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  • Aéroport de Notre-Dame-des-Landes: l'expertise officielle de la discorde

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    Manifestation contre le projet de Notre-Dame-des-Landes, le 27 février 2016. Archives AFP

    Il n'y a pas que les écolos et les collectifs d'associations d'élus et de citoyens (ACIPA et CéDEPA) qui bataillent contre le projet du futur aéroport contesté de Notre-Dame-des-Landes, au nord de Nantes, confié au groupe de BTP Vinci, le propriétaire majoritaire de l'actuel aéroport de Nantes-Atlantique. Les charges se multiplient et viennent de tous les côtés.

    Fin mars, les syndicalistes CGT de Vinci ont attaqué le montage financier de la construction du nouvel équipement aéroportuaire. Ils reprochent notamment au partenariat-public-privé d'alimenter des profits privés par de l'argent public et mettent, en outre, sérieusement en doute la rentabilité future d'un tel ouvrage.

    L'alternative privilégiée par les syndicalistes, la rénovation de la plate-forme existante, rejoint l'une des deux options préconisées par un nouveau rapport officiel d'experts rendu ce mardi à la ministre de l'Ecologie, qui juge que le projet est "surdimensionné", sur "un site qui présente des qualités et des difficultés".

    Résultat : un nouveau bras de fer entre Ségolène Royal et le premier ministre qui, tels deux critiques littéraires enflammés, ne font pas du tout la même lecture de l'étude... Manuel Valls estime que le rapport "valide" en l'état le transfert de l'aéroport nantais et la ministre de l'Ecologie qu'il faut arrêter les frais, cesser immédiatement les expulsions et recalibrer le projet. Quitte à prendre de nouveaux retards dans les travaux.

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  • Notre-Dame-des-Landes : grosse mobilisation ce samedi contre le projet d'aéroport

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    Manifestations contre le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes en 2012. Photo archives AFP  

    La COP21, le sommet international sur le climat, c'est bel et bien fini.  Certes, l'accord sur le climat signé à Paris le 11 décembre est plutôt un bon accord, à condition qu'on lui donne les moyens de se concrétiser. Mais à peine trois semaines plus tard, la presse française s'extasie sur la reprise des ventes d'automobiles aux Etats-Unis, alors qu'on sait que pour sauver le climat, il faut réduire d'urgence les émissions de CO2 et de gaz à effet de serre...

    Quant à Notre-Dame-des-Landes, c'est reparti pour un tour. Manuel Valls, le premier ministre, a promis en novembre dernier, le démarrage du chantier du futur aéroport à quinze kilomètres au nord de l'agglomération nantaise, alors que l'utilité de l'infrastructure est plus que jamais contesté par les élus locaux les écologistes et que le transport aérien est, en outre, de loin, le mode de déplacement le plus polluant. Fraîchement élu à la tête de la région Pays de la Loire, Bruno Retailleau (LR), lui, exhorte klÉtat à agir pour expulser les zadistes, quitte à user de la force...

    Alors, en ce début d'année, la tension monte à nouveau à Nantes et ce samedi, les anti-Notre-Dame-des-Landes reprennent du service à Nantes, à Bordeaux et partout en France.

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  • Notre-Dame-des-Landes : un nouvel aéroport pas vraiment indispensable...

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    Au vu du nombre d'aéroports qui émaillent déjà le territoire français, un nouveau projet comme celui de Notre-Dame-des-Landes ne paraît pas d'une utilité incontournable... Photo AFP

    C'est France info qui a levé le lièvre le jeudi 6 novembre dernier, en décodant une déclaration de Jean-Vincent Placé au sujet du nombre d'aéroports en France et de leur rentabilité. Interrogé par les journalistes sur l'opportunité du nouvel aéroport de Notre-Dame-des-Landes, objet de polémique entre les écologistes et le gouvernement, le sénateur écologiste a en effet déclaré : "Il y a déjà un aéroport à Nantes, comme y'en a à Angers, comme y'en a à Rennes, à la Rochelle... enfin c'est absurde, il y a déjà 144 aéroports dans ce pays !",  sous-entendant que c'était déjà bien suffisant. Il a également ajouté : les aéroports français "c'est zéro, ça ne produit rien".

    placé.jpgLa France possède 170 aéroports commerciaux et non 144

    La radio a fait son travail de journaliste et a voulu savoir si Jean-Vincent Placé exagérait ou s'il disait vrai. Comme toujours chez les élus, il y a du vrai et du faux dans l'affirmation péremptoire du sénateur EELV. En l'occurrence, si l'on suit la logique de son raisonnement, il y aurait davantage de vrai que de faux. Premier point : il est difficile de s'y retrouver dans le décompte des aéroports français. France info relève en effet que l'Inspection du travail en dénombre pas moins de 475 dans l'Hexagone.  Mais qu'il s'agit là du nombre total d'aérodromes, dont la plupart n'accueille pas de passagers ou de fret. Si l'on compte uniquement les aéroports commerciaux  visés par Jean-Vincent Placé (photo AFP ci-dessus), l'Union des aéroports français dont les membres concentrent 99% du trafic, en dénombre environ 170.  Soit une trentaine de plus par rapport aux chiffres donnés par le sénateur écologiste. En voulant dire qu'il y avait trop d'aéroports, non seulement Jean-Vincent Placé n'a pas exagéré, mais il en a oublié... 
     
    La France est le pays qui compte le plus d'aéroports par habitants en Europe
     
    bruno le roux.jpgLà où Jean-Vincent Placé a parfaitement  raison, c'est que la France compte déjà beaucoup d'aéroports, avec un aéroport pour 358.000 habitants, soit trois fois plus qu'au Royaume-Uni, six fois plus qu'en Italie et douze fois plus qu'en Allemagne, d'après un rapport que vient de remettre le député socialiste Bruno Le Roux à Manuel Valls. La seule région Normandie compte par exemple cinq aéroports dont trois dans un rayon de 50 km...
     
    17 aéroports parisiens et régionaux font des bénéfices, 127 sont en déficit chronique
     
    Enfin si Jean-Vincent Placé exagère quand il affirme que les aéroports français sur le plan économique, "c'est zéro, ça ne produit rien", il n'a pas non plus tout-à-fait tort. Car, comme le souligne France info, "il faut faire la différence entre les 17 grands aéroports parisiens et régionaux, ceux qui accueillent plus d'un million de passagers par an, et les petits aéroports locaux." Les premiers, dont celui de Nantes, font des bénéfices. D'après le rapport de Bruno Le Roux, leur contribution économique s'élève à 20 milliards d'euros et ils représentent 149.000 emplois. Les autres en revanche, sont en déficit chronique faute de passagers et ne survivent que grâce aux subventions publiques. Autrement dit, grâce à l'argent du contribuable. "Dans plusieurs cas, les subventions d'exploitation ont représenté chaque année montants supérieurs à 100€ par passager en moyenne entre 2000 et 2006", notait déjà la Cour des comptes en 2008.
     
    Traquer le faux du vrai des déclarations de Jean-Vincent Placé, aura finalement surtout eu le mérite de faire sortir de l'ombre les chiffres du transport aérien français qui tendent à abonder le point de vue des "anti Notre-Dame-des-Landes" : selon les chiffres et les rapports officiels, la France est plutôt sur-équipée en matière d'aéroports. A méditer.
     
    Et merci à France info !