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C'est le 21 juin ! Chouette : c'est l'été, la fête de la musique... et aussi la fête des pères. Oups. J'en vois qui ont oublié... Pas de panique : on fonce sur internet et on clique sur le site Ecoclicot, la boutique en ligne des éco-citoyensqui permet d'"acheter en vert", installée depuis deux ans à Blanquefort, en Gironde.
Plancha ou barbecue ?
C'est votre jour de chance. Ecoclicot.com qui propose plus de 5.000 produits écologiques pour la vie de tous les jours, a prévu le coup et vous dénicherez sur ce site, plein de ressources, le cadeau-roi : la plancha écolo ! Fabriquée en fonte, sans revêtement, la plancha Skeppshult est naturellement antiadhésive et ne se raye pas. Hyper pratique, elle s'utilise sur le gaz, sur les braises du barbecue ou même dans le four. Mais pas sur les plaques à induction ou les plaques électriques. La fonte, faut-il le préciser, est un matériau naturel, écologique, robuste, durable et 100 % recyclable, et permet de fabriquer des ustensiles pour une cuisine diététique et une cuisson sans danger pour la santé. Son prix ?94,58 euros. Attention, il n'y en aura pas pour tout le monde...
Et puis, il y a aussi le barbecue solaire Cookup, à 241,52 euros ! Si, si, voyez plutôt...
Si la cuisine en plein air, ce n'est pas son truc, vous pouvez toujours vous rabattre sur le chargeur solaire Cobrapour smartphone, tablettes, etc., qui se fixe sur le sac-à-dos ou sur la toile de tente. Idéal pour les papas baroudeurs. Son prix ? 37,80 euros ou 52,38 euros. Ou encore, pour ceux qui aiment jardiner, un pack plein-air jardinet des ustensiles divers et variés comme ce kit de désherbage thermique qui permet aux inconditionnels du désherbage de se livrer à leur activité favorite de façon écologique, sans plus jamais utiliser d'herbicides (quel vilain mot).
Cadeaux, eau, énergie, électricité, maison, enfants, plein-air/jardin, bien-être/beauté, épicerie: sur Ecoclicot, il y en a pour tous les goûts et toutes les bourses et, vous l'aurez compris, comme à la Samaritaine, on trouve tout. Ou presque: Ecoclicot ne vend que des produits écolos ou, du moins, qui ont "un impact positif sur l'environnement". Parmi ses avantages : le site livre gratuitement en métropole et s'engage à rembourser si l'on trouve moins cher ailleurs...
Vite, vite, à vous souris ! Mais avant de cliquer, n'oubliez pas de souhaiter une bonne fête à tous les papas, qu'ils aient des moustaches vertes ou pas...
Fonds de pots de colle, de peinture et de solvants, vieux restes d'engrais chimiques et autres pesticides, restes de produits d’entretien de la maison, de la voiture ou de la piscine, produits de bricolage et de jardinage périmés... autant de déchets qui encombrent vos celliers, garages et cabanons de jardins.
Dangereux pour la santé
Le hic, c'est que contrairement aux papiers, plastiques est autres contenants métalliques, on a tendance à oublier, lorsqu'on finit enfin par s'en débarrasser, qu'ils sont toxiques et dangereux pour l'environnement et la santé. Voilà pourquoi, depuis 2014,EcoDDS, l’éco-organisme en charge des déchets chimiques des ménages organise partout en France des journées de collecte spécifiques pour sensibiliser au bon geste de tri, concernant ce type de déchets. La prochaine a lieu ce samedi 20 juin, à Mérignac, en Gironde.
43« Journées DéchetsTri »
Ces restes de produits chimiques utilisés quotidiennement chez eux par les particuliers, nécessitent une collecte et un traitement spécifique, que leurs contenants soient vides ou pas. Ils ne doivent surtout pas être jetés, ni dans les canalisations, ni à la poubelle, car ils sont hautement polluants. Mélangés aux ordures classiques, ils les rendent inutilisables. Pour les trier correctement, il faut les apporter dans une déchetterie, ou à l’une des 43« Journées DéchetsTri »organisées dans 43 villes de France par EcoDDS, qui a lancé cette opération en juin 2014, en partenariat avec Leroy Merlin, première enseigne de bricolage français, qui revendique une démarche de distribution responsable.
