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Urbanisme - Page 35

  • Et si on allait bosser à vélo ? Une indemnité kilométrique pourra nous y inciter

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    Les salariés qui vont travailler à vélo pourront bénéficier d'une indemnisation à l'instar de ceux qui se déplacent en voiture. A condition que leur entreprise soit volontaire. Photo "Ma Planète"

    Le ministre des Transports, Frédéric Cuvillier, a dévoilé ce mercredi les 25 mesures d'un plan d'action en faveur du vélo et de la marche, facilitant la coexistence avec les voitures en milieu urbain et incitant à l'usage du vélo pour aller au travail.

    vélo en ville.jpgUne "indemnité kilométrique" vélo

    On estime que 3 millions de français utilisent le vélo en tant que mode de déplacement quotidien, et que 17 millions en font au moins une fois par semaine. Avec de tels chiffres, la France a un retard considérable par rapport à ses voisins européens, comme l'a a souligné Frédéric Cuvillier. Pour le rattraper et encourager les trajets domicile-travail, le plan prévoit notamment l'expérimentation d'une "indemnité kilométrique vélo" avec des entreprises volontaires. En effet, jusqu'à présent, l’usage du vélo ne bénéficie dans l'Hexagone d’aucun encouragement de cette sorte, alors que les frais de carburant peuvent déjà faire l’objet d’une prise en charge par l’employeur, à hauteur de 200 € annuels. Une véritable injustice à rattraper, car le vélo plus vertueux, génère des frais de réparation et d’entretien qui s’élèvent aussi en moyenne à 200 € par an. De plus, les cyclistes-travailleurs méritent bien d'être récompensés pour leurs efforts en faveur de la planète, tout particulièrement lorsqu'ils ne renoncent pas à leur vélo, même par temps de pluie... C'est à dire presque tous les jours depuis deux mois et demi !

    pollution air bordeaux velo.jpgBon pour la santé, la qualité de l'air, le climat et les économies d'énergie

    Pour être séduisante, l'idée n'est pas vraiment révolutionnaire. Un tel système existe en Belgique depuis 1999, où l'indemnité est fixée à 20 centimes d’euros par kilomètre. En France, le Sénat avait déjà adopté, le 12 novembre 2012, en première lecture, un amendement créant plusieurs dispositifs d’indemnisation pour les salariés qui roulent à vélo, dans le cadre du vote du Projet de loi de finances de la Sécurité sociale (PLFSS)...  La généralisation de cette mesure avec un abattement de charges incitatif pour les entreprises, pourrait coûter 110 millions d'euros aux comptes sociaux de l'Etat. Mais elle multiplierait aussi par 10 le nombre de trajets domicile-travail effectués en vélo. La dépense serait donc largement compensée, selon le ministère des Transports, par ses effets bénéfiques, en particulier sur la santé des cyclistes qui feraient de l'exercice et de tous les habitants, qui respireraient mieux. En outre, avec la diminution des émissions de CO2 et de la pollution de l'air, le climat ne s'en porterait que mieux... L'impact écologique de cette indemnité, calculée sur la base d'un barème de 25 centimes par kilomètre, sera évaluée par l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe).

    Faciliter et sécuriser l'usage du vélo 

    Parmi les autres mesures figurent l'interdiction de l'arrêt ou du stationnement des véhicules à 5 mètres en amont du passage piéton hors des places aménagées, et la généralisation du double-sens cyclable dans les rues où la vitesse est limitée à 30km/h. Les automobilistes seront officiellement autorisés à chevaucher une ligne continue pour dépasser les vélos si la visibilité le permet mais se garer sur une piste cyclable sera en revanche plus sévèrement puni, par une amende de 135 euros contre 35 euros actuellement. Les maires auront également la possibilité d'étendre (hors intersection) le régime transformant un feu rouge en céder-le-passage, afin d'éviter aux cyclistes de poser le pied à terre.

    train + velo.jpgTrain+vélo, ça doit être possible !

    Des objectifs de création de places sécurisées de stationnements pour vélos d'ici à 2020 seront par ailleurs fixés pour chaque grande gare en fonction de la fréquentation. Sur toutes les destinations des TER, la possibilité d'emport du vélo, même avec réservation, devra être accessible au minimum au moins dans deux trains par sens et par jour, et l'affichage de cette possibilité figurera désormais dans la réservation en ligne de la SNCF.

