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Pollution - Page 387

  • Pollution à l'usine Smurfit de Biganos : inquiétudes autour du Wharf de La Salie

     

    La cuve éclatée de l'usine Smurfit-Kappa à Biganos (Gironde) Photo Stpéphane Scotto DR

    Après l'éclatement d'une cuve, le 5 juillet dernier, à l'usine papetière Smurfit Kappa à Biganos, qui a provoqué une grave pollution du Lacanau, affluent de La Leyre qui se jette dans le  Bassin d'Arcachon, et entraîné l'évacuation humaine du site industriel, les populations locales, habitants, associations écologistes, professionnels et élus s'interrogent sur la qualité de la surveillance et la sécurité des installations de l'usine et de manière plus générale, sur une possible aggravation de la dégradation du milieu marin et aquatique du Bassin d'Arcachon.

    Les photos de la cuve éclatée sur le site de Smurfit 

    L'usine Smurfit-Kappa après l'accident du 5 juillet 2012, vue aérienne Photo Stéphane Scotto DR

    Deux photos aériennes du site de Smurfit et de la cuve à l'origine de l'accident, prises par le photographe Stéphane Scotto, sont parlantes : on voit bien l'état de corrosion de ce qui reste de la cuve éclatée, qui contenait 3.500 m3 d'eaux usées de la papeterie, une liqueur noire, dont 100 à 500 m3 sont partis dans la Leyre, les zones humides et dans les égouts de l'usine. Cette liqueur noire, très corrosive et polluante, est composée de jus de cuisson de bois et de soude caustique. La question qui inquiète désormais est celle du devenir du reste de ce liquide échappé de la cuve et contenu dans le bassin de rétention "Saugnac" d'une contenance  de 80 000 m3, archi plein désormais, en attente d'être déversé.

    Le volume de liqueur noire serait passé de 3.500 m3 de liqueur noire à 80.000 m3, car lors de l'accident, le ruisseau Lacanau aurait été pompé, pour aspirer la pollution qui partait ensuite dans la Leyre. 70.000 m3 d'aux douce ont donc été mélangées aux 3.500 m3 de soude, lignite et sulfate.

    La crainte unanimement exprimée, étant qu'elle ne soit déversée dans l'océan, par le Wharf de La Salie, très controversé localement par les écologistes. La semaine dernière, la préfecture a déjà autorisé Smurfit Kappa à rejeter une partie de ces eaux usées traitées en interne, dans le collecteur du syndicat intercommunal du Bassin d'Arcachon(Siba) où ces eaux sont retraitées, avant d'être rejetées dans l'océan au Wharf de La Salie, côté plage océane de la Teste-de-Buch. En dépit de l'opposition du président du Siba et maire de Lège-Cap-Feret, Michel Sammarcelli, qui avait écrit son refus au préfet.

     « Pas dans le Wharf »

     

    Vue aérienne du site Smurfit Kappa, avec la localisation de la cuve et du bassin de rétention DR Stéphane Scotto

    Yves Foulon, député-maire d'Arcachon, a également écrit en ce sens à la direction de l'usine et a confié à Sud Ouest, le 17 juillet : « J'attends avec beaucoup d'intérêt la réponse aux trois questions que j'ai posées : est-ce que tout a été fait pour éviter l'accident ? Après l'accident, pourquoi les procédures mises en œuvre pour empêcher les conséquences n'ont-elles pas fonctionné ? Enfin, comment le liquide a-t-il pu se déverser aussi facilement dans l'affluent de la Leyre, mettant en danger le Bassin », demande-t-il. Quant au liquide du bassin de stockage de l'usine : « En aucun cas, il ne doit se déverser dans le Bassin, même de façon autorisée par les services sanitaires de l'État et donc, l'idée même que le liquide transite par le wharf m'est totalement inconcevable », assure le député.

    De son  côté le collectif d'usagers de La Salie ne dit pas autre chose. Quatre-vingt personnes se sont rassemblées samedi 14 juillet au matin, autour de Jean-Vincent Accoce, parole du collectif qui regroupe des  habitants, des membres d'associations locales, des professionnels, mais aussi des représentants de clubs et d'écoles de surf. Leur objectif : informer  de la réalité de l'accident et de la pollution et mettre fin aux rumeurs particulièrement néfastes en cette période estivale : « La plage de La Salie Nord n'a jamais été fermée par le préfet, et le projet de maison de la glisse n'est pas remis en cause », a affirmé le porte-parole. Mais le collectif a aussi réitéré le refus d'accepter que le contenu du bassin de rétention  de l'usine Smurfit, soit rejeté par le Wharf dans l'océan, même dilué et traité.

    Prochain rendez-vous, vendredi 20 juillet à 14 h 30 : la Commission locale d'information et de surveillance ( CLIS) se réunit à la sous-préfecture d'Arcachon.

