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MaPlaneteA - Page 933

  • Il y a le feu à la banquise : le scénario du réchauffement climatique pour l'Europe

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    Fonte de la banquise et ses conséquences pour la planète : les scientifiques poussent un cri d'alarme alors que la 17e Conférence des Nations Unies sur le climat s'ouvre ce lundi à Durban (Afrique du Sud). L'Europe sera très touchée...

    Dans un contexte tendu, après l'échec de la conférence sur le climat de Copenhague (novembre 2009) et le bilan insatisfaisant de celle de Cancun en 2010,  retour sur le cri d'alarme lancé en septembre dernier par les océanographes et glaciologues, concernant la fonte estivale de la banquise et ses conséquences pour la planète.

    1) Pas de vacances pour le changement climatique en 2011...

    S’il a fait froid et beaucoup plu en juillet en France, bien plus haut dans le Grand Nord, la fonte estivale de la banquise arctique a battu cet été des records qui n’étaient attendus que dans 30 ans, selon les projections du dernier rapport du Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (Giec), en 2007. Océanographes et glaciologues  le confirment  dans deux nouvelles études publiées en septembre par l'université de Brême (Allemagne) et le Centre national d'étude de la neige et de la glace (NSIDC) [site en anglais ] : la glace de mer de l’hémisphère nord , à la fin de l’été, est désormais au plus proche de son minimum annuel et ne s’étend plus que sur environ 4,3 millions de Km.

    2) La situation en 2016 : un été arctique sans glace ?

    Ce spectaculaire retrait a déjà atteint il y a quatre ans, en 2007, où, pour les glaciologues, l’Arctique est entré dans un nouveau régime climatique, et probablement la planète avec lui : sur les 32 années de collecte de données satellitaires, les cinq records de fonte ont eu lieu ces cinq dernières années. L’été 2011 remet une nouvelle fois les pendules de la planète à l’heure : si la tendance actuelle se poursuit, c’est désormais dans environ cinq ans, dès 2016 (entre 2013 et 2019), que l’océan Arctique pourrait être libre de glace à la fin de l’été. D’autres experts, moins pessimistes, tablent sur un été sans glace entre 2020 et 2050. Bien sûr, la banquise devrait toujours se reformer en hiver, mais sa disparition en été aura pour corollaires l’accroissement du réchauffement des eaux de l’océan arctique et la fonte des glaciers du Groenland, deux paramètres de l’élévation du niveau marin, et du renforcement du changement climatique global en cours.

    3) Ce qui va se passer en Europe

    • Une érosion de 15 % des côtes européennes ces 25 dernières années.

      Selon le Journal de l’environnement, un troisième rapport, qui vient d’être rendu par le programme européen CLAMER (Climate Change and European Marine Ecosystem Research), montre à son tour que la fonte des glaces arctiques a provoqué des changements sans précédents et beaucoup plus rapides qu’attendu, sur les mers et océans de l’Europe, depuis 1986. Les experts des 17 instituts océanographiques de 10 pays européens, réunis à Bruxelles le 15 septembre dernier, ont ainsi établi que la combinaison de la hausse du niveau de la mer et de vents plus puissants a contribué à l'érosion de 15% des côtes européennes. Phénomène douloureusement observé sur le littoral atlantique de notre région, avec le recul du trait de côte que Sud Ouest suit à la loupe depuis plusieurs années.

    • Gros coup de chaud en vue pour les mers d’Europe.

    Sur cette même période, les eaux des mers européennes se sont réchauffé environ dix fois plus vite que le taux moyen observé pour le XXe siècle, et ce, à mesure de la fonte de la glace de l’Arctique. En Europe, la hausse des températures à la surface des eaux a été trois à six fois plus forte que la moyenne mondiale. Quant aux modélisations du CLAMER, elles excèdent là aussi largement le rapport du GIEC de 2007 : pour le réchauffement des océans, les dernières simulations suggèrent qu’un réchauffement de 1,5 °C à 5° c est attendu dans le golfe de Gascogne à la fin du XXIème siècle. Enfin, si la hausse du niveau de la mer reste très difficile à prévoir, elle est aussi revue à la hausse : elle pourrait atteindre 0,6 m à 1,9 m le long de certaines côtes européennes en 2100.

     

    • La balle est dans le camp de la communauté internationale.

    Décidément, comme en 2010, l’actualité 2011 du changement climatique pulvérise littéralement les projections émises par le GIEC en 2007. Très attendu par la communauté scientifique, le prochain rapport du GIEC, dont la publication est prévue pour 2014, est déjà sur le feu. D’ici là, tous les voyants rouges du climat ne devraient pas cesser de clignoter furieusement. Le temps semble s’accélérer et, selon les scientifiques, c’est après-demain, sinon demain, que notre système climatique pourrait connaître des bouleversements majeurs, accompagnés d’une hausse importante du niveau marin. La communauté internationale va-t-elle rompre  à Durban avec l’attitude de renoncement qu’elle semble avoir adoptée pour la question climatique depuis l’échec de Copenhague ? C’est à souhaiter. Les  scientifiques ne  cachent plus leur inquiétude  : oui,  il y a bien le feu à la banquise.

