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MaPlaneteA - Page 888

  • Il y a 26 ans : Tchernobyl, la douleur de "La terre outragée"

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    Le réacteur n° 4 de la centrale de Tchernobyl est recouvert par un sarcophage de fortune. Photo AFP

    Dans l'univers très particulier des réacteurs nucléaires, quand on a explosé, le sarcophage c'est très tendance. La centrale nucléaire ukrainienne de Tchernobyl va donc s'offrir un nouveau sarcophage pour le 26ème anniversaire de l'explosion de son quatrième réacteur. Et le 26 avril prochain, date anniversaire de ce qui reste la plus grande catastrophe nucléaire qu'ait connue l'humanité à ce jour, débutera l’assemblage de ce nouveau tablier destiné à réduire tout risque de menace radioactive.

    Mais ce cadeau coûteux n'effacera pas d'un coup de baguette magique la tragédie de milliers de vies humaines brisées et torturées par l'ennemi invisible et monstrueux qui a pris possession des lieux, voici 26 ans : "la douleur", aurait dit Marguerite Duras... Cette douleur, un film, "La Terre outragée", parvient à nous la faire éprouver.

    Un cadeau d'anniversaire à 1,5 milliards d'euros


    L'arche de Tchernobyl 

    Le sarcophage doit venir se poser sur la chape de béton qui avait recouvert les restes du quatrième réacteur de la centrale. Posée en urgence peu de temps après l'explosion du réacteur, cette chape  aujourd'hui fissurée ne permet plus d'exclure toute fuite radioactive. Un nouveau sarcophage, une arche gigantesque de 108 mètres de haut et de 20.000 tonnes, parfaitement étanche, va donc être posé autour de la centrale. Réalisé par un consortium formé des sociétés françaises Bouygues et Vinci, il a déjà été assemblé à proximité de la centrale.

    Pharaonique, le projet aurait pu être abandonnée faute de financement, mais la solidarité internationale a permis de mener à bien un chantier incontournable. En effet, tandis que le coût total de l'opération s'élevait à 1,5 milliard d'euros, 750 millions manquaient toujours à l'appel au printemps dernier. 550 millions avaient alors été débloqués par la communauté internationale, les 200 millions restant avaient été fournis par la Banque européenne pour la reconstruction et le développement, la Berd. La nouvelle enceinte devrait être finie à la mi-2015.

    Un coût pour la santé humaine plus difficile à évaluer, mais tout aussi démesuré

    Le chiffrage des conséquences sur la santé humaine de la catastrophe de Tchernobyl fait naturellement l'objet de polémiques. Selon le rapport Greenpeace de 2006, qui présentait les travaux de 60 scientifiques du Bélarus, d’Ukraine, de Russie et d’autres pays et se basait sur plus de 500 études scientifiques référencées, l’impact sanitaire de la catastrophe de Tchernobyl est largement sous-estimé par l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA). En contradiction avec les affirmations de l’AIEA et de l’OMS - reconnaissant en tout et pour tout 54 morts, 400 irradiés et 4 000 cancers de la thyroïde - les études épidémiologiques contenues dans ce rapport concluent que, au cours des quinze dernières années, la catastrophe a entraîné 200.000 décès supplémentaires et qu’il faut s’attendre à plus d’un quart de million de cancers à venir, dont environ 100.000 à 400.000 cancers mortels radio-induits en Ukraine, Biélorussie et en Russie. La vérité est au moins entre les deux : l’ambassade d’Ukraine annonçait déjà 25 000 morts en 2004 uniquement parmi les "liquidateurs soviétiques", et en 2006, 85% des enfants du Bélarus étaient malades…

    Tchernobyl : désert "officiel"  pour encore au moins 1.000 ans

     
    Sur ce point, il n'y a pas photo, tout le monde est d'accord : étant donné le degré de radioactivité de la contamination du territoire, l'homme ne pourra pas revivre sur place avant 1.000 ans. Mais Tchernobyl n'est pas vide d'êtres humains pour autant, avec 3.800 professionnels qui s'activent tous les jours sur le site de la catastrophe, sans compter les "illégaux", environ 400 personnes âgées retournées vivre dans leur maison, ou de nombreux bannis d'autres terres qui trouvent là un toît, fut-il dangereusement contaminé. On "vit" donc encore à Tchernobyl,  mais quelle vie vit-on là, dans "la zone" ?

