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anses - Page 3

  • Les pesticides provoquent bien des cancers et des troubles neurologiques

    pesticides vignes épandage.jpg

    Epandage de pesticides dans les vignes  DR

    Les pesticides ont bel et bien des effets néfastes pour la santé. C'est ce qui ressort des résultats d'un important rapport d'expertise collective de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), mené sur l'ensemble des connaissances internationales actuelles concernant les expositions professionnelles et les expositions précoces (fœtus et jeunes enfants).

    vigne grappe.jpgUne info qui va faire le buzz dans les rangs de vignes

    A défaut de faire plaisir, ces conclusions qui vont à l'encontre des dénégations des industriels du secteur, confortent les scientifiques, les associations, les écolos lanceurs d'alerte et les victimes de maladies professionnelles qui tirent depuis longtemps la sonnette d'alarme sur les dangers des phytosanitaires. Au premier rang desquels les travailleurs de la vigne, tout particulièrement exposés et très concernés dans la région en Charente et dans le Bordelais, comme l'a montré l'étude APAChe : Analyse de Pesticides Agricoles dans les CHEveux, publiée en février dernier. La vigne à elle seule, utilise 20% des pesticides consommés en France ! S'il n'est pas sûr que l'on cause du rapport de l'Inserm dans les travées de Vinexpo, le grand salon professionnel du vin qui s'ouvre à Bordeaux ce dimanche 16 juin, dans les rangs de vignes en revanche, l'info devrait faire le buzz....

    Les pesticides et les hommes : liaisons dangereuses

    Sollicités par le ministère de la Santé, épidémiologistes et biologistes ont analysé les données publiées en France et dans le monde, au premier semestre 2012. Les études sur les phytosanitaires  (herbicides, insecticides, fongicides) portent sur une centaine de familles chimiques (organophosphorés, organochlorés, carbamates, pyréthrinoïdes, triazines...), réparties en 10.000 dénominations commerciales et utilisées sous forme solide ou liquideIl en ressort que les pesticides majoritairement utilisés dans l'agriculture, mais que l'on retrouve partout dans l'environnement (air, poussières, denrées alimentaires...), sont impliqués dans des pathologies graves. En outre et malheureusement, s'il est nécessaire, le retrait du marché des produits ne suffit pas toujours à résoudre les problèmes. Ainsi, comme le précise le document, certains pesticides, à l'instar des organochlorés, persistent pendant des années dans l'environnement et se retrouvent dans la chaîne alimentaire...

    Les ravages des pesticides en milieu professionnel : cancers, infertilité, tumeurs cérébrales. Sympa.

    En milieu professionnel, c'est la peau qui représente la principale voie d'exposition aux pesticides. Dans la population en général, l'exposition est orale via l'alimentation. Mais comme tout travailleur est avant tout un être humain qui se nourrit pour vivre, on ne peut s'empêcher de penser que, pour celui qui est exposé professionnement aux phytosanitaires, c'est la double peine...  Les experts établissent la "forte présomption" d'un lien entre les pesticides et la survenue de cancers de la prostate et d'autres pathologies cancéreuses (lymphomes non hodgkinien, myélomes multiples) chez des personnes exposées, comme les agriculteurs et les viticulteurs, mais aussi les ouvriers de l'industrie qui les fabriquent ou les appliquent ou les personnes qui les stockent et les transportent, de même que les productions agricoles qui contiennent des résidus de pesticides. Les chercheurs relèvent également une augmentation du risque de maladie de Parkinson, et précisent qu'"un excès de risque de leucémie ne peut être écarté". L'implication des pesticides dans des problèmes de fertilité est également évoquée.  Enfin, un lien avec des tumeurs cérébrales (cancéreuses ou non) est aussi suspecté. Le registre spécialisé des cancers de Gironde, région viticole, montre ainsi une tendance à l'augmentation de leur incidence (+ 2,3% par an sur la période 2000-2007). 

    pesticides,produits phytosanitaires,chimie,maladie professionnelle,victimes,inserm,invs,ansesLes conséquences sur la grossesse, le développement de l'enfant et sa santé future

