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  • Climat : 2014, année la plus chaude jamais enregistrée

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    A Bordeaux, il faisait 24°C le 18 octobre 2014. Pas mal pour une mi-octobre ! Les Bordelais ont profité du miroir d'eau pour se rafraichir... Photo archives "Sud Ouest" / Quentin Salinier

    On s'en doutait depuis l'automne dernier où l'Organisation météorologique mondiale (OMM) l'avait affirmé dès novembre. 2014 est bel et bien l'année la plus chaude jamais enregistrée en France et sur la planète depuis le début des relevés des températures, en 1880.

    réchauffement climatique lutte,émisions gaz à effet de serre,ges,prévention,température,moyenne,noaa,nasa,météo,chiffres+0,69°C sur la planète

    Selon les relevés de deux des trois principaux organismes scientifiques qui mesurent les températures terrestres, l'Agence américaine océanique et atmosphérique (NOAA) et la Nasa (infographie ci-contre), la température de l'année écoulée été supérieure de + 0,69°c à la moyenne du XXème siècle sur le globe.  Très précisément, de +1°C à la surface des terres -  soit la quatrième plus élevée depuis 1880 - et de + 0,57°C pour les océans, ce qui en fait la plus élevée de toutes les années jamais enregistrées. Une moyenne qui surpasse de 0,04°c les précédents records de 2005 et 2010.

    +1,2°C en France

    Même topo à peu de choses près en France où décembre a également dépassé la moyenne, avec un début de mois très doux et un refroidissement des derniers jours largement insuffisant pour modifier la tendance. La température moyenne annuelle en 2014 dépasse de plus de 1,2 °C la normale. Soit 13,8 °C au lieu de 12,6 °C (la moyenne calculée sur une période de trente ans allant de 1981 à 2010). Les précédents records étaient survenus en 2011 (+ 1,1 °C) et 2003 (+ 1 °C). Autre particularité de 2014 : la quasi-totalité des mois de l'année ont présenté des températures supérieures à la normale… sauf l'été. Pas de chance.

    réchauffement climatique lutte,émisions gaz à effet de serre,ges,prévention,température,moyenne,noaa,nasa,météo,chiffresLes calottes glaciaires sens dessus dessous

    L'étendue moyenne des glaces dans l'océan Arctique a été de 28,4 millions de km2 en 2014, la sixième plus petite superficie annuelle mesurée depuis 36 ans. En revanche l'étendue des glaces dans l'Antarctique a été un record en 2014 pour la deuxième année consécutive, avec 33,8 millions de km2.

    Une accélération inquiétante

    Autre enseignement, la plus grande partie de ce réchauffement s'est produite au cours des trois dernières décennies et les dix années les plus chaudes ont été enregistrées depuis 2000 à l'exception de 1998, ce qui révèle une accélération inquiétante du phénomène. Les scientifiques de la NOAA notent ausssi que les  températures record se sont produites en l'absence du courant chaud du Pacifique El Niño. Ce courant apparaît tous les cinq à sept ans en moyenne et exerce une forte influence sur le climat du globe.

    Les émissions de gaz à effet de serre humaines responsables

    réchauffement climatique lutte,émisions gaz à effet de serre,ges,prévention,température,moyenne,noaa,nasa,météo,chiffresCela ne surprendra personne, les deux agences et les scientifiques du monde entier ont souligné, en présentant ce bilan inquiétant, que l'accroissement des émissions de gaz à effets de serre résultant des activités humaines était le premier responsable de ce phénomène. "Alors que la température moyenne sur une année peut être influencée par des conditions météorologiques extrêmes, les tendances au réchauffement sur le long terme sont attribuables aux facteurs contribuant au changement climatique actuellement dominés par les émissions de gaz à effets de serre humaines", a ainsi affirmé Gavin Schmidt, directeur de l'Institut Goddard de la Nasa pour les études spatiales.

    Le Giec lanceur d'alerte

    réchauffement climatique lutte,émisions gaz à effet de serre,ges,prévention,température,moyenne,noaa,nasa,météo,chiffresDans son dernier rapport publié en avril 2014, le Groupe intergouvernemental d'experts sur le climat (Giec) estimait que sans un changement majeur et rapide dans la production énergétique mondiale, très dépendante du charbon et du pétrole, la hausse du thermomètre de la planète sera de +3,7 à +4,8°C à l'horizon 2100. Un changement climatique qui pourrait avoir des conséquences désastreuses, dont la montée importante du niveau des océans avec la fonte accélérée des glaces arctiques, la multiplication d'intempéries catastrophiques, la disparition d'espèces animales avec la perte de leur habitat et davantage de conflits.

