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Pollution - Page 241

  • Le changement climatique devrait décupler les effets dévastateurs de La Niña

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    Inondations, sécheresses : le réchauffement climatique devrait intensifier les catastrophes naturelles. Photo NASA

    Connaissez-vous La Niña ? Il s'agit d'un phénomène climatique qui provoque périodiquement sécheresses et orages dévastateurs et qui, contrairement à ce que son nom pourrait le laisser croire, n'est ni petit, ni mignon... Il va falloir s'habituer à le voir s'inviter plus régulièrement sur la planète : selon les scientifiques, le réchauffement climatique en accentuera probablement la fréquence et la violence au XXIe siècle, provoquant davantage de pluies en Asie du Sud-Est et un climat plus frais et sec en Amérique latine.

    Qu'est-ce que La Niña ?

    réchauffement climatique,la nina,el nino,phénomènes climatiques extrêmes,inondation,sécheresseLa Niña (la "fillette" en espagnol) intervient environ tous les quatre à cinq ans dans l'océan Pacifique, le long de l'Equateur, et dure un à deux ans. Elle suit généralement un autre épisode climatique extrême d'El Niño ("petit Jésus"), qui pourrait aussi de son côté devenir plus récurrent et plus violent. Au contraire de son frère jumeau qui atteint son apogée au moment de Noël et se traduit par une sécheresse en Asie et de fortes pluies sur l'Amérique latine, La Niña se caractérise par des températures de surface froides dans la partie centre-est de l’océan Pacifique, et par une différence plus grande avec la température de la terre dans des pays du Pacifique ouest comme l’Indonésie, la Malaisie, les Philippines, Singapour, le Bangladesh et le Vietnam.

    Comment ça marche ?

    Concrètement, les vents réchauffement climatique,la nina,el nino,phénomènes climatiques extrêmes,inondation,sécheressealizés qui soufflent d'est en ouest, de l'Amérique vers l'Asie et l'Ausralie, poussent avec eux les eaux chaudes en surface. Parallèlement, pour les remplacer les eaux froides des profondeurs remontent le long de la côte de l'Amérique latine : résultat, de fortes pluies en Asie du Sud-Est et la sécheresse en Amérique latine. La Niña exceptionnelle de 1998 et 1999, qui avait suivi un El Niño tout aussi exceptionnel en 1997 et 1998 (photo AFP ci-contre) avait ainsi transformé les sécheresses en inondations dans les pays du Pacifique ouest, et le temps humide en grave sécheresse dans le sud-ouest des Etats-Unis.

    Les effets du réchauffement climatique

    Le réchauffement climatique pourrait augmenter le contraste entre les températures de l’eau et de la terre qui a une influence sur le flux d’air atmosphérique et les précipitations. Une différence plus forte entraîne plus de précipitations dans les pays du Pacifique ouest et un temps plus sec pour les Amériques, écrivent les auteurs. Dans une étude parue dans la revue Nature Climate Change, les climatologues de l'Ocean University of China à Shadong, estiment que les épisodes météorologiques exceptionnellement sévères comme celui qui avait fait des milliers de morts et des millions de déplacés en 1998 et 1999, seront presque deux fois plus fréquents au XXIe siècle qu’au XXe.

    Des prévisions basées sur le scénario le plus pessimiste du Giec

    Réalistes à défaut d'être optimistes, les chercheurs ont basé leurs calculs sur le scénario le plus pessimiste en matière de réchauffement climatique qu'écrirait pour la planète l'humanité si elle continuait à émettre des gaz à effet de serre au rythme actuel. Soit une élévation de la température moyenne sur Terre de +3,7°C d'ici à la fin du siècle, selon le Groupe intergouvernemental d’experts du climat (Giec). Dans cette hypothèse, si les émissions de gaz à effet de serre ne diminuent pas, les chercheurs ont modélisé l'apparition d'un phénomène La Niña « extrême » en moyenne tous les 13 ans, au lieu d'une fois tous les 23 ans, comme c'était jusqu'à présent le cas.

