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expédition - Page 2

  • Télévision : ce soir, on grimpe au sommet du Mont-Blanc avec Arte

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    Besoin de fraîcheur, après un samedi caniculaire coincé dans les embouteillages des départs en vacances ?  Ce soir, n'hésitez pas à allumer votre télévision : "Objectif-Mont-Blanc, sur les traces d'un géant", un documentaire réalisé par Vincent Perazio, sur une idée originale de Marine Jacquemin et Guillaume Pérès, vous emmène à la découverte des cimes vertigineuses du massif mythique des Alpes. Frissons garantis : ce laboratoire naturel, unique au monde, raconte à lui tout seul, dans son exceptionnelle diversité, les progrès de l'humanité via les conquêtes de l'alpinisme, l'histoire du climat de la planète et celui du réchauffement climatique en cours.

    Trois scientifiques

    mont blanc cordée.jpgA l'origine du film, l'expédition de trois scientifiques qui se sont lancés, pendant six jours, en 2014, dans l’ascension du Mont Blanc sur les traces des naturalistes du XVIIIe siècle qui parcouraient ce massif pour comprendre leur environnement. Entre exploits personnels et observations scientifiques, la rando d'Etienne Klein, physicien et philosophe, Martine Rebetez, climatologue et glaciologue et Jacques-Marie Bardintzeff, géologue et volcanologue gravit les pentes en nous faisant remonter le temps. En compagnie de deux guides de haute montagne, Jean-Franck Charlet et François-Régis Thévenet, et du physiologiste Hugo Nespoulet. Le tout, dans la bonne humeur et avec beaucoup d'humour.

    Il y a 240 millions d'années

    L'aventure commence il y a 240 millions d'années, lorsque le massif du Mont-Blanc était alors un haut fond de la mer alpine, et fait une halte, pour souffler en grignotant quelques en-cas, à l'époque de la surrection du joyau des Alpes, enfoui à 10 k m de profondeur, il y a 5 millions d'années. Autant dire hier, à l'échelle de l'histoire de notre petite planète, née il y a 4,5 milliards d'années...

    Mais où est passée la mer de Glace ?

    mont blanc glacier.jpgLe périple nous entraine au coeur de la machine naturelle du glacier qui, après avoir grossi lors du Petit Age glaciaire au point de détruire au XVIIème siècle certains villages dans la vallée, fond aujourd'hui comme neige au soleil, inexorablement, réduisant, peu à peu à peau de chagrin la fameuse vallée blanche. On (re)découvre au passage que la fonte du permafrost qui ne concerne pas que la Sibérie ou l'Alaska, a déjà provoqué, en 2005, l'effondrement du pilier Bonatti, l'une des plus mythiques parois alpines, faisant disparaître avec fracas par la même occasion un pan entier de l'histoire de l'alpinisme.

    Pluridisciplinarité

    Une fois de plus, la pluridisciplinarité des chercheurs fait le lien sur le terrain alpin : biodiversité (faune et végétation), glace, neige, roche et pierre..., toutes les observations scientifiques concourent à mettre en évidence le réchauffement climatique, particulièrement évident dans les régions montagneuses et polaires. Dans les crampons de la cordée des trois quinquas savants, nous nous élevons pas à pas, dans les neiges dont on ne sait pas jusqu'à quand elles resteront éternelles. En soufflant, avec difficulté, car à plus de 3.000 mètres, la composition de l'air n'est pas vraiment faite pour les poumons des humains des plaines. Il faut une période d'acclimatation et beaucoup d'humilité: tout le monde n'a pas les prédispositions physiques nécessaires pour aller au sommet...

