c'est pire. Bref, à tort ou a raison, le poncho, on n'en veut pas.
Alors, on peste. Comme on se refuse à circuler en voiture en ville et qu'on n'a ni tram ni bus sur son chemin, on est condamnée à prendre une nième saucée ou à abandonner le vélo pour terminer la route à pied, sous son parapluie. Et puis, un jour, on remarque des nuées de cyclistes sillonnant la ville en tous sens, équipés de parapluies aux couleurs pimpantes. Rouler avec un parapluie ouvert ? Quelle folie ! On regarde mieux : ce sont des parapluies clipsés sur des porte-parapluies, eux-mêmes fixés aux vélos ! C'est quoi ça? A bout de nerf, on se renseigne auprès d'une cycliste qui enfourche allègrement son vélo muni du fameux parapluie : "Ca ? Ca s'appelle un Popins. C'est ultra-pratique et on peut s'en servir même quand il y a du vent, car les baleines sont très solides. On en trouve rue Saint-James, et en plus, ils sont très gentils. Moi, je l'ai pris blanc, parce qu'il restait que cette couleur, mais bon, j'aime bien. Pas vous ?".
Le test du Popins sous la neige
Cadeau durable de mon chéri pour la Saint-Valentin, le Popins que je lorgnais depuis, prenait la poussière dans mon couloir : évidemment, pas une goutte de pluie depuis le 14 février. Enfin, retour du mauvais temps hier matin ! Pas la pluie, non, la neige. Allez hop ! Me voilà partie pour ma première sortie à vélo genre Marie Poppins, mon parapluie orange flambant neuf grand ouvert.
Quiche ou sèche ?
Angoisse. Vais-je passer pour une parfaite quiche avec ce parapluie ? Va-t'il se retourner ou s'envoler? Le porte-parapluie est-il bien fixé dans le bon sens au cadre du vélo ? Vais-je arriver au boulot trempée sous les huées des collègues ? Mes craintes s'envolent au premier feu rouge. Acclamée par les éboueurs du quartier (ça fait plaisir), bien à l'abri sous mon pépin, je suis la reine du vélo et je regarde avec compassion mes congénères se mouiller, en rentrant la tête dans les épaules... Mieux, le Popins passe l'épreuve célèbre à Bordeaux du pont de pierre, balayé comme souvent par des rafales de vent (c'est ça, le vrai test) et me voici aux portes du journal, pile à l'heure. Fraîche mais sèche. Ou presque : les avants-bras et le devant de mon manteau sont humides.
Un coin de paradis accroché au vélo
- Le site internet de Popins : cliquer ICI
- Le porte-parapluie Popins est une nouveauté "vélorutionnaire" (son petit nom à l'INPI est le 12/1334) qui s'adapte sur tout type de cycle et accepte pratiquement tous les parapluies. On peut aussi l'utiliser sur tout objet roulant non identifié ou identifié (fauteuil roulant, poussette, chariot de facteur, caddie...), avec des vents allant jusqu'à 30 km/h.
- Les supers parapluies anti-vent Popins sont allemands et se déclinent en 6 couleurs : noir, blanc, orange, bleu, rouge et gris. Mais le porte-parapluie fonctionne avec n'importe quel type de parapluie exceptés les petits rétractables (trop courts).
- Environ 3.000 Popins ont déjà été vendus depuis 2012.
- Son prix ? Officiellement je ne sais pas (c'est un cadeau...). Alors, ça reste entre nous : le porte-parapluie coûte 29,50 € et le parapluie 22 €. Tès abordable.
- Où l'acheter ? Chez "Popins", 23, rue St James 33 000 Bordeaux, tél. 09 52 93 42 25 - Mail : info@popins.fr. Mais aussi, chez plusieurs revendeurs à Bordeaux et ailleurs : 60 en France et une dizaine en Europe (Berlin, Vienne, Helsinki, Anvers, Copenhague, Vevey, Lausanne,...). Pour les découvrir : cliquer ICI.
- On peut aussi commander son Popins sur internet et le payer en ligne : cliquer ICI
- Deux bémols. Pour des raisons de coût, le Popins est actuellement fabriqué en Chine. Ses deux concepteurs, écolos cela va de soi, travaillent à rapatrier sa fabrication en Europe, sinon en France. Le Popins ne permet pas non plus aux vélos de s'élever dans les airs pour franchir les obstacles. Dommage. Peut-être un jour ?