    Cathy Lafon

     

  • Sommet de Durban sur le climat: les gaz à effet de serre pour les Nuls

     

    terre.jpgSommet de Durban sur le climat : les gaz à effet de serre pour les Nuls

    Les émissions de gaz à effet de serre, leur impact sur le climat et sur les décisions qui doivent être discutées à compter d'aujourd'hui en Afrique du Sud afin de parvenir à  les réduire efficacement. Le point

    1) Les émissions de gaz à effet de serre : c’est quoi ?

    • Leur petit nom, c'est GES. Le principal gaz à effet de serre est le dioxyde de carbone (CO2) qui contribue à 80 % à cet effet de serre additionnel. Le méthane à 20 % et le protoxyde d'azote à 6 %.

    Les GES d'origine humaine contribuent  lourdement au réchauffement climatique observé depuis le début de l'ère industrielle. Selon l’Organisation météorologique mondiale (l’OMM), leur impact sur le réchauffement de la Terre s’est accru de 29 % entre 1990 et 2010. Les émissions augmentent  désormais sur un rythme de 3% par an, alors qu’elles n’augmentaient que de 1% par an dans les années 1990. Ce qui est  beaucoup trop rapide.

     

    Après une baisse ponctuelle en 2009 due à la crise économique mondiale, les émissions mondiales de CO2 ont atteint un record en 2010 (à 30,6 gigatonnes), selon les dernières estimations de l'Agence internationale de l'énergie (AIE). Près de 40 % des émissions mondiales provenaient de pays de l'OCDE en 2010.

    •  Quels sont les pays qui émettent le plus de CO2 ?

    Les cinq plus gros émetteurs de CO2 sont la Chine, les États-Unis, l'Inde, la Russie et le Japon.
    La Chine représente 24 % des émissions pour 20 % de la population mondiale ; les États-Unis 18 % des émissions totales de CO2 pour 5 % de la population mondiale ; et l'Inde 5 % des émissions pour 17 % de la population mondiale (chiffres 2009).

    • Quelles sont les activités humaines responsables des émissions de gaz à effet de serre ?

    41 % des émissions mondiales de CO2 proviennent de la production d'électricité et de chaleur. Dans le monde, cette production fonctionne essentiellement à partir des énergies fossiles, dont notamment le charbon, le combustible le plus émetteur de CO2, mais aussi le pétrole. Des pays comme l'Australie, la Chine, l'Inde, la Pologne ou l'Afrique du Sud produisent entre 68 % et 94 % de leur électricité et de leur chaleur avec du charbon.

    Viennent en suite les transports : 23 % ; les industries : 20 % ; le logement : 6 % et les secteurs divers (dont l'agriculture) pour 10 %.

    2) Quel avenir pour le climat de la planète ?

    Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), deux scénarios du réchauffement climatique sont aujourd’hui possibles. Si les tendances actuelles des GES se poursuivent, le réchauffement pourrait atteindre 6ºC à la fin du siècle. En revanche, si les Etats qui produisent 78 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre s’accordent pour prendre les mesures de réduction qui s’imposent, le réchauffement pourrait se stabiliser à 3,5ºC. Ce qui est déjà beaucoup pour les scientifiques. Au-delà d’une hausse de 2° C de la température moyenne de la Terre, aucune modélisation de l'évolution du climat n’est possible.

    3) Est-ce qu’on peut encore agir pour stabiliser le réchauffement climatique ?

    Oui. C’est juste très urgent. C’est ce que disent tous les organismes internationaux comme le GIEC, l’OMM, l’AIE, en accord avec l’état actuel des recherches des scientifiques, climatologues, météorologues, glaciologues... Pas de catastrophisme de leur part, mais de la compétence, du réalisme et de vraies pistes d’action.

    • Les Etats doivent s’engager à réduire leur bilan carbone en diminuant fortement les GES. Ca veut dire moins d’énergies fossiles, économiser les énergies et aller vers plus d’énergies propres et plus d’énergies renouvelables (solaire, éolien, géothermie, hydraulique). Ce que fait déjà la Chine, qui a drainé à elle seule un tiers en 2010 des investissements mondiaux dans ce secteur.

    • Des financements internationaux doivent être trouvés pour s’adapter aux conséquences des changements climatiques. Il faut notamment abonder le fameux Fonds vert (créé à Cophenhague en 2009), en taxant les transactions financières, en réformant les subventions aux combustibles fossiles, en taxant le fret maritime. Le Fonds vert devrait accueillir 100milliards de dollars par an, d’ici à 2020. Cet argent est destiné à aider les pays les plus pauvres pour lutter contre le changement climatique. On est encore loin du compte : aucun accord aujourd’hui n’existe pour alimenter ce fonds.