20 tonnes de déchets chimiques collectées
Ce samedi, "Journées DéchetsTri" sera de passage à Mérignac, en Gironde, pour la dernière collecte d’une série de quatre opérations grandes ponctuelles organisées en Aquitaine. Les précédentes ont eu lieu respectivement à Bouliac et Biganos (Gironde), et Pau (Pyrénées-Atlantiques). Avec un franc succès. En seulement trois journées de collecte, plus de deux tonnes de déchets ont été collectées en Aquitaine, ce qui, selon EcoDDS, constitue un record absolu. C’est l’équivalent de deux mois de collecte en déchetterie. Au total, en France, au 1er juin, après les 20 premières opérations de collecte d’EcoDDS, près de 20 tonnes de déchets ont déjà été collectées : un autre record.
En Gironde, c'est où, c'est quand ?
Tout se passe ce samedi 20 juin, de 10h à 17h, sur le Parking du Leroy Merlin de Mérignac, 90 Avenue Henri Vigneau. EcoDDS vous attend avec vos vieux pots de peinture et de colle, vos flacons d'engrais, etc...
Que pouvez-vous apporter ce samedi 21 juin à Mérignac, pour la Journée Déchets Tri ? Les pots de peinture, de colle, d'enduit et de mastic. Les déboucheurs de canalisation. Les produits qui contiennent de la résine, de l'acétone, des solvant (White Spirit) et décapants. Des combustibles liquides, alcool à brûler, acides, répulsifs, herbicides, insecticides. Des produits contenant du chlore, et les désinfectants de piscine. Pour en savoir plus : cliquer ICI
Où trouver des collectes pour les déchets chimiques et spécifiques ? : cliquer ICI . Les 10 prochaines « Journées DéchetsTri » de Juin auront lieu les samedis 6, 13, 20 et 27 juin en région Centre, Champagne-Ardenne, Nord-Pas-de-Calais, PACA, Rhône-Alpes, Aquitaine, IDF, Languedoc Roussillon et Pays de Loire.
EcoDDS, c'est quoi ? Eco-organisme fondé en 2013 par les principaux acteurs de la fabrication et de la distribution de produits qui génèrent des déchets chimiques, EcoDDS réunit 48 actionnaires composés de 31 fabricants et 17 distributeurs. Sa principale mission est d’organiser le fonctionnement et d’assurer la pérennisation de la filière des Déchets Diffus Spécifiques des ménages dans des conditions respectueuses de l’environnement et de la santé. EcoDDS prend en charge directement la collecte et le traitement des produits chimiques pouvant présenter un risque significatif pour la santé et l’environnement. Il couvre un réseau de collecte national de plus de 40 millions d’habitants réparti sur un peu plus de 2.400 déchetteries sur les 4.200 existantes en France. En 2015, EcoDDS compte plus de 620 entreprises adhérentes parmi les principaux « metteurs sur le marché » de produits générateurs de DDS des ménages, près de 500 collectivités adhérentes et aura formé, en moins de 7 mois, plus de 3.000 agents de déchetterie.
Le Roundup est de nouveau pointé du doigt depuis le classement, en mars dernier, par l'OMS de son principal composant le glyphosate comme probable cancérogène pour l'homme. Photo AFP
Pas touche au glyphosate pour les professionnels...
"Non ! Si je l'interdisais, mais que je n'ai pas d'alternative, que me diraient les agriculteurs ? On viendra me dire : vous êtes en train de détruire la production agricole". Stéphane Le Foll, 9 juin 2015
Le 9 juin dernier, le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, déclarait sur la chaîne Public-Sénat qu'il n'interdirait pas le glyphosate, cette matière qui entre la composition de près de 500 produits, dont le célèbre Roundup, produit phare du géant américain Monsanto qui conteste l'avis de l'OMS.
En revanche, le ministre concluait en demandant au « jardinier du dimanche, qui a la main lourde, d'arrêter. Un peu d'herbe, ça n'a jamais fait de mal à personne ». Une réponse à l'association de consommateurs CLCV (Consommation, logement, cadre de vie) qui, l'avait interpelé la veille, ainsi que les autorités sanitaires françaises, pour demander notamment que le glyphosate ne soit plus vendu en libre-service aux jardiniers amateurs.
...mais stop au Roundup pour les particuliers
"J'ai demandé aux jardineries d'arrêter de mettre en vente livre le Roundup". Ségolène Royal, 14 juin 2015
Message reçu cinq jours plus tard (il faut laisser le temps au temps) par sa collègue de l'Ecologie, Ségolène Royal à qui échoie donc de "protéger" les jardiniers. Le 14 juin, le jour de l'inauguration de Vinexpo par François Hollande, la ministre annonçait, sur France 3, l'arrêt de la vente libre du Roundup aux particuliers dans les jardineries. "La France doit être à l'offensive sur l'arrêt des pesticides", a-t-elle déclaré en fustigeant au passage présence des phytosanitaires dans le vin, avec lesquels il faut, selon elle, en finir. Pour mémoire, la viticulture représente 3,7% de la surface agricole française mais concentre 20% des pesticides épandus.
