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  • Le réchauffement climatique va perturber les voyages en avion

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    Le jet-stream, violent vent d'altitude qui peut souffler jusqu'à 360 km/h, est un des moteurs du climat de la Terre. Photo Nasa

    Les courants-jets, jet stream en anglais, ces courants d'air rapide et confiné que l'on trouve dans l'atmosphère de la Terre, sont-ils déréglés par le réchauffement climatique et la fonte accélérée de la banquise de l'Arctique ? La question agite la communauté scientifique cet hiver où les vents d’altitude, anormalement déchaînés, perturbent particulièrement la durée des vols transatlantiques.

    Le jet-stream, moteur du climat de l'hémisphère nord

    aéronautique,réchauffement climatique,avionVéritable moteur du climat de l’hémisphère nord, le jet-stream qui souffle d’Ouest en Est est traditionnellement plus fort en hiver car ce courant d’altitude est formé par la différence de température opposant l’Arctique et les tropiques. A l’altitude de croisière des avions de ligne, environ 10 km au-dessus de la surface de la mer, les vents peuvent dépasser les 300 km/h. Or, sous l’effet du réchauffement climatique généré par l’activité humaine, le Grand Nord se réchauffe à vitesse grand V, plus rapidement qu’ailleurs sur la planète. Pour les scientifiques, la fonte des glaces a, ou aura, une incidence sur le jet-stream.

    Des vols anormalement perturbés cet hiver

    aéronautique,réchauffement climatique,avionLes puissants courants aériens ces dernières semaines obligent un nombre croissant d’avions venant d’Europe, à court de carburant, à se poser pour ravitailler avant d’arriver à leur destination finale. Ainsi, à l’avant-poste de l’Amérique du Nord, à l’extrême est du Labrador, le petit aéroport canadien de Goose Bay, d’ordinaire peu animé, a vu se poser en décembre et en janvier un nombre anormalement élevé d’Airbus et de Boeing. Certains jours, il peut y avoir jusqu’à 10 gros porteurs sur le tarmac faisant le plein simultanément, a expliqué à l’AFP le directeur de cet aéroport, Goronwy Price. Autre exemple, le 8 janvier, alors que des milliers de Britanniques étaient privés d’électricité sous l’effet d’une violente tempête, le vol 114 de British Airways a effectué la liaison New York – Londres en 05h16. Le Boeing 777 a flirté avec la vitesse du son en battant le record de la traversée de l’Atlantique nord pour ce type d’appareils...

    La fonte rapide de la banquise a un impact sur le jet-stream

    aéronautique,réchauffement climatique,avionA la pointe des recherches sur ce phénomène, Jennifer Francis, climatologue de l’université Rutgers au New Jersey et spécialiste de l’Arctique (photo ci-contre), développe depuis 2012 des outils spécifiques pour mesurer « l’atmosphère chaotique du jet-stream ». Après 30 ans d’expéditions scientifiques dans l’Arctique, elle est convaincue que « le changement extrêmement rapide » qui se matérialise avec la fonte de la banquise « a un impact sur le jet-stream ». A l’automne dernier, elle a exposé ses premières observations et conclusions à la Royal Society des sciences d’Angleterre : « Le jet-stream a été anormalement fort ces deux derniers hivers, les cycles météorologiques ne sont plus réguliers et on prévoit qu’il en sera de même les prochaines années », observe la scientifique.

    Deux fois plus de turbulences en avion

    D’ores et déjà, il apparaît que la fonte des glaces, et sa conséquence le réchauffement de la température moyenne du Grand Nord, créent « un affaiblissement des basses couches du jet-stream », relève Paul Williams, climatologue à la Royal Society des sciences d’Angleterre. Reste que les avions volent à des altitudes bien supérieures, souligne-t-il. A l’aide d’un des plus puissants ordinateurs, ce chercheur peut déjà affirmer que le réchauffement va entraîner une nette hausse des turbulences en avion. « D’ici à 2050, vous passerez deux fois plus de temps en vol dans des turbulences », avertit-il. Les tempêtes ayant en outre tendance à être plus puissantes, une chose est sûre :  le réchauffement climatique ne va pas contribuer à diminuer la phobie de l'avion chez ceux qui en souffrent...