    Le réchauffement climatique fragilise les écosystèmes du massif

    documenaire,émission,télévision,arte,alpes,mont-blanc,expédition,réchauffement climatiqueCette aventure humaine doublée d’une aventure scientifique enfonce le clou. Depuis 2 millions d'années, les glaciations qui se sont succédé sur Terre ont modelé le paysage du géant des Alpes, qui, haut de 4810 mètres, continue de gagner 1 millimètre par an, sans que les scientifiques sachent précisément pourquoi. Ce dont ils sont sûrs, en revanche, c'est que le réchauffement climatique fragilise l'ensemble des écosystèmes du massif. Au cours du XXème siècle, la température moyenne y a augmenté de +1,5 °C, soit trois fois plus qu'à l'échelle planétaire. Si elle augmentait de +3 °C, la surface englacée des Alpes pourrait diminuer de 80 %. Or, les scientifiques évoquent une élévation de +4,5°C à la fin du XXIème siècle, si nous ne faisons rien pour stopper nos émissions de gaz à effet de serre...

    En l'espace de 100 ans, le climat sur Terre pourrait ainsi connaître un réchauffement semblable à ceux que la planète a mis dans son histoire des centaines de millions d'années à digérer. Et oui, "ce sont bien les activités humaines qui en sont à l'origine", précise Martine Rebetez, interrogée sur ce point dans le film Vincent Peraziopar ses collègues. Seule femme de l'équipée, la climatologue suisse spécialiste du changement climatique sera, au demeurant, la seule des trois scientifiques à vaincre le sommet du Mont-Blanc...

    Cathy Lafon

    #COP21 #maplanète

    A VOIR

    • "Objectif Mont Blanc, sur les traces d'un géant", samedi 4 juillet, ARTE, 20h45. Rediffusions dimanche 5 juillet, à  15h10 et lundi 13 juillet, à 8h55.

    LIRE AUSSI

    • Les articles de Ma Planète sur le réchauffement climatique : cliquer ICI
  • Océans et climat: Tara Oceans nous dit tout sur le plancton marin, source de vie sur Terre

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    Le bateau de Tara Oceans

    L'expédition Tara Oceans (2009-2013) s'est achevée il y deux ans. Mais le travail sur les données issues d’une partie des quelque 35.000 échantillons collectés dans les océans de la planète par les chercheurs embarqués sur le voilier polaire continue. De premiers résultats qui permettent de mieux comprendre la vie, l'évolution et l'importance du plancton marin, source de vie des océans, sont publiés ce 22 mai, dans un numéro spécial de la revue "Science".

    Des ressources sans précédents pour la communauté scientifique.

    Durant quatre ans, les chercheurs associés à l'expédition Tara ont collecté des virus, microbes et autres eucaryotes microscopiques (des algues unicellulaires aux larves de poissons) dans toutes les grandes régions océaniques et ont rassemblé l’ensemble de leur matériel génétique dans une base de données exhaustive désormais disponible à l’ensemble de la communauté scientifique. C'est un catalogue exceptionnel d'une ampleur inédite, riche de plusieurs millions de nouveaux gènes et, notamment, d'un large éventail de planctons marins, qui a été réuni et qui va transformer la façon dont on étudie les océans et dont on évalue le changement climatique. Utile, par les temps qui courent.

    Le plancton fournit plus de 50% de notre oxygène

    planctons.jpgQuand on évoque les grands écosystèmes vitaux pour la Terre, on ne pense souvent qu'aux forêts tropicales, poumons de la planète, dont on sait la nécessité qu'il y a à les préserver. Grave erreur: le plancton des océans est tout aussi crucial pour la survie des équilibres naturels de la planète bleue. Ces êtres microscopiques vivants qui dérivent dans les océans produisent la moitié de notre oxygène. Ils agissent comme un puits de carbone et, à l'instar des arbres, luttent contre le réchauffement climatique. Ces êtres vivants ont une influence directe sur le climat dont l'évolution les impacte en retour. 

    Chaine alimentaire

    Les plantons sont, par ailleurs, à la base des chaînes alimentaires océaniques qui nourrissent les poissons et les mammifères marins. Ils constituent ainsi la principale nourriture des baleines à fanons, mais aussi des coquillages filtreurs comme les moules, les coques, les huîtres, qu'il peut parfois intoxiquer par diverses toxines. Tiens donc. Autant dire que sans plancton, la vie sur Terre est plutôt compromise, de même que la pêche, l'ostréiculture ou encore la culture des moules. D'où l'intérêt de les étudier pour mieux savoir comment ils vivent et ce qui les affecte.

