Fil vert. Infrastructures : des Grands projets inutiles et imposés (GPii)
Forum européen contre les Grands projets inutiles et imposés (GPii), Notre-Dame-des-Landes, DR André Bocquel
Du 7 au 11 juillet 2012, le 2ème Forum européen des Grands projets inutiles et imposés (GPii) a eu lieu sur le site du très contesté projet de nouvel aéroport à Notre-Dame-des- Landes, près de Nantes. Le GPii a réuni de nombreux collectifs et associations venus de toute l'Europe afin de faire connaître leur opposition à de grands projets d'infrastructures jugés "coûteux, inutiles, nuisibles à l'environnement et faisant fi de l'avis des habitants".
Un atelier "infrastructures de transport" très couru par les associations de la région
CODE Béarn (Collectif pour les Déplacements en Béarn ), représenté par une délégation de 3 personnes, a participé à l'atelier sur les infrastructures de transport, à diverses conférences et à la fresque humaine, symbolisant l'opposition aux GPii. Le collectif béarnais a présenté le projet de nouvelle route Poey de Lescar/ Oloron, de même que les raisons qui l'ont conduit à demander l'abandon son abandon, car il est, selon CODE Béarn : « inutile, coûteux et imposé ».
Les nombreuses organisations présentes à ce Forum ont pu croiser leurs expériences et constater que les méthodes et arguments avancés pour faire aboutir « en force » les projets d'infrastructures démesurés sont très souvent les mêmes : "études préalables des besoins en aménagement du territoire et impacts sur l’environnement bâclées, données de trafics et impact économique surestimés, coûts exorbitants et débat démocratique tronqué", comme l'indique CODE Béarn.
Un contexte de crise économique qui incline au réalisme
Mais les participants au GPii ont aussi relevé que les préoccupations et oppositions concernant un certain nombre de projet d'infrastructures, trouvent dans le contexte actuel de crise financière de plus en plus d'échos auprès des citoyens et des pouvoirs publics. Une tendance nouvelle, qu'illustrent bien les récents propos du Ministre délégué au Budget, Jérôme Cahuzac (photo ci-contre, SO / Emilie Drouinaud), et de celui des Transports, annonçant la possible fin de certains grands projets d’infrastructures de transport très controversés, comme une partie des LGV, au profit d’une rénovation du réseau ferré classique. Et une bonne chose, selon les associations représentées au GPii. Car il ne s'agit pas, pour elles, de ne plus rien faire en terme d'équipement et d'infrastructures, mais bien d'opérer des choix différents, plus écologiques et plus sobres, davantage tournés vers les vrais besoins quotidiens des habitants et des usagers. L'échec de la fréquentation de la nouvelle autoroute A65 Pau-Langon, qui ne parvient pas, au bout de deux ans d'exercice, à atteindre son objectif initial de 7 200 véhicules quotidiens (en équivalent trajets complets) et ne sera pas rentable avant 2020 ou 2025, semble d'ailleurs aller dans leur sens...
Et la ligne ferroviaire Pau-Canfranc...
Pour CODE Béarn, opposé à une nouvelle route Poey de Lescar/ Oloron (Pyrénées-Atlantiques), ce réalisme nouveau devrait être aussi la bonne occasion, localement, pour que l'Etat s'engage à participer aux côtés de la Région Aquitaine, à la réalisation complète de la ligne ferroviaire Pau-Canfranc. Et à sa réouverture.
►PLUS D'INFO
- Code Béarn /Collectif pour les Déplacements en Béarn – BP 2 – 64290 Lasseube : Cliquer ICI
- Le site du Forum GPii : Cliquer ICI
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