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sécheresse - Page 4

  • Fil vert. Climat : sécheresse historique aux Etats-Unis

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    Sécheresse aux Etats-Unis, juillet 2012  Photo AFP

    Comme tous les étés que connaît l'hémisphère nord depuis une dizaine d'années, les phénomènes météorologiques extrêmes s'amplifient, traduisant les effets des changements climatiques en cours sur la planète.

    japon inondations.jpgLes 6, 7 et 8 juillet derniers, la Russie a été victime d'inondations d'une ampleur jamais vue, suite à des pluies diluviennes qui ont causé la mort de plus d'une centaine de personnes. Le Japon a pris ensuite le relais des catastrophes naturelles climatiques, (photo AFP ci-contre) avec des inondations hors normes et de nombreuses coulées de boue qui touchent depuis plusieurs jours le sud-ouest du pays, à la suite de fortes pluies, et qui, le 16 juillet, avaient fait 28 morts et quatre disparus. Selon la préfecture de Fukuoka, plus de 4.300 habitations, 800 routes et 20 ponts ont été endommagés. Quelque 518 glissements de terrain ont été recensés, et plus de 2.700 personnes ont dû évacuer leurs habitations. De très fortes pluies sont également tombées à plusieurs centaines de kilomètres au nord-est, dans l'ancienne capitale impériale Kyoto, où les précipitations ont par moment dépassé 90mm (litres au mètre carré) par heure.

    Mais c'est peut-être l'Amérique du Nord, avec les Etats-Unis, qui devra payer cet été le plus lourd tribut au réchauffement climatique. 

    Selon l'Administration nationale océanique et atmosphérique des Etats-Unis (NOAA), le pays connaît en effet sa pire sécheresse depuis 1956, avec une canicule dont les météorologues ne voient pas la fin, et  55% du territoire touché par des températures élevées et par l'absence de précipitations. Les monstrueux incendies qui ont ravagé durant des semaines le Colorado en sont un des épiphénomènes.

    26 Etats en état de catastrophe naturelle, dont 14 touchés de façon "exceptionnelle"

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    Les 26 Etats en état de catastrophe naturelle, juillet 2012, carte gouvernement américain, DR

    sécheresse,incendie,inondationLe secrétaire américain à l'Agriculture Tom Vilsack (photo ci-contre) a proclamé la semaine dernière l'état de catastrophe naturelle dans plus de 1.000 comtés du pays affectés par la sécheresse et dans 26 Etats. Dans le Nebraska, où la majorité des terres cultivées sont irriguées, les autorités ont demandé lundi à 1.100 des 48.000 agriculteurs de l'Etat de ne plus pomper l'eau des cours d'eau et d'utiliser les puits à la place.

    "Une histoire d'horreur"

    La vague de sécheresse historique qui sévit actuellement dans le Midwest américain inquiète le monde agricole et alimente la crainte d'une perte considérable de récoltes qui entraînerait une baisse des exportations américaines et une hausse du prix des céréales sur le marché mondial. "Nous passons d'une situation de crise à une histoire d'horreur", estime l'agronome Tony Vyn, de l'université de Purdue, située dans l'Indiana. "J'observe un nombre croissant de champs qui ne produiront rien."

    Des répercussions mondiales

    La situation la plus critique concerne le marché du maïs, dominé par les Etats-Unis, qui en exportent plus de la moitié au niveau mondial. Selon le département américain de l'Agriculture, le pourcentage de plants de maïs qualifiés de "bons à excellents" a atteint lundi 31%, en recul de neuf points comparés aux taux observés la semaine dernière. La sécheresse et la canicule exceptionnelles qui règnent aux Etats-Unis auront donc une incidence mondiale sur les cours des prix des céréales, comme sur les stocks alimentaires. Le risque d'amplification des crises agricoles et alimentaires mondiales fait partie de la multiplication des "événements extrêmes" induits par le réchauffement climatique de la planète, qui pénalise encore plus les pays pauvres ou en voie de développement.

    Cathy Lafon

    LIRE AUSSI 

    Une sécheresse historique aux Etats-Unis, Le Monde, 19 juillet

    LE SITE INTERNET

    • Administration nationale océanique et atmosphérique des Etats-Unis (NOAA) : cliquer ICI
  • Sécheresse. Après le beau temps, que vienne enfin la pluie !

