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Vue générale d'un lac asséché par des températures dépassant les 50°C en Inde, près d'Ajmer, dans le nord du pays, le 2 juin 2019. Photo AFP
Pendant que l'Ouest de la France est frappée de plein fouet par la tempête Miguel, un épisode météorologique rarissime en cette saison sous notre latitude, en attendant la mousson, l'Inde suffoque, en proie à une canicule estivale infernale, surtout dans les villes au nord du pays, où depuis la mi-mai, les températures dépassent de 5°C les normales saisonnières.
A Los Angeles, on pose du bitume blanc pour lutter contre la chaleur. Et ça marche ! Photo Los Angeles Bureau of Street Service
De nouveaux bitumes aux propriétés thermiques et acoustiques ont été posés dans trois rues de Paris, rue Frémicourt, rue Lecourbe et rue de Courcelles, avec le double objectif de réduire de moitié le bruit de circulation et d'abaisser la température de l'air de 2 degrés. C'est à Colas(Bouygues) et Eurovia(Vinci), installée à Mérignac près de Bordeaux, que l'on doit ces 200 mètres de nouveaux revêtements routiers, en cours de test avec l'aide financière du programme européen Life.
Les performances de ces routes d'un nouveau genre seront évaluées pendant trois ans afin de vérifier si elles réalisent bien leur double promesse : celle d'une baisse en été de deux degrés de la température de l'air mesurée à 1,50 mètre au-dessus de la surface (voire trois degrés si on arrose, grâce à l'évaporation), ainsi qu'une réduction de moitié du bruit de circulation des véhicules.
Eurovia, inventeur de la route à énergie positive
Côté chute des températures, c'est Eurovia qui s'y colle. Le noir concentrant la chaleur, pour la réduire, les revêtements installés rue Lecourbe par la société girondine qui a inventé la route à énergie positive et a inauguré près de Bordeaux, le 9 octobre dernier, le premier tronçon d'un kilomètre de chaussée 100% recyclées, sont clairs. Ils sont également poreux, pour retenir l'eau d'arrosage et aussi mieux absorber le bruit. Sur les deux autres rues, Colas teste des enrobés acoustiques qui réfléchissent certaines longueurs d'ode et qu'il éclaircit, toujours pour lutter contre l'effet d'îlot de chaleur urbain (ICU) dû au bitume noir.
En même temps, selon l'expression à la mode, si on choisissait d'emblée des revêtements clairs pour le bitume des rues et les pavés des trottoirs ou des places de nos villes, et si y plantait quantité de nouveaux arbres et toujours plus de végétation au lieu d'en supprimer, on lutterait déjà très efficacement contre le fameux phénomène d'ICU, qui décuple dans nos villes les effets des canicules que le réchauffement climatique va rendre de plus en plus fréquentes... Du simple bon sens pour des solutions, pas si bêtes ni si chères, comme le montre l'expérience de la pragmatique et néanmoins innovante Los Angeles, par ailleurs très engagée dans le développement durable.
Dans l'Etat américain de Californie, victime en première ligne du réchauffement climatique, la cité des anges a en effet recouvert durant l'été 2017 des sections entières de routes d'un revêtement réfléchissant baptisé "CoolSeal", d'un gris presque blanc. Fabriqué par le californien GuardTop, il se pose sur l'enrobé routier et coûte moins de 11 dollars le mètre carré. Et ça marche ! Au printemps 2018, la chaîne de télévision NBC a mesuré en direct 47,7°C sur la surface d'une de ces sections tests, contre 54,4 °C sur le bitume classique dix mètres plus loin. Aïe, aïe, aïe, que c'est chaud !
Un bon exemple qui n'est pas tombé dans l'oreille d'une sourde : la mairie de Paris devrait tester ce genre de revêtement sur une rue piétonne. C'est un des projets participatifs adoptés au printemps et dont les modalités sont actuellement à l'étude. Mais, pour les voitures, pour l'instant, noir, c'est noir. On se demande d'ailleurs bien pourquoi. Des rues blanches, ce serait quand même bien plus gai. Et aussi plus vert.
En 2017, l’Inde était le troisième pays plus gros pollueur au monde. Photo AFP
Les vacances, c'est fini ! Le problème, c'est que pendant que vous vous êtes doré la pilule en vous déconnectant de l'actualité, la planète, elle, a continué à tourner... Pas de souci. Pour vous remettre à jour de l'essentiel des nouvelles vertes de l'été, les bonnes comme les mauvaises, Ma Planète vous propose durant toute le mois de septembre une petite séance de rattrapage. Aujourd'hui : les gaz contribuant au réchauffement de la planète ont atteint des niveaux record partout dans le monde en 2017, une année marquée par des températures anormalement élevées et une fonte des glaces sans précédent dans l’Arctique, selon un document de référence publié le 1er août 2018. Une triste nouvelle.