    • Enfin, tout ça veut dire qu’il faut impérativement parvenir à renouveler le fameux protocole de Kyoto, seul outil juridique contraignant en matière de réduction de GES. Conclu en 1997, entré en vigueur 8 ans plus tard en 2005, dans un contexte qui n’était déjà plus adapté à ses objectifs initiaux, il arrivera à son terme le 31 décembre 2012 : il faut que les Etats s’accordent sur une deuxième période d’engagements beaucoup plus contraignants qu’en 1997. Sur ce point, la communauté internationale attend notamment beaucoup des Etats-Unis, non signataire du protocole de Kyoto, et de la Chine, pays en forte croissance, qui aujourd’hui, est le premier producteur de GES au monde. Ce qui était loin d’être le cas en 1997.

    Cathy Lafon

     

  • Sept milliards de terrien ce lundi : qui sera le "Baby 7 M" ?

    demographie.jpgFille ou garçon ? On l'appelle le bébé "7 M". La naissance du futur sept milliardième terrien est très attendue ce lundi. Voici comment il va être désigné

    C’est le compte à rebours final. Lundi 31 octobre, l’ONU va annoncer que le cap des 7 milliards d’êtres humains a été officiellement franchi et les habitants de la planète bleue pourront chanter avec Jacques Dutronc : « 7 milliards de Terriens, et moi, et moi, et moi …». La maison Terre est désormais bien pleine. Sud Ouest s’en faisait l’écho, le mercredi 26 octobre : à titre de comparaison, nous n’étions qu’un milliard en 1800 et déjà 6 milliards en 1999, tout juste deux siècles plus tard. Si leur courbe devrait maintenant s’assagir, le XXème siècle a littéralement fait exploser les statistiques démographiques.

    • Mais comment l’ONU parvient-elle à décompter le nombre de personnes vivants sur notre planète ?

    Sera-t-elle réellement alertée, le 31 octobre, par le premier cri du 7 milliardième bébé ? Ce cri viendra-il d’une maternité de Pékin, du fin fond de la Patagonie, du pays inuit, de la brousse africaine, de New York, de Madrid, de Bordeaux ou de Villeneuve-sur-Lot,  Lot-et-Garonne? Qui sera ce bébé en or, le « Baby 7 billion » (le 7 milliardième bébé, en anglais) ?

     L’ONU n’est pas Big Brother. Il est rigoureusement impossible de savoir exactement où et quand naîtra notre 7 milliardième compatriote terrien. Mais pas de sentimentalisme non plus : « 7 M » sera plus l’enfant de méthodes statistiques pointues, que celui de l’amour, comme en témoigne le dernier rapport de l’INED (Institut national d’études démographiques).

    • Pourquoi ce lundi comme date de naissance de « 7 M » ?

    Le choix du 31 octobre, par l’ONU, est avant tout symbolique. Il se peut que nous ne soyons 7 milliards que dans quelques mois, ou que nous le soyons déjà depuis quelques jours. Peut-être même le plus célèbre bébé français né en ce mois d’octobre, Giulia Bruni-Sarkozy, est-elle le véritable « Baby 7 M »… Le nombre d’habitants dans le monde se calcule en effet par l’addition des recensements nationaux, organisés aujourd’hui dans tous les pays du monde. Ensuite, les statisticiens élaborent des projections, en fonction des taux de fécondité et de mortalité, et élaborent des hypothèses démographiques. Ce qu’il faut retenir, c’est qu’avec la tendance démographique actuelle, deux personnes en plus par seconde sur la planète, la planète abritera en cette fin d’année plus de 7 milliards de Terriens.

    • Quel sera le pays d’origine de "7 M" ?

    Les paris sont ouverts concernant sa nationalité. Pour l’Inde, qui a achevé en mai dernier son dernier grand recensement, et compte aujourd’hui 1,210 milliards d’habitants, il ne fait aucun doute que « 7 M » sera Indien. Et qu’il sera même natif de l’Etat d’Uttar Pradesh. En effet, le choix du pays repose lui aussi sur la statistique. Or, comme on pouvait le lire le 21 mai dernier dans le Hindustan Times, c’est l’Inde qui bat chaque année le record du monde des naissances et en Inde, c’est plus précisément Uttar Pradesh qui arrive en tête. Enfin, toujours selon le média indien, qui spéculait aussi sur le sexe du bébé, « 7 M » aurait plus de chances d’être un garçon, puisque, en Inde, naissent davantage de garçons que de filles. Petit bémol : pour les défenseurs des droits de l’homme et de la femme, ce chiffre n’a rien de naturel. En Inde, la venue au monde d’une fille est très mal vue, et la pratique de l’avortement sélectif fausse les statistiques concernant le sexe des bébés. L’ONU pourrait fort bien rajouter une nouvelle dimension symbolique à son choix, en faisant mentir les statistiques sur ce point...

    Indien ou pas, fille ou garçon, ce 7 milliardième bébé sera contemporain du 6 milliardième, un garçon venu au monde en Bosnie en 1999. 12 ans les sépareront seulement : ils pourront donc jouer ensemble. Et le site worldometers vous permet de vivre en direct le décompte, seconde par seconde,  de l’heureux événement de sa naissance...

    Cathy Lafon