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    En Dordogne, les pêcheurs évitent les cours d'eau secondaires, où l'eau manque. En période de fraie, la vigilance est accrue. Photo Sud Ouest / Arnaud LOTH

    Les vacances d'avril sont enfin là et la plupart d'entre nous aspirent à pouvoir profiter de quelques jours de repos bien mérité, au soleil et au sec. Cette soif de beau temps bien compréhensible n'est pas sans culpabiliser l'écolo de base... Car près de huit nappes phréatique sur dix affichaient en France au 1er avril un niveau "inférieur à la normale", selon le relevé mensuel du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM). Ce qui était déjà le cas au 1er mars.

    25 % de précipitations en moins

    Si le mois d'avril nous semble plutôt frais et pluvieux, janvier, février et mars 2012 ont été marqués par une sécheresse hivernale remarquable qui a fait suite à un automne 2011 déjà très sec sur la quasi totalité du territoire, à l'exception de la région Provence-Alpes-Cote d'Azur : de septembre 2011 à mars 2012, les précipitations ont été inférieures de 25 % par rapport à la normale, selon Météo France.

    Pour le BRGM, au  1er avril, l'état de remplissage des nappes souterraines "se maintient très majoritairement sur des valeurs inférieures, voire très inférieures à la normale". Ce remplissage est qualifié de "très inférieur à la normale pour 30 % des points suivis" et "inférieur à la normale pour 59 %". Il est le résultat d'une pluviométrie très inférieure à la normale au cours de la période dite de recharge, c'est à dire de septembre à mars, avant que  la végétation ne repousse. Au-delà du déficit récurrent de précipitations depuis des mois, le BRGM précise aussi que "cette situation est le résultat de plusieurs années de déficit pluviométrique".

    Une grande partie du Sud-Ouest au régime sec

    "C'est le cas sur la plus grande partie du Bassin Parisien, sur le secteur du Rhône et dans le Sud-Ouest", souligne le BRGM, pour lequel, si elle n'est pas encore "catastrophique", la situation devient franchement "préoccupante". L'expression risque de tourner rapidement au doux euphémisme, car la dite-situation s'est dégradée par rapport au précédent état des lieux, qui indiquait qu'environ 80% des aquifères français affichaient au 1er mars un niveau de remplissage inférieur à la moyenne : au 1er avril, ce sont désormais 89 % des ressources souterraines en eau qui sont dans ce cas, sur le territoire métropolitain. Dans la région, les nappes alluviales de la Garonne aval sont touchée, de même que la Dordogne. Seule exception, le bassin Adour-Garonne, où les eaux de remplissage sont "proches de la normale".

    L'Europe a soif

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    En Espagne, la campagne se désespère. Comme ici en Aragon, où Fernando Regano, agriculteur à Sarinena, un village de la province aragonaise de Huesca, n'a pas vu une goutte de pluie depuis ocobre. Photo AFP

    En Europe, c'est du jamais vu. l'Espagne, le Portugal et le Royaume-Uni, où la situation n'a pas eu d'équivalent dans le dernier demi-siècle écoulé, sont aussi sévèrement touchés par la sécheresse. Londres a même envisagé des mesures de restriction d'eau, afin de pouvoir traverser cet été sans rupture d'alimentation en eau la période à haut risque des Jeux Olympiques, qui se traduit par un afflux massif de population et donc un accroissement des besoins en eau. Sur l'ensemble de la France, il faut remonter à 1989 pour voir un niveau de précipitation plus bas au cours de cette même période, avec un écart de 29 % par rapport à la moyenne.

    Le gouvernement a réuni le jeudi 12 avril un comité de suivi, pour prendre des mesures préventives, notamment pour l'agriculture. La plus grande vigilance est demandée aux Préfets, qui feront un point de situation dans un mois. La situation actuelle n'est pas forcément synonyme d'été catastrophique pour l'agriculture. Tout va dépendre du taux de précipitation des semaines à venir. Mais, même avec des pluies abondantes, les réserves d'eau ne se referont pas à hauteur des besoins : la végétation qui pousse absorbe la plus grande partie du précieux liquide qui tombe du ciel. On s'achemine à coup presque sûr vers une pénurie d'eau cet été. Ce qui reposera une fois de plus la question des méthodes d'irrigation de l'agriculture, en France et en Europe.

    Dans un contexte global de réchauffement climatique, parvenir à mieux gérer la ressource en eau en l'économisant et en la partageant, est un objectif d'une actualité toujours plus brûlante.