    Passer ses vacances à vélo, ça génère de l'emploi

    Le plan prévoit également de développer les itinéraires de loisir pour faire passer la part des séjours à vélo dans l'ensemble des séjours touristiques de 3% aujourd'hui à 6% en 2020. Une telle augmentation engendrerait "la création de 12.000 emplois touristiques et 2 milliards de chiffre d'affaires supplémentaire", a assuré Frédéric Cuvillier.

    baupin.jpg"Un point de départ, pas un point d'arrivée"

    Les associations engagées dans la réflexion sur la place du vélo pilotée par le ministre des Transports, aux côtés de parlementaires et de constructeurs, ont accueilli favorablement ces annonces, tout en appelant dores et déjà à les compléter. La Fédération des usagers de la bicyclette (Fub) "se félicite de ces premières mesures" et souhaite que "ce chantier national soit poursuivi et doté de moyens financiers conséquents". Pour le Club des villes et territoires cyclables, ces premières mesures "constituent les fondations d'une stratégie nationale et invitent à aller plus avant". Quant aux députés Denis Baupin (photo ci-dessus) et Alexis Bachelay, membres du Club des parlementaires pour le vélo, pour eux, ce plan "est un point de départ, pas un point d'arrivée". Pour le faire vivre, les élus se disent déterminés à inscrire dans la loi toutes les dispositions prévues.

    Le bon exemple de l'agglomération bordelaise

    tourne droite.jpgUn certain nombre d'agglomérations, dont Bordeaux, expérimentent déjà certaines de ces mesures, comme les tourne-à-droite aux feux, les garages pour vélo dans leur gare, ou encore les doubles-sens dans les zones 30. La Communauté urbaine de Bordeaux a même mis en place un service de gonflage de pneus gratuit pour les usagers dans son parking à vélos sécurisé de la gare Saint-Jean et son plan vélo prévoit de mettre en place une aide financière pour acheter un vélo pliant (jusqu'à 250 €) ou un vélo électrique (jusqu'à 300 €). Autant de bonnes pratiques qui devront désormais passer à la vitesse supérieure.

    Surtout, il faudra parvenir mettre en musique l'expérimentation de l'"indemnité kilométrique vélo" avec des entreprises volontaires. L'indemnité sera calculée sur la base d'un barème de 25 centimes le kilomètre. Le ministère espère que les grandes entreprises qui ont fait une place particulière au vélo dans leur plan de transport, rentreront dans l'expérimentation.

    Alors, des volontaires ?

    Cathy Lafon

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  • Transport : dans la région, cinq projets seraient suspendus à l'avenir de l'écotaxe

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    Le projet de tram sur pneus de l'agglomération bordelaise, sur le modèle de celui de la RATP (notre illustration), fait partie des projets qui seraient liés au sort de l'écotaxe. Photo archives AFP

    Selon une information exclusive donnée lundi 3 mars par "France info", au total, 120 projets de transports en commun, dont cinq dans la région, seraient actuellement liés au sort de l'écotaxe, suspendue au mois d'octobre dernier par Jean-Marc Ayrault.

    écotaxe1.jpgCes grands aménagements devaient en effet être financés en partie par les 450 millions d'euros de recettes prévus dans le cadre de la taxe verte reportée par le gouvernement, après avoir été contestée avec virulence par le mouvement des "Bonnets rouges" et les transporteurs routiers.

    450 millions d'euros en moins dans les caisses de l'Etat

    Les partisans du maintien de l'écotaxe avaient prévenu : reporter ou annuler cet impôt ne serait pas sans conséquence sur les aménagements des infrastructures de transports destinées à promouvoir les alternatives aux déplacements routiers, polluants et responsables de l'accroissement de l'effet de serre, et à améliorer les services de transport public rendus aux usagers. La liste que France info s'est procurée, récapitule tous les projets de lignes de tramway, de bus, métro ou navettes fluviales qui ont répondu à l'appel à projet du ministère des Transports l'an dernier et que l'Etat devait financer, dès cette année, en partie, grâce aux 450 millions d'euros de recettes de l'écotaxe. Depuis le report de celle-ci, suite au mouvement des "Bonnets rouges", ces projets dorment dans les cartons...

    Dans le grand Sud-Ouest, cinq projets d'infrastructures seraient ainsi en suspens  :

    La liste des projets suspendus au sort de l'écotaxe, publiés par France Info

     chausset.jpg"Un non-sens"

    En Gironde, Gérard Chausset, Vice-Président de la Communauté urbaine de Bordeaux, (CUB) en charge du transport de demain (EELV), se dit inquiet pour la réalisation de la ligne de tram sur pneus ou de bus à haut niveau de service, prévue dans l'agglomération bordelaise. L'élu de Mérignac rappelle que le principe de l'écotaxe, en gestation depuis cinq ans, doit permettre "à la fois de rationaliser les transports de marchandises (report modal et optimisation du transport routier), et de financer l’essor des transports collectifs urbains et interurbains".  Selon lui, la conséquence directe de l'annulation de l'écotaxe serait que la ligne du tram sur pneus (BHNS) entre Bordeaux-Centre, Caudéran et Saint Médard-en-Jalles se trouverait amputée d'une subvention de 10 à 15 millions d'euros.  "La politique actuelle sur les transports est un non-sens, fulmine l'écolo. On taxe le transport collectif, on exonère la route et on oublie le transport aérien (pas de taxe sur le kérosène), voire on l’encourage avec le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes". Il attend du gouvernement qu'il "mette enfin en place la taxe kilométrique pour les poids lourds empruntant le réseau routier national".

    clément rossignol614.jpg"Pas de quoi s'étonner..."