    De graves conséquences socio-économiques

    « Cela signifie davantage d’événements météorologiques dévastateurs et plus fréquemment des changements d’un extrême à l’autre, d’une année sur l’autre, avec de profondes conséquences socio-économiques », soulignent les chercheurs, dont l'étude a été réalisée à l’aide de 21 modèles climatiques. Selon eux, en moyenne, pour la période 2000-2099, il devrait y avoir huit  épisodes extrêmes de La Niña. Une prévision à prendre avec prudence, toujours selon les scientifiques: les deux événements El Niño et La Niña restent encore mal connus, faute de mesures fiables avant le début des émissions de gaz à effet de serre.

    Le plus beau démenti de ses prévisions pessimistes pourrait provenir de la réussite de la conférence de Paris sur le climat, fin décembre, qui s’est fixé pour objectif de limiter cette hausse à +2°C par rapport à l’ère pré-industrielle. Croisons les doigts.

    Cathy Lafon

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  • Tribune libre. Non à la prolongation de l'incinérateur de Cenon (Gironde)

    incinérateur cenon.jpg

    L’incinérateur de Cenon a traité 125.000 tonnes de déchets en 2014. Sa capacité est de 138.000 tonnes. Photo archives Sud Ouest / Guillaume Bonnaud

    Les élus de Bordeaux Métropole ont annoncé un nouveau sursis pour la vie de l'incinérateur de Cenon (Gironde). Ce dernier pourrait encore fonctionner dans 12 ans, en 2027. Une situation inacceptable pour le Collectif Déchets Girondins, qui réagit en la comparant à la prolongation des vielles centrales nucléaires françaises. Pas contentes, les associations...

    Non à la prolongation de l'incinérateur de Cenon !

    incinérateur,cenon,collectif déchets girondins,gironde"Ici, on ira même jusqu'au ''greenwashing'' pour faire avaler la pilule: 1 M€ - ou plus- pour relooker la triste usine. Les riverains et les passants pourront  donc l'admirer en continuant à absorber dioxines et autres joyeusetés. Sachant quand même qu'''elle est aux normes'' , c'est rassurant !

    "Où sont les lois ?"

    Le constat est simple : tout est bon pour éviter de priver de leurs confortables profits nos industriels de l'ordure et leur laisser la main mise sur ces activités. Qu'importent les lois et autres plans départementaux, patiemment élaborés et si vite bafoués ?

    Que font la plupart de ces élus, garants des intérêts et de l'environnement de leurs administrés ? Bien des choses mais surtout pas réfléchir aux traitements intelligents des déchets. Des pistes, des débuts de solutions ont été élaborés en concertation avec les associations, mais bien vite abandonnés

    Ce sujet est compliqué et donc laissé volontiers aux mains des professionnels qui ne manquent pas l'occasion d' imposer des pratiques bien souvent en marge de la loi : des installations extensibles à l'envi reçoivent des déchets venus d'ailleurs, tels nos centres de stockage et nos incinérateurs surdimensionnés. Tous sont programmés pour un temps d'activité sans cesse prolongé, tandis que des contrats locaux sont passés entre des collectivités et des sociétés privées au mépris du ''Grenelle'' , du Plan Départemental, de la sécurité !

    On parodie sans vergogne l'économie circulaire et on sacrifie les solutions véritables : la prévention, le réemploi, le recyclage.... Continuer à incinérer le plus possible est l'objectif primordial pour une gestion durable de ces fours polluants !

    Les associations en ont assez de cette situation et veulent le faire savoir.