    La donnée la plus nouvelle du rapport de l'Inserm concerne la période prénatale. Chez les femmes exposées aux pesticides, professionnellement et/ou par leur alimentation, c'est aussi la double peine : les chercheurs ont observé une augmentation significative de risque de fausse couche. Idem pour les enfants exposés aux pesticides pendant la grossesse de leur mère et leur alimentation durant leur petite enfance : l'Inserm pointe pour cette population le risque de développer une leucémie, une tumeur cérébrale, une malformation génitale ou des troubles du développement (motricité, déficit cognitif ou hyperactivité).

    Le cocktail chimique : plus on en mange, plus on en garde !

    Les pesticides sont présents partout dans l'environnement : l'air intérieur et extérieur, les poussières, l'eau, le sol et les denrées alimentaires. Récemment, l’Institut de veille sanitaire (InVS) s'est inquiété de l’accumulation de ces substances dans le corps humain, spécialement en France. Alors que l’Europe décidait le 29 avril la suspension de trois insecticides pour protéger les abeilles, l'InVS publiait dans le même temps son rapport consacré à l’exposition de la population française aux substances chimiques de l’environnement. Avec un constat alarmant : l'étude réalisée entre 2006 et 2007, montre que les habitants de l’Hexagone sont largement plus exposés à certains pesticides que les Allemands, les Canadiens et même les Américains, premiers utilisateurs mondiaux alors que la France est championne d’Europe et quatrième au niveau mondial. L'étude, qui n’évoque que quelques familles de pesticides (polychlorobiphényles, organochlorés, organophosphorés et pyréthrinoïdes) que nous sommes susceptibles d’ingurgiter à chaque repas, nous apprend ainsi que 13% des femmes en âge de procréer (18-45 ans) subissent une contamination aux PCB  (polychlorobiphényles) supérieure aux seuils critiques définis par l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire, alimentaire, de l’environnement et du travail).

    Alors, que faire ?

    pesticides,produits phytosanitaires,chimie,maladie professionnelle,victimes,inserm,invs,ansesTout d'abord, poursuivre les recherches et informer. De plus amples études sur ces "périodes de vulnérabilité" (grossesse, petite enfance) et sur la "toxicité des mélanges" sont nécessaires, estime l'Inserm, qui préconise aussi que la transparence soit faite sur la composition des produits incriminés quand ils sont soumis au "secret" industriel. Quant aux ministres en charge de la Santé, de l'Ecologie et de l'Agriculture, ils se sont dits favorables, vendredi 14 juin, à une réévaluation des autorisations de commercialisation des pesticides. Dans un communiqué commun, Marie-Sol Touraine, Delphine Batho et Stéphane Le Foll,  indiquent que "ces nouveaux éléments seront transmis sans délais aux autorités européennes afin qu'ils puissent être pris en compte dans la réévaluation des substances actives autorisées au niveau communautaire". Ils annoncent aussi avoir saisi l'Anses (agence nationale de sécurité sanitaire) "afin qu'elle évalue l'impact de ces nouvelles données sur les autorisations nationales existantes".

    paul françois.jpgReconnaître les maladies professionnelles, réduire l'usage des pesticides et exclure les plus dangereux

    Le céréalier Paul François, (photo ci-contre) président de l'association Phyto-Victimes née en Charente en mars 2001, a aussitôt demandé que "le législateur inscrive dès à  présent aux tableaux des maladies professionnelles du régime agricole toutes les pathologies listées" dans la publication de l'Inserm. Les écologistes, comme l'ONG Générations futures, se félicitent de ce que « les conséquences néfastes des pesticides pour la santé soient désormais officiellement reconnues par la recherche française ». Mais la reconnaissance n'est pas suffisante. Son président, François Veillerette, « exhorte les pouvoirs publics à prendre des mesures fortes et rapides pour réduire l'usage des pesticides et exclure les plus dangereux d'entre eux » et à prendre en compte, comme le demande de son côté l'Inserm,  «les effets des mélanges de pesticides et des produits formulés, et que la plus grande transparence soit faites sur la composition des produits et sur le contenu des dossiers d’évaluation de ces derniers. » 