    Cathy Lafon

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  • Londres 2012 : des Jeux olympiques au régime sec

    sécheresse,prévention,économie d'eau

    La sécheresse dans le sud-est de l'Angleterre : les réservoirs d'eau sont au plus bas. Photo AFP

    "Un oranger sous le ciel irlandais, on ne le verra jamais... ".

    En est-on si sûr ? Oubliée par la pluie depuis deux ans, l'Angleterre, proche voisine de l'Irlande, n'est pas encore l'Andalousie, mais elle vit un bien étrange hiver, avec une sécheresse historique à faire mentir les paroles de la jolie chanson d'amour de Bourvil, "La Ballade irlandaise".

    Burberry : du trench au maillot de bain

    Les top models qui présentaient à Londres, le 20 février dernier, la collection automne-hiver 2013 des célèbres imperméables Burberry, en ont été réduits à défiler, parapluie en main, sous une pluie artificielle, pendant qu'un sommet d’urgence réunissait les représentants des compagnies des eaux, de l’Agence de l’environnement et des ministères concernés. Du jamais vu en cette période de l'année. Il est vrai que 2011 a été pour l’Angleterre, la plus sèche de ces 90 dernières années et que la météo hivernale n’a pas permis de recharger les nappes phréatiques : les précipitations sont restées inférieures d’un tiers à la moyenne, pendant cette période. Le Kent, jardin de l'Angleterre, ne verdoie plus : l’un de ses principaux réservoirs d’eau n’est plein qu’à 41% et certaines rivières et niveaux d'eau sont désormais plus bas que durant la sécheresse de l'été 1976. D'où la décision du ministère de l’Agriculture et de l’Environnement britannique de déclarer officiellement l’état de sécheresse dans le sud-est de l’Angleterre et d'exhorter leurs compatriotes à économiser l'eau.

    Un parfum d'oranger sur les roses anglaises

    A la rubrique "économies d'eau", les idées ne manquent pas. Les services municipaux ont été amenés à limiter l'utilisation de l'eau pour plus de 15 millions de personnes et on voit surgir toutes sortes de recommandations, parfois insolites, humour anglais oblige.  Le Journal de l'Environnement en dresse un hit parade : inviter un (ou une) ami(e) à partager son bain, éviter de faire trop souvent le ménage ou bien planter uniquement des espèces méditerranéennes dans son jardin... Et convertir les roseraies du Kent en oliveraies ou orangeraies, quitte à voir un jour la fleur d'oranger remplacer la rose du maillot des rugbymen du XV anglais ? Quant à Ken Livingstone, l’ancien maire de Londres, il propose de ne pas tirer la chasse d’eau chaque fois que l’on passe aux toilettes, pratique bien connue de tous les foyers écolos. Plus classique : couper l'eau pendant qu'on se lave les dents, faire la chasse aux fuites et limiter les douches. Une entreprise a d'ailleurs pris l'initiative d'envoyer à ses abonnés des sabliers étanches, afin que les douches ne durent pas plus de quatre minutes. Une minute en moins permet d'économiser 9 litres d'eau, alors qu'un Britannique consomme en moyenne 150 litres par jour. Il est en outre désormais interdit aux résidants d'utiliser des arroseurs ou des tuyaux d'arrosage à Londres, dans le Kent ainsi que dans les zones environnantes. On ne badine vraiment plus avec l'eau, ressource naturelle dont la protection est désormais classée par les Britanniques cause majeure pour les années à venir : les contrevenants sont menacés d'une amende qui pourrait atteindre les 1 745 $.

    Londres 2012 :  du pain sec et des jeux ?

    sécheresse,prévention,économie d'eauDes opérateurs d'eau voudraient dores et déjà étendre ces restrictions aux autorités locales et aux entreprises, pour tout usage d'eau superflu. Tel n'est pas encore le cas, mais cela pourrait venir rapidement à l'ordre du jour : dans cinq mois, les Jeux olympiques d'été doivent s'ouvrir à Londres. Il n'est pas souhaitable que la sécheresse, invitée imprévue sur le sol anglais, puisse occasionner des coupures d’eau au cours de l’été et compromettre ainsi la pleine réussite de festivités sportives, où plusieurs millions de visiteurs vont considérablement accroître les besoins en eau.

    Cathy Lafon

    PLUS D'INFOS :

    Visionner la vidéo de l'AFP : La sécheresse gagne l'est de l'Angleterre.

    L'Angleterre touchée par la sécheresse en plein automne : cliquer ICI.

    Le site de l'Agence de l'environnement britannique : cliquer ICI.