    Cathy Lafon

    EN SAVOIR PLUS

    Stéphane Scotto, qui nous a permis d'utiliser deux photos de Smurfit, est "le" photographe amoureux du Bassin d'Arcachon. Consultez son blog en cliquant ICI ou son site en cliquant ICI

    LIRE AUSSI

    TOUTES LES INFOS sur l'accident de l'usine Smurfit, sur le site de "Sud Ouest", avec les articles de Bernadette Dubourg  :
  • Fil vert. L'agenda vert de Madame Batho

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    Delphine Batho, ministre de l'Ecologie et du Développement durable Photo AFP

    La ministre de l'Ecologie, du développement durable et de l'Energie, Delphine Batho, auditionnée mercredi 11 juillet par les députés, a fixé les grandes lignes de son agenda, très attendu par les écologistes que l'éviction de Nicole Bricq du ministère de l'Ecologie a inquiétés.

    Batho dans la lignée de Bricq

    Delphine Batho reprend les grandes orientations annoncées par Nicole Bricq, son éphémère prédécesseur : une grande conférence environnementale avant le 15 septembre, un débat national sur la transition énergétique à l'automne, une loi de programmation début 2013 et une réforme du code minier avant la fin 2012. Promise inititialement pour le début du mois de juillet, la conférence environnementale se tiendra donc finalement à la rentrée.

     Une conférence environnementale annuelle et transversale

    Comme la conférence sociale, elle sera ouverte par le président de la République et conclue par le premier ministre.  Delphine Batho veut en faire un rendez-vous annuel, où toutes les organisations non gouvernementales ayant participé au Grenelle de l'environnement organisé par Jean-Louis Borloo au début du quinquennat de Nicolas Sarkozy seront conviées, comme les différents ministres compétents, notamment le ministre du redressement productif, Arnaud Montebourg, et la ministre du logement, Cécile Duflot, chargée de l'immense chantier de la rénovation thermique. Enfin, contrairement à 2007, les parlementaires seront également associés.

    Transition énergétique, biodiversité, santé, fiscalité et gouvernance

    Deux thèmes seront abordés en priorité : l'énergie et la biodiversité. La conférence aura pour objet de définir le cadre et la méthode du débat sur la transition énergétique qui devra déboucher sur une loi de programmation au premier semestre 2013. Les participants débattront autour de trois enjeux, la fiscalité écologique, le lien santé-environnement et la gouvernance environnementale.

    Continuité du Grenelle

    Très intelligemment, Delphine Batho s'inscrit dans une "une certaine continuité du Grenelle", tout comme l'avait fait avant elle Nicole Bricq. Et tout comme son prédécesseur, elle annonce aussi son intention de le relancer et de l'élargir à d'autres acteurs, en précisant son volet social et sociétal tout en le dotant de moyens financiers.

    Prochain rendez-vous : conseil des ministres du 18 juillet, où la ministre de l'Ecologie détaillera "l'architecture " de ce nouveau Grenelle de l'environnement.

    Cathy Lafon



  • Pollution et mobilité urbaine. Zapa : les villes françaises en sursis

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    Bordeaux 6 Avril 2011, le Quai Louis XVIII encombré de voitures. Photo archives SO /Thierry David

    Les zones d'actions prioritaires pour l'air (Zapa) voulues par le précédent gouvernement pour réduire la circulation des véhicules polluants en ville, destinées à être testées dans sept grandes communes, vont être revues car elles sont "socialement injustes", a annoncé jeudi 12 juillet le ministère de l'Ecologie. Des huit villes volontaires volontaires en 2011 pour tester le dispositif, il n'en reste plus que sept, dont Bordeaux, avec Paris, Saint-Denis, Lyon, Grenoble, Clermont-Ferrand et Aix-en-Provence. Nice a jeté le gant en juin dernier. Les sept collectivités, en attente d'aménagements au dispositif, peuvent donc souffler. Mais elles ne couperont pas pour autant à l'obligation de réduire la pollution sur leur territoire, où les habitants ont de plus en plus de difficultés à respirer.

    Les Zapa, les LEZ à la française

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    Initié par l'Europe, le concept des Zones d'actions prioritaires pour l'air (LEZ en anglais) a pour  objectif incontournable et pas seulement louable, de réduire de 30 % les particules polluantes dans l'air d'ici 2015. Qui dit Zapa, dit aussi interdiction sur le territoire concerné de la circulation des véhicules les plus polluants. Mais tout dépend ensuite de la mise en musique du concept : quels critères retenir pour interdire quoi ?

    100 millions d'euros d'amende

    Ma Planete a évoqué ce sujet controversé à plusieurs reprises depuis le mois de juin. La pollution aux particules fines dans nos villes a atteint des taux intolérables pour notre santé (elle est  responsable en France de près de 40.000 décès prématurés par an), et contrevient en outre aux normes européennes, nous laissant encourir le risque d'une amende de 100 millions d'euros dès 2016. La France est, en effet, en contentieux sur ce dossier pour non-respect des directives européennes, avec à la clef, une amende forfaitaire de 10 millions d'euros annuelle à laquelle s'ajoute une pénalité de 240.000 euros par jour de dépassement des niveaux de pollution de l'air prescrit par Bruxelles. Soit, pour l'Etat, une facture de 100 millions d'euros à payer dès 2016...