    Cathy Lafon

    PLUS D'INFO

    • Pesticides : Effets sur la santé - Une expertise collective de l’Inserm : cliquer ICI
    • Exposition de la population française aux substances chimiques de l'environnement INVS : cliquer ICI
    • Le site internet de Générations futures :  : cliquer ICI.
    • Le site internet de Phyto-Victimes : cliquer ICI

    LIRE AUSSI

    LES PESTICIDES EN CHIFFRES

    • Marché. Une production mondiale en forte progression. En 2011, le marché mondial des pesticides s'élevait à 44 milliards de dollars (33 milliards d'euros), en progression de 13,6 % par rapport à 2010. 27,7 % de ce chiffre d'affaires est réalisé en Europe. Viennent ensuite l'Asie, de l'Amérique latine, l'Amérique du Nord et de l'Afrique. 
    • Types. En Europe, le marché phytosanitaire est dominé par les herbicides et les fongicides.
    • Utilisation. Les Etats-Unis constituent le premier consommateur mondial de pesticides. Suivent l'Inde, la France et l'Allemagne. Rapporté à l'hectare cultivé, le Japon arrive en tête (12 kg/ha) devant l'Europe (3 kg/ha), les Etats-Unis (2,5 kg/ha) et l'Inde (0,5 kg/ha).
    • Le cas de la France. Troisième consommateur mondial, la France reste le premier utilisateur de pesticides en Europe avec 62.700 tonnes de substances actives vendues en 2011. Malgré le lancement du plan Ecophyto en 2008, et l’objectif affiché de réduction de 50% des pesticides en 10 ans ainsi que l’exclusion des substances les plus dangereuses, la consommation de pesticides (NODU) a augmenté entre la période de 2009-2010 et la période 2010-2011 de 2.7%. Avec 783 milliers d’hectare en 2011, la vigne représente 3.7% de la Surface Agricole Utile  mais elle consomme à elle seule environ 20% des pesticides (en masse) dont une majorité de fongicides (80%).
  • Antennes relais : les ondes électromagnétiques ont une incidence sur la santé

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    Les ondes électromagnétiques émises par les antennes-relais de téléphonie mobile qui fleurissent sur les toits des immeubles, pourraient bien avoir des effets sur le mécanisme de régulation de la température corporelle et provoquer le fractionnement d'une phase du sommeil. Telle est la conclusion d'une étude scientifique française réalisée sur de jeunes rats, conduite par l'Institut national de l'environnement industriel et des risques (Ineris) et l'université de Picardie Jules-Verne (UPJV), publiée par la revue Environnement Science and Pollution Research, a été rendue publique le 3 avril dernier.

    ondes électromagnétiques,antennes relais,prévention,précaution,loi,sommeil,appétit,biologique,perturbateur,étudeLes radiofréquences pertuberaient à long terme les fonctions de l'équilibre énergétique, le sommeil, la régulation thermique et la prise alimentaire

    "Réveils fréquents, difficultés pour se rendormir, insomnie... font partie des symptômes que décrivent les personnes électro-sensibles, lorsqu'elles vivent à proximité d'une antenne-relais" rappellent l'Ineris et l'UPJV. L'étude conduite sur de jeunes rats, qui a cherché à  recréer des niveaux d'exposition aux champs électromagnétiques comme ceux rencontrés à proximité d'antennes-relais de téléphonie mobile, "confirme" l'effet des radiofréquences sur "le fractionnement du sommeil paradoxal", qui est la phase du sommeil où se produisent les rêves dont on se souvient. De tels effets des ondes électromagnétiques sur la santé sont dénoncés depuis longtemps par des associations comme le collectif Stop Antennes né à Bordeaux (photo ci-dessus), ou Robin des Toits, qui réclament la prise en compte de l'hyper électrosensibilité comme maladie, une meilleure protection de la santé des habitants et une législation renforcée pour l'installation des antennes en milieu urbain.