    Tchernobyl, "La Terre outragée"

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    "La Terre outragée", photo production du film

    Un accident nucléaire majeur comme celui de Tchernobyl ou de Fukushima, ne se résume pas qu'à des chiffres, statistiques, grands travaux et autres milliards d'euros. Vue de loin, l'horreur reste souvent abstraite. D'autant plus si le danger est invisible. Pourtant, à Tchernobyl, une déchirante et inédite tragédie humaine s'est bien nouée : celle de l’arrachement brutal à la terre d’origine et d’un impossible choix, rester et mourir, à cause de la terre nourricière, partir et mourir autrement. Tel est le propos de "La Terre outragée", un film bouleversant, sorti fin mars. Tourné par Michale Boganim dans la région de Tchernobyl où, pour la première fois et en dépit de nombreuses difficultés, la cinéaste a reçu l’autorisation de tourner dans la zone évacuée, "La Terre outragée" est un film inattendu.

    Rester et mourir, partir et mourir aussi


    Tchernobyl : La Terre outragée (extrait 1)

    Intimiste il n'a pas pour objet de faire le récit spectaculaire d’une catastrophe. Pourtant, le sacrifice héroïque des «liquidateurs»  et  le danger de l’énergie nucléaire sont bien présents. Le film les évoque en creux, par le destin d'une femme, Anya, veuve d'un pompier mort à Tchernobyl, dont on suit la "vie", dix ans après la castrophe. Un film en mode "avant-après", qui commence le 26 avril 1986 avec les images idyllique d'un bonheur tranquille :  un mariage, un enfant qui plante un pommier avec son père ... Paradis russe que vient soudain ruiner le cauchemar nucléaire, constamment hors-champ. La rumeur d’un incendie se répand : la réalité est bien sûr toute autre... Dix ans plus tard, la « zone » et le village abandonné de Pripiat sont devenus un lieu étrange où la nature a repris sauvagement ses droits. Un lieu sillonné par les cars de touristes du « Tchernobyl tour », dont Anya est guide touristique... Michale Boganim signe là une œuvre forte et surprenante, qui réussit à fait ressentir et se répondre deux maux invisibles: l'outrage de l’atome, poison réel des corps et de la terre nourricière, et la souffrance de l’exil, torture de l’âme.

    Bon anniversaire, Tchernobyl.

    Cathy Lafon

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    La Zone Tchernobyl Un webdoc de G. Herbaut et B...

  • Ma région et le développement durable : le hit parade des éco-initiatives

    La Semaine du développement durable s'est achevée le 7 avril dernier. A cette occasion, Maplanete.fr a sélectionné pour vous les trois meilleures initiatives durables 2012 du grand Sud-Ouest  (Poitou-Charente, Aquitaine et Midi-Pyrénées). Toutes les trois se concrétiseront à la rentrée de septembre 2012 et elles placent notre région à la pointe du développement durable. Ca fait plaisir.