A tout petits pas...
Comment prendre ces déclarations qui se veulent fracassantes ? Pour interdire les pesticides, dont on connaît pourtant bien aujourd'hui les effets nocifs sur la santé et l'environnement, force est de reconnaître que la France y va à tout, tout petits pas. Votée en 2013, la loi Labbéprévoit leur interdiction totale dans les espaces verts publics en 2020 et dans les jardins, à l'horizon 2022. Ou comment se donner du temps pour voir venir. L'accès en vente-libre aux produits phytosanitaires quant à lui, doit être interdit pour les jardiniers amateurs, à compter du 1er janvier 2018.
Anticiper la loi : "un bon signal", mais encore
La décision de Ségolène Royal n'est finalement qu'une anticipation de la loi et sur un seul produit, le Roundup. Elle a cependant a été saluée par la CLCV qui "avait demandé que cette mesure soit prise et accueille très positivement cette décision", dans un communiqué. Matthieu Orphelin, le porte-parole de la Fondation Nicolas Hulot a indiqué pour sa part que que "Si l'interdiction de la vente aux particuliers du Round Up était anticipée par la loi ou par des accords volontaires, ce serait évidemment un bon signal".
Certes, il faut bien commencer quelque part. Mais François Veillerette, porte-parole de Générations Futures, ne peut, lui, s'empêcher de pointer l'"effet d'annonce" :"Nous attendons des différents Ministres qu’ils prennent des mesures d’interdiction claires des pesticides notamment ceux à base de glyphosate", a-t-il déclaré.
Le glyphosate, sans danger pour les uns et pas pour les autres ?
On peut en effet s'interroger sur ce nouveau "grand écart écologique" du gouvernement. De deux choses l'une. Soit le glyphosate est potentiellement dangereux, soit il ne l'est pas. S'il l'est, ce que semble indiquer de nombreuses études sanitaires, il l'est quantitativement davantage pour les professionnels de l'agriculture que pour les jardiniers amateurs. Les premiers, même s'ils sont davantage informés de ses dangers potentiels, l'utilisent bien plus que les seconds. Il l'est d'ailleurs aussi par voie de conséquence, à un autre degré, pour tous les consommateurs des fruits et légumes cultivés au glyphosate. Ce qui finalement, représente pas mal de monde, l'ensemble de la population ne s'alimentant pas encore en bio.
Les agriculteurs officiellement victimes des pesticides
Hasard du calendrier, ou pas, ce nouvel épisode de l'interminable feuilleton des pesticides a commencé le jour-même de la publication du décret du 9 juin 2015 qui reconnaît enfin officiellement que les agriculteurs sont bien victimes des pesticides.... Le texte de loi "complétant les tableaux des maladies professionnelles" crée un lien entre le lymphome malin non hodgkinien et les "travaux exposant habituellement aux composés organochlorés, aux composés organophosphorés, au carbaryl, au toxaphène ou à l'atrazine".
L'indemnisation des maladies
S'il faut cependant prouver une exposition à ces produits sur une période de dix ans, aucune des circonstances où les agriculteurs sont en contact avec les pesticides n'est oubliée par la loi. L'inscription au tableau des maladies professionnelles "permettra à de nombreuses victimes d'obtenir une prise en charge des soins liés à leur pathologie, ainsi que l'attribution d'une indemnisation" se réjouit ainsi l'association Phyto-victimesqui a bataillé de longues années durant avant d'arriver à ce résultat, conquis également de haute lutte par les combats menés par des familles de victimes, comme ceux deMarie-Lys Bibeyranou de Valérie Murat, en Gironde.
Lancé en 2008 sous Nicolas Sarkozy, leplan Eco-phyto destiné à réduire de moitié la consommation de pesticides d'ici 2018, patine sérieusement et n'attendra pas son objectif. Au lieu de diminuer, l'utilisation des phytosanitaires ne cesse d'augmenter... Aussi, le ministre Stéphane Le Foll a-t-il annoncé sa volonté de le relancer: le nouveau plan Eco-phyto est soumis à consultation du public jusqu'au 29 juin. Avec quels résultats concrets ? A suivre...