    Sur la ligne rouge

    Décembre 2014 aura donc été le 358ème mois d'affilée affichant un mercure supérieur à la moyenne du XXème siècle. Selon le Giec, il reste peu de temps pour agir afin de limiter la hausse des températures de la planète à 2°C d'ici la fin de ce siècle par rapport aux niveaux de l'ère pré-industrielle, afin que le changement climatique reste supportable pour l'humanité. Tel est le défi que doit relever la communauté internationale à Paris, à la fin de l'année, à la prochaine conférence internationale sur le climat organisée par l'ONU, la COP21.

    Cathy Lafon

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  • Climat : accord historique entre la Chine et les Etats-Unis

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    Les présidents américain Barack Obama et chinois Xi Jinping lors d'une conférence de presse le 12 novembre 2014 à Pékin. Photo AFP

    Et si moins de gaz à effet de serre et de pollution devenait une réelle option pour la planète ? Les Etats-Unis et la Chine ont annoncé le 12 novembre leur intention de mener conjointement un projet sans précédent de réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre (GES). 

    La mesure phare d'une série d'accords commerciaux entre les deux pays, annoncés après une rencontre fructueuse entre Barack Obama et Xi Jinping à Pékin, un premier face-à-face depuis plus d'un an, relance l'espoir pour stabiliser le réchauffement climatique à +2°C d'ici à 2100.

    Des objectifs chiffrés

    réchauffement climatique,etats-unis,chine,accord,ges,réductionCes engagements sur le climat sont le résultat de plusieurs mois de discussions tenues secrètes entre les deux pays, ont indiqué des responsables américains qui y voient le moyen de donner un "élan" aux négociations en faveur d'un nouvel accord international sur le climat qui pourrait entrer en vigueur en 2020. Pour la première fois, la Chine s'engage dans des objectifs de réduction des GES et entend atteindre un pic de ses émissions d'ici 2030, après quoi elles devraient diminuer. La Chine s'est engagée par ailleurs à faire passer à 20% d'ici à 2030 la part d'énergies renouvelables dans sa production énergétique, contre moins de 10% en 2013. De leur côté, les Etats-Unis vont s'efforcer de réduire leurs émissions de 26% à 28% par rapport à leur niveau de 2005.

    Deux bémols

    S'ils saluent l'avancée historique, les climatologues estiment que ces engagements ne vont pas assez loin pour s'attaquer au problème du réchauffement climatique. "Les objectifs ne sont pas assez ambitieux", a jugé Tao Wang, climatologue au Centre Tsinghua-Carnegie à Pékin. Aux Etats-Unis, on s'interroge aussi sur la capacité de Barack Obama à mettre en oeuvre ses projets : les républicains qui ont récupéré récemment la majorité au Congrès à la faveur des élections de mi-mandat vont vouloir remettre en cause les engagements de l'administration démocrate. Le chef de la majorité républicaine au Sénat, Mitch McConnell, a en effet déclaré que la priorité du nouveau Congrès serait "d'alléger le fardeau" de la réglementation environnementale.

    réchauffement climatique,etats-unis,chine,accord,ges,réduction"Un véritable progrès"

    L'Union européenne a adopté le 24 octobre dernier un nouveau "paquet climat-énergie" qui engage les pays européens à 40% de réduction des gaz à effet de serre, à au moins 27% d’énergies renouvelables et à 30% d'économies d'énergie, d'ici à 2030.  L'annonce faite ce mercredi par les deux plus gros émetteurs de GES est un nouveau signal de bon augure à un an de la conférence annuelle sur le climat, prévue fin 2015 à Paris, qui pourrait déboucher sur un nouvel accord au niveau mondial. "Si les deux plus grands pays parviennent à s'entendre, à partir de points de vue différents, le reste du monde va considérer cela comme un véritable progrès", a commenté l'AméricainTimothy E. Wirth, ancien secrétaire d'Etat adjoint.

    Cela décidera-t-il le Canada et l'Australie, les deux grands pays occidentaux non signataires du Protocole de Kyoto à revoir leur position pour s'engager à leur tour en 2015, à réduire leurs GES et à développer les énergies renouvelables ? C'est le prochain challenge des croisés du climat.