    Le Collectif Déchets Girondin

    PLUS D'INFO

    Lors de l’élaboration du plan départemental de gestion des déchets, une fermeture en 2015 était envisagée pour le site de Cenon.  Une école et un gymnase jouxtent le site de Cenon et, selon le collectif, même si les normes sont respectées, le principe de précaution ne l’est pas en ce qui concerne les résidus toxiques d’épuration des fumées. Le CDG déplore aussi que beaucoup d’ordures ménagères viennent de l’extérieur de l’agglomération alors que, selon lui, le centre de Bègles suffirait pour les déchets de la Métropole, ce qui en fait un "aspirateur à déchets". Le collectif milite pour de petites structures de proximité. Le site de Cenon géré par Véolia environnement assure que l’incinérateur fonctionne sur un régime normal. L’enjeu pour la Métropole consiste à baisser en amont la production de déchets tout en gérant la croissance démographique attendue d’ici 2020. Un objectif contredit par la réalité des chiffres : près de 120.000 tonnes de déchets ménagers ont été traitées en 2012 à Cenon et 125.000 tonnes en 2014. L'incinérateur alimente en électricité et chauffage environ 12.000 logements soit 30 à 35.000 personnes.

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  • Coter la nature en Bourse peut-il vraiment sauver la planète ? Ce soir, une enquête explosive d'ARTE lance le débat

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    Combien coûte la forêt amazonienne ? Photo ARTE

    "Comme la liberté, l'amour ou encore la beauté, la nature "n'a pas de prix". Oui, mais pourtant, elle a de la valeur... Financiariser la nature en calculant sa valeur économique pour la confier aux banques est-elle une - la - solution pour la préserver des dégradations que lui infligent les activités humaines ?" Ce pourrait être un bon sujet de philo au bac et, a priori, l'idée pourrait sembler séduisante. Pourtant, rien n'est moins sûr, comme le montre l'enquête particulièrement fouillée de Sandrine Feydel et Denis Delestrac, "Nature, le nouvel eldorado de la finance", diffusé ce soir sur Arte.

    Et si les marchés économiques et financiers pouvaient sauver la nature ?

    Réchauffement climatique, extinction des espèces, épuisement des ressources naturelles : autant de crises environnementales majeures, provoquées par l'industrialisation, la mondialisation et la course au profit généralisé, que les marchés ont justement contribué à provoquer. Pourtant, les mondes de l'économie et de la finance prétendent renverser la tendance et sauver la planète en la protégeant à leur façon, c'est-à-dire avec de l'argent. Interrogeant financiers, experts et penseurs, le film refuse les idées reçues et confronte les points de vue antagonistes et multiplie les exemples concrets de populations et milieux naturels menacés par ces nouvelles pratiques.

    "Etre compté, pour pouvoir compter"

    télévision,documentaire,arte,finance,bourse,nature,enquêteQuelle est la valeur d'une plante, d'un mammifère, d'une plage, de l'air que nous respirons ? Se poser la question est loin d'être absurde. Comme le pointe l'ancien ministre écologiste Pascal Canfin : "Ce qui n'est pas compté ne compte pas". Les abeilles sont bonnes filles, fait remarquer de son côté l'économiste et banquier indien Pavan Sukhdev (à gauche sur la photo), ardent défenseur du marché de l'"économie verte". Elles bossent comme des folles, gratuitement, pour polliniser nos champs, faire vivre la biodiversité et nous donner à manger. Un "service naturel"  que l'on ne cherche même pas à estimer, tant qu'on est dans l'"abondance naturelle". Jusqu'au jour où il n'y a plus d'abeilles et où, comme aux Etats-Unis on doit les louer auprès de quelques apiculteurs, nouveaux rois du pétrole, pour polliniser les cultures.  "Si la pollinisation était payante, conclut Sukhdev, la facture serait de 200 milliards de dollars...". Combien valent les pluies des forêts d'Amazonie, poursuit-il ? 240 milliards de dollars, si l'on inclut l'agriculture, l'air que nous respirons et que fabrique le poumon vert de la planète...

    La nature peut-elle devenir un produit bancaire ?

    télévision,documentaire,arte,finance,bourse,nature,enquêtePour autant, les forêts détruites, les cactus, les mouches, les lézards ou encore les ours blanc en voie de disparition, peuvent-ils devenir des produits bancaires ? Aussi délirant que cela puisse paraître, c'est bien pourtant déjà ce qui est en train de se passer, avec l'émergence d'un nouveau marché, celui de la protection environnementale qui ne cesse de croître depuis les années 1970. Encore embryonnaire il y a quelques années, ce marché financier qui s'appuie sur le coût attribué à la nature par de plus en plus de sociétés financières ou d'assurances, parfois précédées par les économistes, serait même, aujourd'hui, l'un des plus prometteurs en terme de profit.