    Plus de 35.000 espèces de bactéries planctoniques différentes

    C'est précisément ce à quoi s'est attelée l'équipe de chercheurs internationale et multidisciplinaire de Tara, qui cartographie dans la revue "Science" de ce 22 mai, la biodiversité d’un large éventail de planctons marins et explore leurs interactions, notamment le parasitisme, la façon dont ils agissent sur leur environnement et dont ils sont affectés par différentes variables. Dont la température, et par voie de conséquence, le réchauffement climatique. 

    patrick_wincker_0.jpgPremiers résultats : les analyses effectuées sur ce matériel génétique de plus de 35.000 espèces de bactéries planctoniques différentes, matériel pour la plupart inconnu jusqu’à présent, a révélé la présence d'environ 40 millions de gènes microbiens, dont la grande majorité sont nouveaux. Le plus grand travail de séquençage jamais effectué pour des organismes marins suggère que "la biodiversité planctonique pourrait être bien plus importante que ce que l’on imaginait" explique le chercheur en génétique Patrick Wincker du Genoscope (CEA), co-auteur de l'étude (photo ci-contre). A vrai dire, cela donne même le tournis.

    Plus diversifiés que les animaux

    Colomban_ 009_small.jpg"Pour les eucaryotes, nous avons séquencé près d’un milliard de codes-barres génétiques et découvert qu’il existe une plus grande variété d’eucaryotes unicellulaires - ou protistes - dans le plancton qu’attendu" détaille Colomban de Vargas (photo ci-contre), directeur de recherche au CNRS, à l'Université de Roscoff, biologiste marin et spécialiste des micro-planctons. "Les protistes sont bien plus diversifiés que les bactéries ou les animaux et la plupart appartiennent à des groupes très peu connus de parasites, de symbiotes, et de prédateurs en tout genre", précise-t-il.

    Grâce à de nouveaux modèles informatiques, les chercheurs ont également pu prédire comment ces organismes planctoniques très divers interagissent. Prédictions confirmées ensuite par des observations en microscopie de certains échantillons prélevés au cours de l’expédition.

    Touche pas à mon plancton

    "Au-delà des recherches scientifiques de pointe qui ont été développées grâce à la collaboration avec Tara Expéditions, cette aventure sert aussi à montrer à quel point les océans sont importants pour notre propre bien-être" souligne Eric Karsenti, directeur de Tara Oceans et directeur de recherche à l’EMBL et au CNRS. On l'aura compris, le plancton, c'est bon. Et on a intérêt à le préserver.

    Cathy Lafon

    PLUS D'INFO

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  • Océan Arctique : le voilier de l'expédition scientifique Tara revient !

     tara 2013.jpg

    Expédition Tara Océans Polar Circle 2013

    Le voilier polaire "Tara", parti pendant sept mois autour du pôle nord pour l’expédition scientifique "Tara Oceans Polar Circle",  revient en France aujourd'hui.  Le retour se fête à Lorient,  son port d’attache, et dimanche 8 décembre à Paris, au Salon Nautique.

    tara bdx.jpgC'est l’occasion aussi de revenir sur les engagements de Tara Expéditions qui a célébré ses dix ans cet automne.

    La biodiversité planctonique

    La goélette de la mission scientifique Tara (photo ci-contre, lors de son escale à Bordeaux, en avril dernier), a parcouru 25.000 km autour de l'océan Arctique et a emprunté les passages du Nord-Est et du Nord-Ouest. Soutenue par agnès b., la Fondation Albert II de Monaco, le CNRS, le CEA, l’EMBL, Lorient Agglomération, la Fondation EDF ainsi que d’autres partenaires privés et publics, cette expédition s’est avant tout intéressée à la biodiversité planctonique en Arctique.