    Toujours en Gironde, Clément Rossignol, élu écologiste aux déplacements doux et aux mobilités alternatives à la voiture à la Communauté urbaine de Bordeaux,  s'étonne que l'on s'étonne de cette situation. Il rappelle que l’Agence de financement des infrastructures de transport de France (AFITF) a adopté le 6 février son budget pour 2014, en tenant compte du manque à gagner lié à la suspension de la taxe kilométrique poids lourds. C'est mathématique :  "Sur les 770 millions d’euros de recettes initialement prévus, l’État ne compense qu’à hauteur de 320 millions, laissant un besoin de financement de 450 millions", précise-t-il. Le manque à gagner de l'écotaxe a conduit l’AFITF à renoncer, pour 2014, à ses engagements concernant les investissements ferroviaires cruciaux pour la fiabilité des services voyageurs et fret. Ils ont dû être reportés, quitte à mettre en péril les efforts des Régions en faveur du développement des trains du quotidien. De même," les crédits liés au troisième appel à projets « transports collectifs en site propre » sont gelés, hypothéquant les projets de tramway, métro et bus en site propre de très nombreuses villes et territoires", conclut l'élu.

    Le grand Sud-Ouest est touché, mais des aménagements pour les vélos, des crémaillères, des liaisons par câble, des réalisations de lignes de tramway à Marseille, Strasbourg ou Nantes, de lignes de bus à Lille, Annecy ou encore Laval, et des navettes fluviales sont également en suspens, aux quatre coins de l'Hexagone. Bien sûr, cela ne signifie pas que tous ces projets soient annulés. A Marmande, en Lot-et-Garonne, le maire Gérard Gouzes se dit confiant et a déclaré à "Sud Ouest" que le projet intermodal se ferait coûte que coûte et sortirait de terre à temps.

    Les collectivités locales les plus pauvres auront néanmoins du mal à joindre les deux bouts pour mener à bien leurs chantiers. Quant à la réduction de la pollution atmosphérique urbaine, une fois de plus, elle peut attendre.

    Cathy Lafon

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  • Chanson culte : "La Montagne", de Jean Ferrat

    "La montagne", de Jean Ferrat. En voilà une chanson culte et une valeur sûre... Suggérée par Pascale, une internaute fan de Ma Planète.

    Une chanson visionnaire

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    Jean Ferrat et José Bové. Photo DR

    Ecrite en 1964, bien avant la mode écolo, cette chanson mélancolique et populaire est réellement visionnaire : elle dénonce déjà l'exode rural, la malbouffe et encense le retour à la terre. Rappelez-vous. La France en 1964, c'était avant 1968. Hé oui. Le général de Gaulle régnait, les Trente glorieuses battaient leur plein et les Français découvraient les meubles en Formica et les poulets élevés en série comme autant de "progrès". 

    Le coup de foudre

    Au début des années 60, Jean Ferrat, accède à la gloire. Il  passe à l'Olympia en 1962. Sa chanson "Federico Garcia Lorca" reçoit une ­avalanche de prix, suivie de "Paris Gavroche", "Deux ­Enfants au soleil" et  "Nuit et Brouillard".  C'est alors que Jean Saussac, peintre et décorateur, basé en Ardèche, qu'il vient de rencontrer, l'invite à venir découvrir son village: Antraigue-sur-Volanes. Et Jean Ferrat, le Parisien, a le coup de foudre pour Antraigues. Au point d'y composer "La Montagne", inspirée de son nouvel amour pour les Cévennes, avant d'y acheter une vieille ferme et de s'y installer.

    L'ancêtre de la conscience verte

    Chanson devenue mythique, "La Montagne", véritable déclaration d'amour à la nature, est aussi la première profession de foi écologique en chanson. Ancêtre de la conscience verte, elle a dénoncé, avant l'heure, l'urbanisation, l'étalement urbain, la perte des valeurs terriennes, la désertification des campagnes et de la montagne, l'agriculture intensive et la malbouffe, avec le "poulet aux hormones".  Avant les luttes pour le Larzac des années 70 et celles de Notre-Dame-des-Landes, et bien avant la vache folle, les OGM et encore le trafic de la viande de cheval...

    "La Montagne" porte en elle tous les germes des combats écolo à venir que mènera par la suite un certain José Bové. C'est dire.

    Cathy Lafon