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livre - Page 16

  • "Le règne du vivant" : le roman qui peut vous sauver la vie, signé Alice Ferney

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    Un bateau des écologistes de Sea Shepherd percute un baleinier japonais dans les eaux de l’Antarctique, le  25 février 2013 Photo archives AFP

    Attention : ce petit livre peut vous sauver la vie et, peut-être, aussi, celle de la planète...

    Dans "Le règne du vivant", l'écriture précise, sensible mais dénuée de toute sensiblerie de la romancière Alice Ferney, devient celle d'un journaliste-cameraman norvégien, Gérald Asmussen, embarqué à bord de l'Arrowhead pour une campagne en Antarctique, aux côtés de Magnus Wallace, opposant écolo actif et charismatique à la pêche illégale en zone protégée et d'une poignée de militants.

    livre,critique,roman,pêche,chasse baleine,requin,illégale,lutteUne fiction bien réelle

    Le dernier livre de la romancière française, véritable plaidoyer écologique, est construit comme un témoignage-fiction, dans lequel toute ressemblance avec les actions des militants de l'ONG Greenpeace et toute ressemblance avec un personnage existant réellement, Paul Watson (photo ci-dessus),63 ans, fondateur de l'ONG écolo activiste  Sea Shepherd, dont l'emblème est un drapeau de pirate, ne sont absolument pas fortuites.  En effet, comme le héros qui fascine le personnage principal du roman, Asmussen, Paul Watson s'est mis à dos un pays - dans la vraie vie le Costa Rica-  suite à une opération menée en 2002 dans les eaux guatémaltèques contre le braconnage des requins, espèce menacée et protégée. Et comme Paul Watson et les militants activistes de Greenpeace, Magnus Wallace lutte avec des moyens dérisoires mais un courage et un sens de la communication exceptionnels contre le pillage illégal organisé des richesses de la mer et le massacre de la faune. Et, alors qu'il défend le droit, au péril de sa vie.

    livre,critique,roman,pêche,chasse baleine,requin,illégale,lutteLa cruauté imbécile des hommes

    Ce pirate de l'écologie traque les bandits qui pêchent illégalement les espèces en danger d'extinction, théoriquement protégées par les lois internationales des hommes, comme les baleines et les requins. Dans toutes les mers du globe et jusque dans les réserves naturelles, où ses bateaux s'interposent. Le cameraman embarqué avec lui filme et découvre -et nous avec- que la pêche illégale, c'est aussi la cruauté imbécile des hommes qui harponnent les requins pour couper leurs précieux ailerons, avant de les rejeter ensuite à la mer, toujours vivants, où ils coulent à pic et se noient, pitoyables troncs sanglants, désormais incapables de nager. Ou ces baleines, que l'on continue de massacrer dans leur sanctuaires du sud de la Terre, (20.000 ont été massacrées en 20 ans), et que l'on dépèce sur le pont des bateaux-usines, souvent encore vivantes...


    Antarctique: Sea Shepherd au contact des... par leparisienAFP

    Tuerie annoncée

    Tout est question d'échelle: aujourd'hui, la chasse à la baleine n'est plus une activité dangereuse pour l'homme et artisanale, mais une tuerie annoncée. Grâce aux satellites, bien à l'abri sur leurs bateaux-usines, les pêcheurs du XXIème siècle suivent les baleines et gagnent à tous les coups. Car si la chasse à la baleine est interdite, elle est permise par la Commission baleinière internationale, pour certains quotas à caractère "scientifique".  Alibi commode pour continuer une activité illégale au nom de la science. Comme si l'on ne savait pas aujourd'hui tout sur le cétacé... et avant tout qu'il faut le protéger, afin qu'il ne soit définitivement rayé des profondeurs des océans.

    livre,critique,roman,pêche,chasse baleine,requin,illégale,lutteQuestion de vie et de mort

    Les questions pleuvent sous la plume d'Asmussen : pourquoi faut-il légiférer pour créer un droit des animaux, pourquoi leur disparition serait-elle synonyme de mort pour la planète et les êtres humains, comment alerter les gens ? "Nous faisons éclater ces bombes : le spectacle des braconnages en mer. Réveillerons-nous les défenseurs ? Il le faut. Sans quoi la Terre sera bientôt vide. Humains et non-humains auront disparu. Car leurs sorts sont liés. Voilà ce que nous répétons à un système qui s'est emballé et fonce dans les dangers qu'il a programmés.", réfléchit le caméraman.  C'est une question de vie et de mort pour l'humanité aussi : telle est la justification des images violentes et insoutenables qu'il filme.