    Pas de modification de qualité du sommeil

    Mais "au vu des résultats de l'étude, ce fractionnement n'occasionne pas de troubles du sommeil", selon les chercheurs. Ils n'ont noté aucune modification des paramètres de qualité du sommeil en terme de réduction du temps de sommeil, du nombre des réveils ou encore de la difficulté à se rendormir. "L''impact d'un fractionnement du sommeil paradoxal est "encore mal connu" mais il pourrait être "à l'origine de difficultés de mémorisation et de troubles de l'humeur", ajoutent-ils cependant.

    Thermorégulation et appétit perturbés

    De manière plus inattendue, les champs électromagnétiques agissent sur les mécanismes de la thermorégulation, avec comme effet indirect le déclenchement chez les animaux testés d'un "processus d'économie d'énergie comme s'ils avaient des besoins énergétiques accrus" et une sensibilité au froid accrue. "Si les champs électromagnétiques semblent induire une sensation de froid chez l'animal, il n'est pas encore possible de dire si cet effet est transposable à l'homme", indiquent prudemment les chercheurs.  "On observe également une prise alimentaire plus importante de la part des animaux exposés: les mécanismes d'économies d'énergie pourraient conduire à une augmentation de la masse corporelle, mais cela nécessite d'être confirmé" selon l'Ineris et l'UPJV.

    Les électro-sensibles et les associations exigent une loi

    ondes électromagnétiques,antennes relais,prévention,précaution,loi,sommeil,appétit,biologique,perturbateur,étudePour sa part, l'association de défense des "électro hypersensibles" PRIARTèM a critiqué jeudi les limites de l'étude et "exigé qu'une loi vienne enfin imposer une réelle protection de la population" contre les champs électromagnétiques. Pour Stéphane Sanchez de la Coordination nationale des collectifs Stop Antennes, "cette étude permet de confirmer l'effet des champs électromagnétiques sur la fractionnement du sommeil, ce dont se plaignent les personnes EHS qui vivent à proximité des antennes", approuve-t-il. "Néanmoins, elle ne prend pas en compte suffisamment de critères : c'est  l'arbre qui cache la forêt du scandale sanitaire". Et d'enfoncer le clou : "Il  faut qu'une loi impose aux opérateurs une protection réelle des citoyens".

    En janvier dernier, la proposition de loi déposée  en ce sens par la députée écologiste Laurence Abeille sur les ondes électromagnétiques, n'a même pas fait l'objet d'un débat : les députés socialistes ont carrément voté une motion de renvoi en commission des affaires économiques. L'objectif de la loi était de prendre des mesures afin de protéger des populations à risque des champs électromagnétiques (comme les enfants) et de permettre aux personnes électrohypersensibles de disposer d'espaces de vie sur le territoire en "zones blanches" (hors ondes électromagnétiques articifielles), tout en reconnaissant le syndrome dont elles sont victimes.

    En attendant le prochain avis de l'Anses

    L'OMS a classé en 2011 ces dernières comme potentiellement cancérigènes. Tout récemment, aux Etats-Unis, l'Académie américaine de pédiatrie (AAP) qui regroupe quelque 60.000 praticiens, a accordé son soutien à une proposition de loi déposée en août 2012 par Dennis Kucinich  membre du Congrès américain, intitulée "Le téléphone portable, le droit de savoir".  En France, en 2009,  l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), recommandait de réduire l'exposition aux radiofréquences. L'Anses doit actualiser cet avis d'ici l'été. A suivre.