    5.000 échantillons

    En incluant dans son périple scientifique l’océan Arctique, "Tara Oceans Polar Circle" parachève ainsi l’ambition de l’expédition "Tara Oceans" (2009-2012) : récolter du plancton dans tous les océans du monde pour comprendre comment les océans réagissent aux grands changements en cours. En complément, d’autres questions sont étudiées, comme l’évaluation des taux de mercure présents dans la mer ou encore la concentration de particules de plastique. En tout ce sont 55 stations scientifiques qui ont pu être effectuées dans des conditions extrêmes et près de 5.000 précieux échantillons qui ont été récoltés.


    Les écoutes du Yankee © Y.Chavance/francetv... par ThalassaVideo

    Huit publications scientifiques en quatre ans

    Les analyses des échantillons se poursuivront dans les laboratoires pendant des années, mais, en 2013, quatre ans après le début de "Tara Oceans", huit publications scientifiques ont déjà vu le jour.  Le programme de recherche "Oceanomics" prévu sur 7 ans a commencé en mars 2013 avec les milliers d’échantillons récoltés pendant "Tara Oceans" et "Tara Oceans Polar Circle". Ces données  seront structurées puis utilisées pour comprendre le fonctionnement de la biodiversité planctonique et de la pompe à carbone océanique ainsi que pour identifier à terme certains composés dans le domaine de la pharmaceutique par exemple. Les premières données ont été mises en ligne à disposition de la communauté scientifique. «

    eric karsenti.JPGPlaidoyer pour l'Arctique

    Durant ces derniers mois en Arctique, Tara Expéditions a également interpelé les décideurs et la société sur les enjeux écologiques les plus urgents en Arctique en publiant notamment un plaidoyer pour l’Arctique, rejoignant ainsi le combat de Greenpeace pour la défense de cet écosystème ultra sensible et ultra important pour le climat de la planète. Si la fonte des glaces a été moins importante cette année, Eric Karsenti, directeur scientifique de "Tara Oceans" et de "Tara Oceans Polar Circle" de Tara, a redit dans l'émission 3 D de France Inter, le dimanche 1er décembre, l'importance de la lutte contre le réchauffement climatique, en rappelant qu'il était désormais en cours. S'il faut de toute urgence s'y adapter, réduire les émissions de gaz à effet de serre est une deuxième urgence qui, selon lui, ne se discute même pas. Pas plus que l'impérieuse nécessité de préserver le patrimoine naturel exceptionnel de l'Arctique des appétits voraces des grands groupe industriels miniers et de l'énergie, tout autant que des politiques.

    Cathy Lafon

    REPERES

    • Tara Oceans Polar Circle en chiffres

    55 stations de prélèvements dont 18 stations longues, jusqu’à 1.000 mètres de profondeur – 5.000 échantillons – 23 appareils scientifiques à bord –11 escales – 5 pays visités – 202 jours d’expédition – 3 capitaines, Loïc Vallette, Samuel Audrain, Martin Hertau et 57 personnes se seront relayées à bord de Tara dont 40 scientifiques et 17 membres d’équipage. Température plus basse relevée : - 8°C  dans l’Arctique canadien en septembre. Température plus haute relevée : 29°C à Dudinka (Russie) en juillet. Position la plus Nord atteinte : N 080°48' - E 047°41' dans l’archipel François-Joseph (Russie).

    ►PLUS D'INFO SUR TARA

    • Le site internet de Tara : cliquer ICI 
    • 10 ans d'engagement. Il y a dix ans sous l’impulsion d’Étienne Bourgois et le soutien d’agnès b., le projet Tara Expéditions naissait pour promouvoir la sauvegarde des océans et donc de la planète. Six campagnes de quelques mois ont été réalisées entre 2004 et 2006 avec artistes et scientifiques, du Groenland à l’Antarctique, avant le lancement de trois grandes missions, Tara Arctic (2006- 2008), Tara Oceans (2009-2012) et Tara Oceans Polar Circle (2013) consacrées au climat et à la biodiversité marine.