    Améliorer la vie des hommes sur Terre, en protégeant le vivant sous toutes ses formes

    Nous vivons à l'ère de l'anthropocène. Cela signifie que pour la première fois dans l'histoire de la Terre, l'homme, c'est le patron ultime. Il a les moyens par son action de modifier le climat, de faire disparaître des pans entiers de la biodiversité et encore de provoquer des pollutions majeures et sur des millénaires. Mais le haut niveau de technicité auquel il est arrivé lui donne aussi une responsabilité immense.... et tous les moyens de faire l'inverse : améliorer la vie des humains sur Terre, en protégeant le vivant sous toutes ses formes. Tel est le message d'Alice Ferney qui, en célébrant la beauté souveraine du monde marin et en rendant hommage à la dissidence nécessaire face au crime et au cynisme organisé, questionne le devenir de "cette Terre que nous empruntons à nos enfants". Dans quel état allons-nous la laisser? Pourront-ils y vivre encore, et comment ?

    Oui, ce petit roman qui veut alerter le monde peut le sauver, comme le font les images d'Asmussen qui filment l'action de Wallace, et dans la vraie vie, celles qui montrent les bateaux de Greenpeace ou ceux de Seapherd arraisonnant les bateaux des "criminels de pêche".  Pour que le règne de l'homme ne soit pas la fin du règne du vivant. Et vous savez quoi  ? Si Wallace meurt dans le roman, dans la vraie vie, Watson, lui, est bien vivant : tout espoir n'est donc pas perdu.

    Cathy Lafon 

    A SAVOIR

    • Pour échapper à un mandat d'arrêt international relayé par Interpol, Paul Watson de Sea Sepherd a choisi la France comme terre d'asile où il séjourne actuellement et où il entend continuer à oeuvrer pour la protection des océans.
    • Contraint en avril dernier par une décision de la Cour internationale de justice (CIJ) d'arrêter la chasse à la baleine dans l'océan Antarctique, cette année, après bien des tractations, le Japon a annoncé le 18 septembre qu'il enverrait ses bateaux en Antarctique pour conduire des recherches non létales sur les cétacés  et qu'il ne tuera pas de baleines. Info ou intox ? A suivre...
    • Selon une étude récente du WWWF, l'action de l'homme a entraîné la disparition, en 40 ans, de plus de la moitié des animaux sauvages de la planète.
    • Si nous vivions tous comme les Qataris, il faudrait 4,8 planètes. 3,9 si nous étions tous Américains, et 1,4 si nous étions tous Sud-Africains.
  • Développement durable : un livre pour savoir comment et pourquoi consommer écologique

     critique,livre,bonnes pratiques

    Choisir de s'alimenter bio, c'est bon pour le développement durable, pour la planète et pour notre santé. Photo archives "Sud Ouest" Emilie Drouinaud

     coeur.jpg"Consommez écologique, faits et gestes", de Mathieu Combe, publié aux éditions le Sang de la Terre, sera dans toutes les bonnes librairies à partir du 8 avril. Profitez-en : c'est le livre idéal pour aborder la Semaine du développement durable qui a pour thème "Consommer autrement,oui, mais comment ?",  avec sérénité et efficacité.
     
    couv consommez écolog.gifD'accord, d'accord, le développement durable, c'est primordial pour l'avenir de la planète. Médias et publicités nous en rebattent les oreilles à longueur d'année. Et nous voulons tous bien faire et consommer différemment. Mais comment tirer le bon grain de l'ivraie, faire la part du vrai et du faux, ne pas succomber aux sirène du "greenwashing", analyser et comprendre les grandes problématiques environnementales et adopter les vraies bonnes pratiques ?
     
    Mort aux idées reçues !
     
    En faisant référence à de nombreuses études scientifiques reconnues, ce bouquin ultra pratique fait le point sur les problèmes environnementaux majeurs, du réchauffement climatique aux réalités de l'impact de notre mode de vie sur la planète, concrétisé par notre empreinte écologique. Il apporte ensuite des solutions simples à appliquer au quotidien au-delà des éco-gestes basiques et des guides pratiques habituels. En remettant aussi à leur place les bonnes résolutions bien consensuelles  : il faut s'y faire, couper l'eau en se brossant les dents ne suffira pas pour "sauver" la planète !
     
    Trois objectifs
     
    Très pédagogique, Matthieu Combe a choisi de prendre le problème du développement durable sous l'angle de trois objectifs simples : être maître de son alimentation, chasser la pollution et devenir un guide de la fameuse transition énergétique. Tous les sujets du développement durable sont ainsi abordés, de la surconsommation aux économies d'énergie, en passant par le bio, le commerce équitable, l'élevage, la pollution, les textiles et l'habillement, les cosmétiques, les produits d'entretien, l'électricité "verte"...
     
