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Réchauffement climatique : en proie à une sécheresse historique, l'Inde suffoque

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Vue générale d'un lac asséché par des températures dépassant les 50°C en Inde, près d'Ajmer, dans le nord du pays, le 2 juin 2019. Photo AFP

Pendant que l'Ouest de la France est frappée de plein fouet par la tempête Miguel, un épisode météorologique rarissime en cette saison sous notre latitude, en attendant la mousson, l'Inde suffoque, en proie à une canicule estivale infernale, surtout dans les villes au nord du pays, où depuis la mi-mai, les températures dépassent de 5°C les normales saisonnières. 

Churu, dans le Rajasthan, point le plus chaud de la planète

Lundi 3 juin, à Churu, une ville de l’État du Rajasthan, la température a dépassé les 50°C pour la deuxième fois en trois jours. Samedi, elle a déjà atteint 50,8°C frôlant ainsi le record de chaleur jamais enregistré en Inde qui est de 51°C pour la localité de Phalodi. "Une température qui n’avait jamais été relevée dans cette région" connue pour être l’une des plus chaudes du sous-continent, indique le Times of India, qui se souvient néanmoins qu’à cet endroit, "la barre des 50 °C avait déjà été franchie le 19 mai 2016".

Des températures extrêmes difficilement imaginables pour nous, d'autant qu'elles frappent des zones de forte densité de population, où la canicule renforce la pollution urbaine, avec ces conséquences sanitaires évidentes.

La chaleur s'accentue année après année

Le phénomène tend à devenir une constante. En 2015, également, le thermomètre avait frôlé les 48°C. Une vague de chaleur sans précédent depuis 20 ans, qui avait plus de 1.800 morts, un bilan deux fois plus lourd que celui d’une année moyenne, et qui affecte surtout les populations les plus pauvres. Avec des températures proches des 47°, la vie dans les bidonvilles est encore plus difficile que d’habitude... Et puis, en Inde, nombreux sont ceux qui ne peuvent pas s'arrêter de travailler pour se mettre au frais, car sinon, ils n'ont rien à manger. 

En fait, la chaleur s'accentue année après année. La température moyenne en été a augmenté de 0,5 degrés en 50 ans. Mais surtout, cela va s'accentuer d'ici 2100 avec une hausse moyenne de 2 à 5 degrés, selon les études. Il fait plus chaud, mais aussi plus souvent. Par rapport à la période 1960-1984, les vagues de chaleur en Inde sont devenues 50% plus fréquentes sur la période 1985-2009. Et c'est aussi plus long puisque la durée des vagues de chaleur s'est élevée de 25%.

Sécheresse historique

La canicule hors norme s'accompagne d'une sécheresse historique. Des dizaines de milliers de villages font face à une pénurie d'eau dans le centre du pays. Selon le service météorologique indien, exception faite de 2012, c'est "la pire sécheresse depuis les années 1950".  En cause, le bilan pluviométrique désastreux de la mousson de l'été 2018, perturbé par le réchauffement climatique, et la recrudescence du phénomène El Nino dans l'océan Pacifique qui se traduit traditionnellement en Inde par un déficit de pluie au printemps. Si bien que de le 28 mai, le Maharashtra, capitale Bombay, a décidé de provoquer des pluies artificielles : cet été, des avions pulvériseront dans les airs de la glace afin de provoquer des précipitations. Les barrages de cet Etat n'ont plus que 13% de stock d'eau en moyenne, nombre de retenues étant à sec comme ailleurs en Inde. 

En attendant la mousson

Selon les services météorologiques indiens, cette vague de chaleur extrême qui accable le pays cette année est amenée à perdurer les jours suivants dans la ville du Rajasthan et la région voisine du Madhya Pradesh. La température élevée a déjà fait une victime dans cette ville où un agriculteur est décédé d’un coup de chaleur, dimanche 2 juin. Dans la capitale New Delhi, il fait moins chaud. Tout est relatif : la température est descendue à environ 40°C au début de la semaine. Une chaleur intense, insupportable dans une mégalopole pour ses habitants. 

Lundi, sur les quinze endroits les plus chauds de la planète au cours de 24 dernières heures, 11 se trouvaient en Inde et 4 au Pakistan voisin. La mousson annuelle qui devrait amener des pluies sur le sous-continent indien a une semaine de retard sur son calendrier habituel. Elle ne devrait atteindre la pointe sud de l’Inde que le 6 juin, cet épisode de chaleur devrait alors durer jusqu’à la fin de la semaine dans le pays.

Cathy Lafon

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