    Cathy Lafon

    EN SAVOIR PLUS

    • Les ondes électromagnétiques, c'est quoi ? Cliquer ICI
    • L'étude publiée par la revue Environmental Science and Pollution Research : cliquer ICI
    • Le site des électrosensibles en France : cliquer ICI
    • PRIARTéM (Association pour une Réglementation des Implantations d'Antennes Relais) : cliquer ICI
    • Le site de la Coordination nationale des collectifs "Stop Antennes" : cliquer ICI 
    • Le site de la CRIIREM : cliquer ICI
    • Le site de Robin des Toits : cliquer ICI
    • Le rapport 2011 de l'OMS : cliquer ICI
    • L'avis de l'Anses de 2009 : cliquer ICI
    • Le site de l'AAP (Agence américaine de pédiatrie) : cliquer ICI
  • OGM toxiques ? Les ondes de choc de l'étude de Gilles-Eric Séralini

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    Le maïs OGM NK603 de Monsanto, du poison dans nos assiettes ? Ou pas ? Photo DR

    Ce n'est pas vraiment une surprise. L'avis des experts français, rendu public le lundi 22 octobre, a conclu que le travail mené par Gilles-Eric Séralini sur l'OGM NK603 et le RoundUp de Monsanto, ne permettait pas de démontrer la toxicité de cet OGM. Ce qui l'est peut-être plus, c'est qu'ils demandent cependant que de nouvelles études, indépendantes et financées par des fonds publics, soient menées sur les OGM, car ils estiment que les risques sanitaires ne sont pas assez documentés à l'heure actuelle.

     "D'importantes lacunes scientifiques"

    hcb,anses,ogm,maïs,pesticide,nk603,roundup,monsanto,étude,séraliniSaisis par le gouvernement, l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) et le Haut Conseil des biotechnologies (HCB) ont tous les deux conclu que cette "étude-choc", qui liait le développement de tumeurs à la consommation d'OGM, présentait d'importantes lacunes scientifiques. "Les données présentées ne permettent pas d'établir scientifiquement un lien de cause à effet entre la consommation du maïs OGM et/ou de pesticide et les pathologies constatées", a estimé dans un communiqué l'Anses. De son côté, le Haut Conseil aux biotechnologies (HCB), une instance d'expertise et de consultation spécifiquement chargée des questions relatives aux OGM, n'a pas dit autre chose, en soulignant lundi matin "des lacunes et des faiblesses méthodologiques rédhibitoires" qui annulaient, selon lui,  toutes les informations contenues dans cette étude.

    "Des études à long terme" et indépendantes, recommandées par les deux instances


    OGM: l'Anses juge nécessaires des études de long... par afp

    Mais l'Anses souligne cependant l'originalité de ce travail, qui aborde le sujet jusqu'ici très peu étudié - l'Anses ne recense que deux autres études - des effets sanitaires à long terme de la consommation d'OGM. Et l'agence sanitaire "recommande d'engager des études et recherches sur la question des effets à long terme des OGM associés aux préparations phytopharmaceutiques". "Ces travaux devraient être menés dans le cadre de financements publics", ajoute l'autorité, qui propose son aide pour définir les protocoles de ces études.  De même, le HCB précise dans un communiqué que, pour le "lever le doute" dans l'opinion publique, "le comité éthique et social recommande qu'une étude de long terme soit immédiatement entreprise sous l'égide des pouvoirs publics afin de lever le doute quant à la sécurité sanitaire du maïs NK603".

    Monsanto, pas vraiment convaincu

    Interrogé sur la perspective de telles études, un porte-parole de Monsanto a relevé que "l'avis de cet organisme ne change pas l'évaluation du risque" d'utilisation du maïs visé. "Celle qui est faite nous semble suffisante", a-t-il dit.

    "Un progrès", pour Séralini, qui veut faire interdire entre-temps le maïs concerné


    Maïs OGM: le Pr Séralini conteste l'évaluation... par afp

    Quant au biologiste Gilles-Eric Séralini, dont le travail portait sur la consommation par des rats pendant deux ans de maïs NK603 et/ou de pesticide Round Up de Monsanto, en mettant à disposition de la communauté scientifique l'intégralité des données de son étude, il avait lui-même appelé à une généralisation des études de long terme sur les OGM. S'il conteste les conclusions des experts français remettent en question la fiabilité de son étude, elles répondent cependant favorablement à ses intentions, qui étaient de susciter de nouvelles études indépendantes et de long terme, sur la sécurité sanitaire des OGM. Le scientifique estime donc que cette recommandation du HCB est  un "progrès", mais réclame, entre-temps, l'interdiction du maïs concerné, par principe de précaution. Il a demandé en outre, lundi, que les études de Monsanto qui ont servi à autoriser des OGM soient publiées et «décortiquées» comme les siennes, lors d'une conférence de presse à Caen (Calvados), après les avis négatifs des autorités sanitaires sur son travail.  «Là on comprendra que les études qu'ils ont faites sont carrément insuffisantes avec une puissance statistique qui, je vous le promets, sera encore inférieure à la nôtre. Il ne faut pas prendre la des enfants en otage», a-t-il déclaré.