    Les bons effets ibio produits conso pommes.jpgmmédiats de nos bons gestes

    L'auteur passe en revue les questions que tout un chacun se pose avec les réponses bateaux qu'il bat en brèche comme les mauvaises idées toutes faites. Mais il fournit aussi les bons plans et les bons exemples, sans jamais perdre de vue que l'important, finalement, c'est que chaque "bon geste" produit immédiatement un effet positif sur les problématiques environnementales de la planète. Exemple : si je m'alimente local, de saison, bio et équitable en privilégiant les circuits courts, si je diminue ma consommation de viande et de poisson, si je privilégie constamment l'eau du robinet aux eaux en bouteilles, l'élevage ne sera plus une industrie ultra-polluante, les poissons ne seront plus menacés de disparition, l'eau sera de bonne qualité et le travail des agriculteurs gagnera en qualité.

    VERNIS A ONGLE.jpgEt la santé !

    Autre exemple : si je limite mon exposition et celles de mes enfants aux phtalates et aux perturbateurs endocriniens, si je choisis bien mes cosmétiques et mes produits d'entretien, si je m'habille écolo, avec des textiles sains et écologiques, si j'arrête de fumer et ne jette plus mes mégots au pied des arbres et si je fais attention à ne pas jeter mes poches plastique par terre, je chasse la pollution des océans, de mon domicile et de la nature et j'améliore ma santé et celle de ceux qui me sont chers.

    énergies vertes.pngLes trucs pour devenir un acteur de la transition énergétique

    Enfin, Mathieu Combe nous donne les trucs pour que nous puissions nous assurer du bon recyclage de nos déchets, en comprenant pourquoi il faut éviter le suréquipement et acheter des voitures moins polluantes ou adopter le covoiturage en attendant les véhicules sans émission de particules... Et voilà qui nous conduit à faire les choix qui vont faire de nous de vrais guides de la transition énergétique. Préférer un opérateur d'électricité "verte", comme Enercoop, nous permet de contribuer directement au développement des énergies renouvelables en sortant progressivement du nucléaire.
     
    Vous l'avez compris, "Consommez écologique" est un livre vitaminé et positif, qui se veut aussi moteur de réflexion : un mode de vie "durable" n'est pas écrit dans le marbre. Il se construit et s'améliore au quotidien, sans que notre confort de vie ne perde en qualité, bien au contraire. L'écologie n'est pas un sacrifice, mais une attitude gourmande de vie, pleine de plaisirs, agréable et facile à adopter. Et surtout,  moins coûteuse pour notre portefeuille et la planète que celle à laquelle nous prépare notre société de surconsommation...

    Cathy Lafon

    PLUS D'INFO

    LIRE AUSSI

    • Les articles de Ma Planète sur le développement durable: cliquer ICI
  • L'océan sous haute surveillance: un bilan de la qualité environnementale et sanitaire

    mer baie de la somme.jpg

    La mer, dans la Baie de la Somme. Photo DR

    coeur.jpg"L’océan sous haute surveillance, Qualité environnementale et sanitaire", un livre de Michel Marchand, dresse un bilan de l’état et l’évolution de la qualité environnementale et sanitaire du milieu marin en ce début de XXIe siècle.

    La surveillance de la qualité du milieu marin a commencé il y a juste un siècle, pour contrôler la salubrité bactérienne des coquillages consommés vivants. À partir des années 1970, la qualité chimique s’y ajoute. Dix ans plus tard, un réseau d’observation du phytoplancton toxique et des toxines associées est mis en place. La surveillance du milieu marin est alors axée sur un contrôle sanitaire des coquillages et un suivi environnemental à caractère patrimonial. En 2000, l’adoption de la Directive cadre sur l’Eau modifie considérablement le concept de surveillance. Des critères écologiques et chimiques définissent le bon état ou non des eaux. En 2008, la Directive cadre Stratégie pour le milieu marin étend la veille à l’ensemble des mers européennes. D’autres paramètres sont pris en compte pour évaluer les changements liés à l’évolution du climat et aux effets de la perte de biodiversité marine.  

    couv mer.jpgLa mer, un écosystème utile

    La mer n’est plus vue comme un simple milieu d’usage, c’est aussi un système qui rend des services écologiques et qu’il convient de préserver dans sa globalité. L’Ifremer est chargé de développer des réseaux de surveillance environnementale et sanitaire des eaux littorales.  Un système d’information unique (Quadrige) assure le stockage des données, leur gestion et leur valorisation. Ce dispositif permet de mesurer l’état et l’évolution de la qualité environnementale et sanitaire des eaux littorales en ce début de XXIe siècle.

    Ce livre, très documenté, s’adresse aux décideurs des collectivités territoriales, des administrations et des agences d’environnement. Mais il passionnera aussi tous les citoyens soucieux de leur cadre de vie et de leur santé. Et de l'avenir de la planète.

    Cathy Lafon

    LE LIVRE

    • "L’océan sous haute surveillance, Qualité environnementale et sanitaire",  Michel Marchand, éditions Quae, Cirad, Ifremer, 30 €.