    Cathy Lafon

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  • Climat : la mousson asiatique dépend du niveau de CO2 dans l'atmosphère

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    Plus de 300 personnes sont mortes lors des pluies torrentielles de la mousson au Pakistan et en Inde, le dimanche 7 septembre 2014. Les habitants ont été piégés par la montée soudaine des eaux. Photo AFP

    Grâce à l’étude de fossiles birmans et de sédiments chinois, alliée à des modélisations paléoclimatiques, une équipe internationale composée principalement de chercheurs du CNRS, a découvert que le régime de mousson asiatique était déjà en place il y a 40 millions d’années, alors que les massifs tibétain et himalayen étaient bien moins élevés.

    La mousson et le CO2

    Ces travaux,  publiés dans la revue "Nature", le dimanche 14 septembre 2014, révèlent que la mousson asiatique a démarré bien plus tôt qu’on ne pensait, et surtout qu’elle est sensible au moins autant à la concentration atmosphérique globale de CO2 qu’au relief himalayen. Un résultat d'une importance capitale, compte tenu du niveau élevé des émissions de gaz à effet de serre produit par les activités humaines qui contribuent au réchauffement climatique de la planète.  

    Coquilles de gastéropode et dents de mammifères fossiles

    Jusqu’ici, l’origine de la mousson asiatique était attribuée à l’élévation du Tibet et de l’Himalaya, datée de 25 millions d’années. Ce phénomène climatique caractérisé par l'inversion saisonnière des vents et par d'importantes précipitations estivales est en effet amplifié par la chaîne himalayenne et le plateau tibétain. Mais trois faisceaux d’indices viennent bousculer ce consensus. Au pied des contreforts himalayens, en Birmanie, l’analyse de l’oxygène de coquilles de gastéropodes et de dents de mammifères fossiles, âgées de 41 à 34 millions d’années, a révélé que la mousson d’été était déjà très intense à cette époque. A 1.800 km au nord, de l’autre côté de la chaîne himalayenne, en Chine, la morphologie et la distribution de sédiments vieux de 40 millions d’années indiquent que soufflaient déjà des tempêtes de poussières caractéristiques de la mousson d’hiver. Enfin, des modélisations paléoclimatiques montrent que le fort taux de CO2 atmosphérique qui était alors d'origine naturelle (deux à quatre fois le taux actuel) a été la clé de la forte intensité des moussons d'alors, compensant la faible élévation des massifs.

    Selon les scientifiques, ces nouvelles données géologiques suggèrent, en accord avec les prédictions issues des derniers rapports du GIEC, que l'augmentation actuelle du CO2 dans l’atmosphère va probablement intensifier la mousson de manière significative. Pour les populations du continent indien soumises à ce régime climatique, ce n'est pas une bonne nouvelle. D'autant que le phénomène d'intensification a, peut-être, déjà commencé.

    Cathy Lafon

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    PLUS D'INFO

    • Pour lire l'étude : "Asian monsoons in a late Eocene greenhouse world", Nature, 14 septembre 2014  :  Cliquer ICI
    • Ces travaux ont été produits par des chercheurs de six laboratoires rattachés au CNRS, en collaboration avec les Pays-Bas, des Etats-Unis, du Royaume-Uni, de Belgique, de Chine et de Birmanie. Les six laboratoires français sont : l’Institut de paléoprimatologie, paléontologie humaine : évolution et paléoenvironnements (IPHEP, CNRS/Université de Poitiers), pour l’étude de terrain en Birmanie ; le Centre de recherches pétrographiques et géochimiques (CRPG, CNRS/Université de Lorraine) et le Laboratoire de géologie de Lyon : Terre, planètes et environnement (LGL-TPE, CNRS/Université Claude Bernard Lyon 1/ENS de Lyon) pour les analyses des échantillons ramenés de Birmanie ;  le Laboratoire des sciences du climat et de l'environnement (LSCE) pour la partie modélisation ; le Centre de recherche sur la paléobiodiversité et les paléoenvironnements (CR2P, CNRS/MNHN/UPMC) pour la reconstitution des paléoenvironnements en Birmanie ;  Géosciences Rennes (CNRS/Université Rennes 1) pour l’étude de terrain en Chine.