Manifestations contre le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes en 2012. Photo archives AFP  

La COP21, le sommet international sur le climat, c'est bel et bien fini.  Certes, l'accord sur le climat signé à Paris le 11 décembre est plutôt un bon accord, à condition qu'on lui donne les moyens de se concrétiser. Mais à peine trois semaines plus tard, la presse française s'extasie sur la reprise des ventes d'automobiles aux Etats-Unis, alors qu'on sait que pour sauver le climat, il faut réduire d'urgence les émissions de CO2 et de gaz à effet de serre...

Quant à Notre-Dame-des-Landes, c'est reparti pour un tour. Manuel Valls, le premier ministre, a promis en novembre dernier, le démarrage du chantier du futur aéroport à quinze kilomètres au nord de l'agglomération nantaise, alors que l'utilité de l'infrastructure est plus que jamais contesté par les élus locaux les écologistes et que le transport aérien est, en outre, de loin, le mode de déplacement le plus polluant. Fraîchement élu à la tête de la région Pays de la Loire, Bruno Retailleau (LR), lui, exhorte klÉtat à agir pour expulser les zadistes, quitte à user de la force...

Alors, en ce début d'année, la tension monte à nouveau à Nantes et ce samedi, les anti-Notre-Dame-des-Landes reprennent du service à Nantes, à Bordeaux et partout en France.

Vinci – Aéroport du grand ouest (AGO) a relancé la procédure d'expropriation contre les occupants de la « zone à défendre », la ZA, de Notre-Dame-des-Landes. Une audience est prévue le 13 Janvier qui pourrait aboutir à d'éventuels arrêtés d'expulsion de zadistes. Aussi l'Acipa, l'Association citoyenne intercommunale des populations concernées appelle-t-elle à une mobilisation pacifiste ce samedi 9 janvier, pour encercler Nantes en occupant les boulevards périphériques au nord et au sud de la ville.  Le rassemblement avait été prévu le 10 décembre dernier et reporté, COP21 et état d'urgence obligent.

A Bordeaux aussi

En Gironde les opposants à ce grand projet qu'ils qualifient d'"inutile", s'associent localement à la mobilisation nantaise. Ils invitent cyclistes et marcheurs écolos à se joindre à une grande Vélorution, place Fernand Lafargue à Bordeaux, à 14h30, pour partir en déambulation dans les rues jusqu'à la place de la Victoire, où l'arrivée est prévue vers 15h30. Une manifestation 100% festive et zéro carbone, pour demander à l'Etat d'abandonner définitivement le projet et de renoncer à toutes procédure d'expulsion des zadistes du site, jusqu'à ce que tous les recours soient menés à leur fin.

"Ayons le courage d'en sortir par le haut". Nicolas Hulot

En marge de la COP21, Nicolas Hulot avait appelé l'Etat à renoncer au projet d'aéroport et à sortir par le haut d'une situation hautement conflictuelle et plutôt bloquée. "L'Etat peut et doit faire un geste à NDDL. Le Président de la République et le Premier ministre ont les cartes en mains. Ils peuvent décider, d’une simple phrase, d’apaiser les tensions en confirmant que les travaux ne commenceront pas tant que tous les recours – y compris les procédures d’appel – ne seront pas épuisés. Ils peuvent aussi décider, de faire de l’étude des alternatives au projet de nouvel aéroport un symbole de la cohérence pour la COP21 et la démocratie environnementale", écrivait le patron de la Fondaiton Hulot, dans une tribune publiée sur le site internet de Mediapart, le 6 novembre 2015.

Le gouvernement a choisi de réaffirmer sa volonté de mener à bien ce projet, quitte à expulser les opposants. Quant à la ministre de l'Ecologie, Ségolène Royal, plutôt hostile sur le fond au projet, elle botte en touche en proposant que l'on fasse appel à une nouvelle expertise indépendante. Un autre rassemblement est prévu dores et déjà prévu le 16 janvier 2016, en soutien aux Zadistes de NDDL.

Cathy Lafon

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