    Une controverse écologique et sanitaire utile

    hcb,anses,ogm,maïs,pesticide,nk603,roundup,monsanto,étude,séraliniPour la ministre de l'Ecologie, Delphine Batho, l'étude Séralini sur les OGM "a au moins un mérite : elle a mis en avant la nécessité de bouger" même si elle "n'est pas conclusive" et qu'elle est "controversée".  "Il faut donc à l'avenir "des études à long terme, des études qui portent sur les effets cumulés des OGM et des pesticides qui les accompagnent et revoir la procédure d'évaluation", a-t-elle détaillé en marge du Sial (le Salon international de l'alimentation, qui se tient jusqu'à jeudi à Villepinte).

    "Laxisme européen"

    Début octobre, l'Autorité européenne de sécurité alimentaire (Efsa) avait déjà jugé que l'étude menée par l'équipe de Gilles-Eric Séralini était d'une qualité scientifique insuffisante. Le biologiste français - ainsi que la député européenne Corinne Lepage, avec qui il a co-fondé un comité de recherche (CRIIGEN)- a mis en cause les experts européens, qu'il accuse de "grave laxisme" dans l'autorisation des produits OGM. Dernier rebondissementt, hier, à la suite d’une demande écrite envoyée par le professeur Séralini, l'Efsa a publié sur son site avoir donné au chercheur l’accès à toutes les données disponibles en relation avec l’évaluation réalisée par l’Autorité sur le maïs génétiquement modifié (GM) NK603 en 2003 et 2009.

    Remettre à plat le dispositif européen d'autorisation des OGM et des pesticides

    Le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, s'était engagé à demander l'arrêt des importations de ce type de produits et la révision des procédures d'homologation en Europe si l'étude était validée. Ce qui n'est pas le cas. Le gouvernement français considère donc, dans un communiqué publié lundi, qu'il "n'y a donc pas lieu de revenir sur les autorisations accordées au maïs NK603 et à l'herbicide Roundup". Mais il plaide aussi pour une "remise à plat du dispositif européen d'évaluation, d'autorisation et de contrôle des OGM et des pesticides", et affirme qu'il va chercher à renforcer les études sur les effets à long terme de la consommation d'OGM associés à des pesticides.

    Rappelons que, conformément à la réglementation européenne, l'importation de produits OGM est autorisée en France, et donc indirectement leur consommaion, mais pas leur culture.

    Cathy Lafon

    EN SAVOIR PLUS

    • L'Anses (l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail) assure des missions de veille, d'expertise, de recherche et de référence sur un large champ couvrant la santé humaine, la santé et le bien-être animal, et la santé végétale. Son site : cliquer ICI
    • L'avis de l'Anses, sur l'étude de Gilles-Eric Séralini : cliquer ICI
    • Le HCB (Le Haut Conseil des biotechnologies) qui réunit depuis 2009 une soixantaine d'experts, est une instance indépendante chargée d'étudier toutes les décisions publiques concernant les OGM.  Son site : cliquer ICI
    • L'avis du HCB : cliquer ICI
    • L'Efsa (l'Autorité européenne de sécurité des aliments) est la pierre angulaire de l'Union européenne (UE) pour ce qui concerne l'évaluation des risques relatifs à la sécurité des aliments destinés à l'alimentation humaine et animale. Son site : cliquer ICI
    • L'avis de l'Efsa sur l'étude Séralini : cliquer ICI
    • Le site du CRIIGEN : cliquer ICI
    • L'étude de Gilles-Eric Séralini : cliquer ICI