    Cathy Lafon avec l'AFP

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  • Télévision. "Arctique, la conquête glaciale" : le documentaire choc d'ARTE à ne pas rater

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    Le terminal russe « Varandey » est le terminal de pétrole le plus au nord du monde. Photo ARTE

    A l'heure du réchauffement climatique, l'Arctique, ce sanctuaire naturel depuis toujours protégé par un climat extrême, attise désormais les convoitises territoriales du secteur de l'énergie et des États. En diffusant ce soir "Arctique, la conquête glaciale", un documentaire choc de Tania Rakhmanova, Arte révèle les dessous effrayants d'une course au profit qui menace de risques environnementaux majeurs le pôle Nord, l'une des dernières régions encore épargnées de la planète.

    Enormes risques écologiques en vue

    La fonte accélérée des glaces et la raréfaction des ressources énergétiques ouvrent dans l'Arctique des horizons nouveaux pour les grandes compagnies pétrolières. Ce qui accroît d'autant les énormes risques écologiques qui pèsent sur la région : l'impact d'une marée noire serait, par exemple, incomparablement plus grave dans ce climat extrême que dans tout autre coin du globe. Même si le climat se réchauffe, le pôle Nord, ce n'est pas encore la Floride...

    Plate-forme pétrolière à la dérive et nucléaire sur permafrost en train de fondre

    réchauffement cimatique,arctique,risque écologique,banquise,fonte,glaces,pétrole,réserve,hydrocarbure,russie,arte,documentaire,télévisionPoutine, le dirigeant russe, a dégainé le premier en déclarant, en 2007, son intérêt pour un potentiel pétrolifère estimé à 90 milliards de barils exploitables dans un avenir proche. À sa suite, les autres pays riverains - États-Unis, Groenland, Norvège, etc. - ont réclamé leur part du gâteau glacé, quitte à se disputer le tracé des frontières. D'autres, comme la Chine et la Corée du Sud, espèrent bien prendre part à la course. Quant aux grandes compagnies d'hydrocarbures, elles initient leurs projets de forage en l'absence de toute loi internationale… Mais déjà, plusieurs signes alarment les défenseurs de la nature, à l'instar de Greenpeace : une première plate-forme s'est mise à dériver, tandis que la direction d'une centrale nucléaire russe, construite sur du permafrost en train de fondre, a observé un black-out informatif total.

    Scénarios catastrophes

    Comment pourrait-on iréchauffement cimatique,arctique,risque écologique,banquise,fonte,glaces,pétrole,réserve,hydrocarbure,russie,arte,documentaire,télévisionmaginer un risque zéro dans des régions aux conditions climatiques aussi extrêmes ? Si le documentaire de Tania Rakhmanova envisage un certain nombre de scénarios catastrophes, c'est qu'il rend compte avec précision de tous les paramètres qui augurent d'un avenir menaçant pour l'Arctique. Enjeux industriels colossaux, personnel politique dépassé ou attiré par la promesse des retombées financières, sécurité écologique non garantie par les compagnies pétrolières : l'éventail des risques est large. "Arctique, la conquête glaciale" dresse la cartographie contrastée d'une région qui, première victime écologique du changement climatique, est aussi promise à devenir le réceptacle de toutes les dérégulations contemporaine : trop de superpuissances, qu'elles soient industrielles ou politiques, sont encore prêtes à jouer avec le feu pour s'offrir de nouveaux débouchés.

    Tourné en Alaska, en Russie, en Norvège ou au Groenland, servi par de nombreux témoignages et variant ses angles d'approche, le film tire le signal d'alarme : la leçon des grands cataclysmes industriels passés n'a sans doute pas été retenue.. Pour être désespérant, le constat, hélas, n'étonnera personne.

    Cathy Lafon

    A VOIR

    • ARCTIQUE, LA CONQUÊTE GLACIALE, documentaire de Tania Rakhmanova, mardi 6 janvier 20h50 (84 min). Rediffusion vendredi 9 janvier à 8h55 et lundi 26 janvier à 8h55.

