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Un extrait de "Gasland", le documentaire de Josh Fox sur la fracturation hydrauliqueDR
Le débat national sur la transition énergétique doit s'achever le 18 juillet prochain. Alors, quel modèle énergétique pour la France dans le futur ? Toujours aucune idée sur la question ?
Vous êtes de sacrés veinards : la chaine Arte diffuse ce soir le documentaire "Gasland", sur l'extraction des gaz de schiste. Aucune excuse n'est admise : c'est LE rendez-vous incontournable pour alimenter la réflexion sur une des questions les plus controversées de notre avenir énergétique, en raison de ses impacts écologiques: la fracturation hydraulique nécessaire pour extraire de la roche les gaz non conventionnels, dits gaz de schiste.
Un documentaire coup de poing
"Gasland", de Josh Fox, est le premier film choc à avoir dénoncé en 2010, les dégâts de l'extraction des gaz de schiste aux Etats-Unis. Lorsque le réalisateur se voit proposer cent mille dollars pour qu'une société puisse venir extraire du gaz de schiste sur sa propriété en Pennsylvanie, il décide d'enquêter à travers tous les États-Unis, dans des endroits où l'exploitation dure depuis une décennie, pour constater son impact sur les communautés sur un plus long terme. Par la voix des victimes et de certains experts (aucun des représentants des industries n'a accepté de s'exprimer), il découvre que les centaines de milliers de puits qui défigurent les paysages à grande échelle riment avec l'empoisonnement des nappes phréatiques, la présence de gaz naturel dans les réseaux d'adduction (avec eau du robinet inflammable !) et de graves problèmes sanitaires : contamination de l'air, des puits ou des cours d'eau...
Toujours sur Arte, histoire d'avoir la totale, on peut aussi voir ou revoir, à 8h55, "La Malédiction du gaz de shiste", le documentaire français de Lech Kowalski (2013).
Le réchauffement climatique responsable de la fonte des plateformes glaciaires, selon une étude scientifique de la Nasa, conduite par le chercheur français qui travaille en Californie Eric Rignot Photo Dr
Le réchauffement des océans fait fondre les plateformes glaciaires entourant l'Antarctique en profondeur, selon une recherche américaine publiée le 13 juin par la Nasa. Alors que la France et l'Europe connaissent un printemps des plus pluvieux et médiocres, avec des inondations record en Allemagne, en Autriche, en Slovaquie et en République tchèque, il n'a jamais fait aussi chaud en Laponie, dans l'extrême Nord de l'Europe.
Au Nord comme au Sud, les effets du dérèglement climatique semblent déjà sensibles et les réserves de masse glaciaire de la planète en sont les premières affectées.
31° C au pays du Père Noël, en Laponie
Fin mai, début juin, la Laponie a battu des records de chaleur, avec des températures aux alentours des 29° C, au moment où des régions du globe, bien plus méridionales, comme la France, se plaignaient du froid et de la pluie. En Norvège, l'institut météorologique national a relevé 29,1°C à la station de Nyrud, coincée entre Russie et Finlande, à plus de 250 kilomètres au nord du Cercle polaire. En Suède, le mercure est monté jusqu'à 28,7°C à Överkalix, à environ 800 kilomètres au nord de Stockholm, a relevé l'institut météorologique national (SMHI). En Finlande, la ville d'Inari, située à près de 1.000 kilomètres au nord de la capitale Helsinki, a également connu un record historique pour un mois de mai, avec 28,9°C . Les météorologues ont qualifié "Cette situation est tout à fait exceptionnelle".
Fonte anormale et accélérée de la banquise du pôle Nord
Quelques jours auparavant, la Russie avait annoncé qu'elle allait évacuer d'urgence en trois jours sa station polaire Severny Polious 40, la quarantième station polaire russe installée sur la banquise du Pôle Nord en octobre 2012 afin, notamment, de surveiller l'environnement de l'océan Arctique et d'effectuer des observations météorologiques t (photo AFP ci-dessus). Motif de la décision: "la fonte anormale des glaces, avec un développement anormal de processus naturels dans le bassin Arctique qui a abouti à la destruction des champs de glaces autour de la station", selon un communiqué du ministère russe des Ressources naturelles et de l'Ecologie. En clair : la glace se crevasse et des fissures apparaissent sur la banquise. On ne peut s'empêcher de penser au film d'anticipation "Le jour d'après", qui décrit le monde victime d'une série de cataclysmes météorologiques extrêmes, dûs au réchauffement climatique, dont le scénario commence justement par un phénomène naturel semblable. Même si cela reste, bien entendu, un film catastrophe de pure fiction.
La fonte des glaces de l'Antarctique au pôle Sud due au réchauffement de l'océan
A l'extrême opposé du globe, en Antarctique, la masse glaciaire se réduit. Le phénomène, déjà repéré par les scientifiques, est attribué principalement au vêlage d'iceberg : la banquise se fracture et accouche d'un iceberg, en perdant une masse important de sa glace. Pour la première fois, la Nasa a conduit une étude sur toutes les plateformes de glace autour de l'Antarctique, avec des mesures et des images obtenues à partir de satellites et d'avions. Les chercheurs ont analysé les taux de fonte de la base de ces masses glaciaires, prolongements des glaciers flottant sur l'océan qui couvrent une superficie de 1,5 million de kilomètres carrés. On savait déjà que 190 millions de tonnes de glace fondent quotidiennement en Antarctique. La dernière étude de la Nasa, publiée dans la revue Science du 14 juin, révèle que la fonte de la base de ces plateformes glaciaires, différente de la fonte des glaces superficielles, a compté pour 55% de la perte totale de leur masse de 2003 à 2008. Ce qui représente un volume beaucoup plus important que celui qui avait été estimé jusqu'à présent.
Le vêlage d'iceberg
L'oeuvre du réchauffement climatique
Les conséquences de cette découverte scientifique sont nombreuses. L'Antarctique contient 60% environ des réserves d'eau douce de la planète et les plateformes étudiées, sorte de barrières naturelles de glace, ralentissent le glissement des glaciers vers l'océan. En fondant, elles perdent de leur efficacité. L'étude de la Nasa doit permettre d'affiner les modèles sur la circulation océanique en fournissant une meilleure estimation du volume d'eau douce qui provient de la fonte de ces plateformes de glace en se déversant dans la zone côtière de l'Antarctique, et influent sur les courants marins. Elle aide aussi à mieux comprendre le mécanisme de fonte de ces glaces, ce qui permettra de mieux prédire l'impact du réchauffement de l'océan sur la masse glaciaire antarctique et de mieux évaluer sa contribution à la montée du niveau des eaux océaniques.
2012 : l'année ou le changement climatique est devenu réalité (vidéo en anglais). Eric Rignot, glaciologue.
Enfin, l'étude montre que le phénomène naturel de vêlage d'iceberg n'est plus l'explication prinicipale de la perte de masse glaciaire de l'Antarctique: "Notre étude montre que la fonte de la base des plateformes de glace entourant l'Antarctique y contribue de manière beaucoup plus importante", estime Eric Rignot. Glaciologue, climatologue, spécialiste du changement climatique, le chercheur français qui travaille au Jet Propulsion Laboratory de la Nasa à Pasadena (Californie, ouest), est le principal auteur de ces travaux. En clair, nous dit-il : ça fond, et c'est bien le réchauffement climatique et celui des océans qui en est à l'origine.