    L'offre et la demande

    Jusqu'ici, l'"invisibilité économique" de la nature ne jouait pas en sa faveur : les marchés n'aiment ni l'abondance ni la gratuité. Mais avec la raréfaction des ressources et la disparition programmée de certaines espèces, l'équation a changé. Plus personne ne pourra faire d'affaires dans une planète morte : la loi de l'offre et de la demande peut maintenant s'appliquer aux richesses naturelles. Ainsi, des banques et des fonds d'investissements, pourtant responsables de la dernière crise financière en date - la crise des subprimes, qui a ruiné et mis à la rue des millions de gens - achètent d'immenses zones naturelles riches en espèces animales et végétales menacées.

    Actions "crevettes"

    Monétarisées et financiarisées, ces réserves sont ensuite transformées en produits boursiers possiblement spéculatifs. Aujourd'hui, 700 bio-banques s'occupent du marché des espèces en voie de disparition. Sur la place du Marché des écosystèmes qui a pignon sur rue à Washington, on peut donc acheter des actions "mouche", "orang-outan" ou "saumon". Et, en investissant dans ces titres, les entreprises polluantes obtiennent des "certificats de bonne conduite" qui les dispensent de suspendre leurs activités les plus néfastes...  Comment ? C'est tout simple. Je veux construire sur le littoral un supermarché qui va détruire l'habitat d'une espèce de crevette en voie de disparition ? Pour me dédouaner de ce dégât environnemental,  j'achète des actions "crevettes" auprès de la bio-banque adéquate. En clair, je recours à la loi du marché adapté aux espèces en danger.

    Le "marché des écosystèmes"

    télévision,documentaire,arte,finance,bourse,nature,enquêteSi l'on creuse avec Denis Delestrade et Sandrine Feydeles derrière l'éco-financier paradis vert que veut nous promettre la Bourse verte des bio-banques,  les problèmes de toutes sortes - éthiques, biologique, financiers et économiques - sont pourtant si nombreux à surgir qu'il ne sera nullement besoin de créer des actions pour éviter leur extinction...  En voici un échantillon. Qui va déterminer le prix des espèces ? Selon quel critère l'ours blanc vaudrait-il plus cher et serait-il plus important à protéger que d'autres espèces ? Si les choses tournent mal en Bourse, quelle assurance contre le risque, alors que les sociétés ne s'engagent que pour 50 ans ? Et enfin, comment contrer les dérives du système qui peuvent s'avérer encore plus néfastes pour la nature que les maux qu'il prétend soigner ? Faire payer les multinationales en leur délivrant des certificats, au lieu de permettre de sauver des espèces menacer, ne finirait-il pas plutôt par leur décerner un "permis de tuer la nature", comme le dénonce Pablo Solon, ancien ambassadeur de Bolivie à l'ONU (photo ci-dessus) ?

    Les limites du "droit à polluer"

    télévision,documentaire,arte,finance,bourse,nature,enquêteQualifié de "droit à polluer" par certains, le marché du carbone,  issu du protocole de Kyoto, illustre parfaitement les dérives du fameux marché des écosystèmes. Pour faire simple, les crédits carbone non utilisés par A peuvent être revendus à B qui peut soit les utiliser, soit investir dans des industries renouvelables dans les pays du Sud, en développement. Ainsi, en Afrique et en Ouganda, où le Nord qui préfère payer plutôt que de changer ses modes de vie, plante l'équivalent d'arbres pour stocker le carbone qu'il émet, au lien de réduire les pollutions de ses industries. Premier constat : les chiffres du mécanisme qui permet de continuer à brûler les énergies fossiles sont loin de tomber juste. Autre aberration, si un nouveau métier a émergé en Afrique, celui qui consiste à évaluer le volume de stockage du carbone dans les arbres, les paysans ougandais se voient privés manu militari de leurs terres et ne peuvent plus les cultiver pour se nourrir. Le Sud est-il destiné à devenir une "méga forêt" pour que le Nord puisse continuer à polluer ? Pour les associations qui défendent les populations indigènes, il s'agit d'une véritable forme de génocide contemporain. Sans compter que le marché du carbone s'est déjà effondré...