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  • Climat: la glace noire du Groenland, c'est chaud devant

    glace noire.jpg

    La calotte glacière n'a jamais été aussi noire que cette année, selon Jason Box, climatologue américain. Photo Jason Box/Slate

    Ca chauffe au Groenland, comme partout sur la planète. Le réchauffement climatique en cours affecte les réserves de glace des zones polaires, avec des conséquences parfois étranges et inquiétantes.

    jason box.jpgAinsi, selon les observations du glaciologue et climatologue Jason Box publiées par le site Slate.fr le 8 octobre dernier, cet été, la neige au Groenland était noire. Pour le membre de l'Institut de recherche GEUS du Danemark et du Groenland, ce n'est pas une première: il a déjà constaté le phénomène lors d'expéditions passées,notamment en 2009. Mais jusque là, les glaces étaient sombres. Désormais, elles sont noires. Les émissions de CO2 et le réchauffement climatique doivent plaider coupables, une fois de plus : la conjonction de tempête de neige estivales de plus en plus rares et l'augmentation de poussières et de suies provenant de feux de forêts arctiques qui auraient battu des records cet été, auraient souillé comme jamais le manteau neigeux des glaces éternelles.

    La fonte s'accélère

    Le hic, c'est que la glace lorsqu'elle est noire, absorbe mieux les rayons du soleil et sa fonte en est décuplée. Selon des chercheurs français du Centre d'étude de la neige à Grenoble, à lui seul, le réchauffement climatique est insuffisant à expliquer la fonte des glaces au pôle Nord, au rythme annuel de 200 à 450 milliards de tonnes. Environ 10% de cette diminution serait liée aux impuretés qui salissent la neige, contribuent à réduire la masse du manteau neigeux du Groenland de 27 milliards de tonnes par an et augmentent à elles seules le niveau des mers de 0,13 mm par an. Telles étaient les conclusions d'une étude publiée dans Nature Geoscience  en juin dernier.

    dark snow.jpgProjet "Dark Snow"

    Pour comprendre le phénomène et analyser d'où viennent la suie et les poussières qui souillent les glaciers, Jason Box est reparti au Groenland cet été pour une mission de deux mois, dans le cadre de son projet Dark Snow ("neige noire")  subventionné par des financements collaboratifs. Les photos qu'il en rapporte,publiée sur Slate.fr, sont effrayantes. Pour expliquer ces glaces noires et leur fonte alarmante, le climatologue américain avance que d'autres phénomènes pourraient s'ajouter aux suies des feux de forêts, comme la pollution des usines, ou encore la digestion d'impuretés par des bactéries présentes dans la glace, ce qui dope leur croissance. En se multipliant, celles-ci viendraient également augmenter la fonte des couches de neige fraîche. Mais pour le chercheur, le phénomène pourrait être aussi le début d'une chaine de réactions en cascade liée au réchauffement climatique, qui entraîne également  la remontée de méthane de l'océan Arctique.

    "Le méthane, c'est très grave"

    "Le méthane est 20 fois plus puissant que le dioxyde de carbone à bloquer les infrarouges dans cet effet de serre que l’on connaît. Le méthane qui remonte à la surface, c’est très grave", a commenté Jason Box, qui a rajouté :  "Même si une toute petite fraction seulement du carbone des fonds de l’Arctique est relâchée dans l’atmosphère, nous sommes foutus !". L'hypothèse inquiétante, formulée abruptement par le climatologue, a provoqué la polémique et  enflammée les réseaux sociaux en septembre dernier.

    Toujours plus chaud

    Selon la Nasa, le mois qui vient de s'achever est le mois de septembre le plus chaud jamais enregistré depuis 1880, début des relevés de températures. Avec 14,77°C en moyenne, il a donc fait plus chaud en septembre de 0,77°C par rapport à la moyenne (14°C), établie entre 1951 et 1980. Un record qui succède à celui déjà enregistré en août, qui a également été le mois d'août le plus chaud sur la planète depuis que les relevés existent.

    Cathy Lafon

    EN CHIFFRES

    • Les glaces au pôle Nord fondent au rythme annuel de 200 à 450 milliards de tonnes.
    • En 2014, la calotte glacière est 5,6% plus sombre, ce qui produit une absorption d'énergie à peu près équivalente à deux fois la consommation d'électricité des Etats-Unis (source Jason Box).

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