    palmaresLe premier collège avec une cantine 100 % bio : c'est dans le Gers.  Tous les collèges du Gers proposeront 30 % de produits bio en 2013. Au collège Carnot, à Auch, c'est déjà demain : l'établissement proposera 100 % de nourriture bio à ses 600 demi-pensionnaires dès la rentrée 2012. Il sera le premier collège de France à passer au tout bio. Lire la suite... cliquer ICI

    palmaresLe premier lycée 100 % écolo de France : c'est en Gironde. A la rentrée 2012, le futur lycée "Kyoto" de Bègles, dans l'agglomération bordelaise, sera le premier lycée de France à énergie positive. Avec 20 300 m2 de bâtiments à la pointe des normes environnementales, pour accueillir 1 427 élèves, il produira plus d'énergie qu'il n'en consommera. Panneaux photovoltaïques, technologie solaire thermique, chaufferie au bois : l'électricité produite est revendue à ERDF à un tarif supérieur de celui d'achat par le lycée. Lire la suite... cliquer ICI

    palmaresLes premières Mia électriques disponibles en autopartage : c'est en Charente. Géré par la société Inéo, filiale de Suez, un service de location de 10 voitures électriques en autopartage, disponibles sur 5 bases 24 heures sur 24, entrera en activité à Angoulême, dès septembre 2012. L'abonnement reviendra à 10 € par mois pour un tarif de 6  € de l'heure. Lire la suite... cliquer ICI

    Cathy Lafon

  • Coup de coeur. La Rochelle, capitale de la "Yélomobilité"

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    Le vélo Yélo, à La Rochelle. Photo archives SO / Xavier Léoty

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    La vie de l'écolo se résume trop souvent à une tentative de survie désespérée dans un océan déchaîné de mauvaises nouvelles. Alors, un brin d'autosatisfaction,  ça ne peut pas faire de mal ! Le bonheur "vert" (ou jaune), c'est par La Rochelle qu'il nous arrive. Sacrée "capitale de la Yélomobilité" par le site France mobilité électrique (AVERE), la belle capitale de l'Aunis hisse notre région au top du développement durable, en matière de déplacements urbains.

    La Rochelle, Yélo paradis

    yelovoiture.jpgLa métropole de Charente-Maritime est en effet particulièrement exemplaire dans le domaine des transports urbains et des mobilités alternatives à la voiture. L'agglomération rochelaise a inventé tous les déplacements à la carte, avec Yélo, son réseau de transport public de l’agglomération, accessible avec une carte unique : la carte Yélo, qui donne accès aux bus, vélos, bateaux, yélomobiles électriques (ci-contre), parc relais, taxis, TER, covoiturage... Qui dit mieux ?

    La réussite historique de la ville qui voit la vie en jaune ne date pas d'hier

    mobilité,alternative à la voiture,bateau,bus,voiture électrique,véloOn l'oublie trop souvent, mais la journée sans voitures, c'est La Rochelle. En France, elle fut la première ville, le 9 septembre 1997, à réserver son centre-ville aux piétons, rollers, vélos, tandems, skate-boards… Vélos, voitures électriques, bus, navettes maritimes : voilà trente ans que La Rochelle, ville pionnière, explore toutes les formes de mobilité alternatives à la voiture. Toujours en pointe, Le 10 mai dernier, elle testait  des voitures sans chauffeurs : deux Cybus (ci-contre) véhicules sans chauffeur, circulaient en libre-service sur une voie publique rochelaise à titre expérimental. Une première mondiale.

    Pionnière de l'éco-mobilité depuis 30 ans

    mobilité,alternative à la voiture,bateau,bus,voiture électrique,véloCette innovation constante en matière d'éco-mobilité, La Rochelle la doit à Michel Crépeau. L'ancien maire de la "yélo-cité" était un véritable visionnaire de l'écologie, comme en témoigne Denis Leroy son ancien Directeur de cabinet, sur le site AVERE France. Denis Leroy a participé depuis 1997 à l’émergence des nouvelles mobilités sur le territoire rochelais et continue d'y contribuer en tant que Vice-président de la Communauté d’Agglomération de La Rochelle Chargé de la Mobilité, des Transports et des Véhicules électriques.

    Pour lire l'interview de Denis Leroy, qui fait le point sur les réussites de La Rochelle en matière d'éco-mobilité : cliquer ICI

    Cathy Lafon

    Photos : droits réservées Sud Ouest (Xavier Léoty, Dominique Jullian)

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