     Un dispositif socialement injuste et pas forcément efficace

    Dans ce contexte, si les Zapa restent indispensables, les modalités et les critères d'application choisis par le gouvernement précédent pour la réduire n'étaient pas les meilleurs. Socialement injustes, car visant principalement les véhicules les plus anciens des particuliers mais pas toujours les plus polluants, les Zapa ne tenaient pas compte non plus des émissions de gaz à effet de serre de véhicules neufs pourtant "propres" pour les particules fines, ni des autres sources d'émissions en ville de particules fines, comme le chauffage, et avaient aussi dans le collimateur les deux roues motorisés, qui sont pourtant des alternatives écologiques intéressantes aux automobiles polluantes. Bref, une vraie mise à l'index sociale d'une catégorie d'automobilistes, dans leur propre lieu de vie, sans pour autant la certitude d'avoir, à terme, une réelle diminution de la pollution. Certains écologistes, comme Denis Baupin, adjoint au maire de Paris, demandaient d'ailleurs avec insistance des aménagements et des améliorations à un proccessus quasi impossible à mettre en oeuvre en l'état.

    Vers une "adaptation cadre" des Zapa, plus juste et plus souple

    Le ministère de l'Ecologie a bien compris le message et a décidé de temporiser,  le 12 juillet, à la veille de la date limite du dépôt des candidatures des villes pour la réalisation des Zapa. Son communiqué est clair : "Le Grenelle de l'Environnement avait lancé l'initiative des Zapa permettant notamment aux collectivités qui le souhaitaient de limiter l'accès des centres-villes aux véhicules les plus polluants, néanmoins, ce dispositif s'est avéré trop rigide et socialement injuste".

    LBatho-Delphine.jpga ministre de l'Ecologie, Delphine Batho, a également adressé dès jeudi dernier une lettre aux sept villes concernées en annonçant une "adaptation du cadre" de ce projet, qui visait à améliorer la qualité de l'air dans les centres-villes à partir de juillet 2012. Sur la base des premiers rapports qui devait être remis le 13 juillet par les villes tests, "il y aura une réflexion plus large, sans tout refaire", a-t-on indiqué au ministère. Le principe du volontariat sera conservé, mais il s'agira de trouver des structures plus souples en tenant compte de "l'enjeu de justice sociale"

    Une concertation avec tous les usagers de la route

    marc bertrand.jpgAvant de redéfinir le dispositif, "nous voulons que Mme Batho mène une concertation avec les représentants des usagers de la route", a indiqué de son côté à l'AFP la Fédération française des motards en colère (FFMC), très mobilisée contre l'actuelle version des Zapa. C'est aussi ce qu'indiquait dans une tribune libre publiée par Ma Planete le 3 juillet, Marc Bertrand, chargé de mission sécurité routière au secrétariat national de la FFMC.

    L'Automobile Club Association (ACA), représentant les usagers de la route en France, avait aussi interpellé les élus des sept villes tests sur les "aspects antisociaux évidents". Dans un courrier le président de l'ACA, Didier Bollecker, a dénoncé "la discrimination à l'égard des personnes ne pouvant acheter des véhicules neufs, notamment les ménages modestes et les jeunes".  Tout en rappelant que les acheteurs de véhicules Diesel récents avec un bonus écologique, mais sans filtre à particules, seraient aujourd'hui "privés d'accès aux zones concernées par les Zapa". Un paradoxe qui ne devrait pas être au goût de leurs propriétaires, persuadés à l'acquisition de leur véhicule, de faire un geste pour la planète...

    Le sujet "Zapa" devrait figurer en bonne place dans l'ordre du jour de la grande conférence environnementale, prévue avant le 15 septembre prochain. S'il faut changer l'eau du bain, il ne faut surtout pas jeter le bébé Zapa avec : bien des pays européens sont parvenus avant nous à adopter des réglementations efficaces et acceptées par les populations pour réduire la pollution dans leurs centres-villes. Pourquoi pas nous ?

    LIRE AUSSI

    TOUT SUR LA ZAPA (version 2011)

    • Qu'est-ce qu'une zapa ? Pour la définition du Grenelle de l'environnement, cliquer ICI
    • En savoir plus sur les Zapa avec l'Ademe : cliquer ICI
    • S'informer avec l'Ademe sur les retours d'expérience des pays européens sur les LEZs : cliquer ICI
    • Quelles sont en France les villes concernées ?  Paris, Bordeaux, Grenoble, Aix-en-Provence, Lyon, Nice, Clermond-Ferrand et Saint-Denis ont accepté de participer à l’expérience qui devait débuter en 2012. Nice s'est retirée du jeu, en juin dernier. La circulation dans leur Zapa serait donc extrêmement réglementée durant au moins les 3 ans de l'expérience : les véhicules seraient classés en quatre catégories selon leurs émissions de CO² et les villes pourraient interdire la circulation aux plus polluants à certaines heures ou dans certains quartiers.
    • Quelles sont les amendes encourues ?  68 € pour les voitures particulières et 133 € pour les poids lourds, sont les montants des amendes proposées pour les véhicules trop polluants qui circuleront sans autorisation dans les futures zones réglementées.
    • Quels sont les véhicules "interdits" en Zapa-centre ville :  Cliquer ICI