    La mystification de l'économie verte

    télévision,documentaire,arte,finance,bourse,nature,enquêteAutre exemple, au Brésil, les usines de Vale, l'un des plus grandes entreprises du secteur minier, développe des activités ultra-polluantes qui menacent la santé des riverains. Cotée en Bourse du développement durable (cela ne s'invente pas), Vale a trouvé la parade. La société reboise 50.000 hectares d'arbres avec pour objectif 70.000 hectares d'arbres supplémentaires. Elle a même un obtenu un prix d'excellence verte pour cette pratique.  Il s'agit pourtant d'un des plus beaux exemples de mystification de l'économie verte: Vale ne plante que des eucalyptus, qui stérilisent en fait les sols et en feront, dans 30 ans, un véritable désert vert... L'action de Vale, c'est zéro pour la biodiversité mais jackpot pour le profit que la société en tirera en convertissant plus tard les arbres en biocarburants.... Vous avez dit cynisme et perversité ?

    "Gagnant-gagnant" ou ultime folie humaine ?

    Face à l'échec des politiques de protection environnementales mondiales, européennes ou des Etats, considérer la nature comme un marché serait donc la solution pour la sauver, selon le camp de l'efficacité écologique et économique. Certes, pour la protection de la nature, l'argent est le nerf de la guerre, pour les Etats comme pour les ONG qui ont besoin de fonds et signent des partenariats. Ainsi, certaines, comme le WWF, le Fonds mondial pour la nature, s'allient à des multinationales, comme Coca-Cola. Si le but ultime reste la préservation de la nature, on est bien dans "une stratégie gagnant-gagnant", comme le plaide The Nature Conservancy, une ONG américaine dont le directeur est... un ancien banquier. A l'échelle mondiale, l'ONU elle-même a introduit le loup dans la bergerie, en mettant à égalité au Sommet de la Terre de 2012 à Rio, des multinationales comme BP et Dow Chemical, parmi les plus gros pollueurs de la planète, à égalité avec les Etats qui ont à charge de réparer les ravages environnementaux qu'elles ont causés et peuvent encore causer. Pour d'autres, il s'agirait d'une folie humaine de plus, qui, en conviant les pyromanes au banquet des pompiers et des victimes de l'incendie, finirait le boulot de destruction massive enclenché par l'homme depuis les débuts de l'ère industrielle.

    Garder de l'humain et du vivant sur Terre

    Le débat fait rage. Trancher n'est pas si facile. Prendre enfin conscience de la valeur économique et incommensurable de la nature est une urgence, explique Pascal Canfin. Mais, cela ne doit pas revenir à la "marchandiser". "On ne peut confier aux seules banques l'attribution de cette valeur, ajoute l'écologiste, car leur approche ne sera que financière". Or, le documentaire le montre : partout où on met un prix sur la nature, on la détruit. La nécessité de sortir de la logique du marché où tout a un prix, mais rien n'a de valeur, devrait plutôt guider le monde et les décideurs. Et peut-être surtout cette autre idée, émise par ce chercheur du Muséum national d'histoire naturelle de Paris, devant la caméra de Denis Delestrac et Sandrine Feydel : "Plus que sauver la planète, le vrai défi qui s'impose aujourd'hui à nous, c'est de garder de l'humain et du vivant sur Terre". En cas de crise, rien de tel en effet que de redéfinir ses objectifs pour réinventer les moyens pertinents d'y remédier...

    Cathy Lafon #maplanète

    A VOIR

    • "Nature, le nouvel Eldorado de la finance", un documentaire de Didier Delestrac et Sandrine Feydel, ARTE, mardi 3 février, 22h25. Rediffusions : mardi 10 février à 1h35, mardi 10 février à 8h55, lundi 16 février à 8h55.